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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 14.djvu/10

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roi. Dans ce pressant danger, Ferreira alla à Goa demander du secours au vice-roi don Pèdre de Silva ; mais celui-ci se trouvait dans l’impossibilité de lui en accorder. Ferreira ne se découragea pas. Il partit de Goa en 1659, passa en Perse, et, voyageant toujours à pied, il franchit les montagnes de l’Arménie supérieure, traversa l’Anatolie et, après avoir surmonté les plus grands périls, il arriva à Constantinople, où il s’embarqua pour Livourne. De là, traversant une partie de l’Italie, il se rendit à Madrid. Ayant exposé au roi Philippe IV le sujet de son voyage, ce monarque donna aussitôt ordre qu’on armât à Lisbonne six vaisseaux pour aller secourir les Indes. Dans ce temps éclata la fameuse révolution de Portugal, qui détacha ce royaume de l’obéissance de l’Espagne et mit sur le trône le duc de Bragance, sous le nom de Jean IV. Ferreira, arrivé à Lisbonne, reconnut son nouveau souverain et obtint les secours nécessaires pour retourner à Macao. Mais soit que le nouveau roi eût accordé de nouvelles prérogatives aux indigènes, soit que leur mécontentement n’eût eu

d’aut

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re cause que leur antipathie contre les Espagnols,

toute la colonie rentra bientôt dans l’ordre et le calme se rétablit partout. Ferreira fit aussi le voyage de la Chine, par ordre de Jean IV. En récompense de ses services, il fut créé chevalier de l’ordre du Christ en 1645. On croit qu’il mourut vers l’an 1658. Ferreira a laissé les ouvrages suivants : 1° Relaçaon du viagem, etc., c’est-à-dire Relation du voyage fait par Antonio Ferreira de Macao à la Chine, par ordre de Sa Majesté, Lisbonne, Lopes-Rosa, 1645, 1 vol. in-L". Tous ceux qui ont lu cet ouvrage assurent qu’il est digne de remarque, par l’exactitude presque scrupuleuse de l’auteur dans les détails, et par les notices intéressantes et inconnues jusqu’alors que son livre renferme ; 2° Oraçaon que fez na casa do senado, etc., ou Harangue prononcée dans la maison du sénat de Macao à l’occasion de l’avènement au tronc de Jean IV. Elle se trouve dans les Suce. milit. des arm. por-tug.. Lisbonne, 1644 ; 3° Razones y preguntas sobre la navigation que se ha abreito, etc., ou Demandes et réponses sur la navigation nouvellement entreprise depuis la Chine à Lisbonne, etc. ; cet ouvrage, écrit en portugais et traduit en espagnol, se conserve à Madrid dans la bibliothèque royale.

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FERREIRA (Alexandre), jurisconsulte et historien

portugais, né à Oporto en 1614, nommé desembargador (magistrat suprême) d’Oporto, en 1708, avait des talents distingués dans les lois, dans la statistique et la diplomatie. En 1715, il fut fait conseiller de la reine et de l’illustre maison de Bragance. Ferreira accompagna, en qualit

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é de secrétaire, le marquis d’Abrantès, dans son ambassade à Madrid en 1726. De retour à Lisbonne, il fut élu membre de l’Académie royale d’histoire, qui le chargea d’écrire les mémoires des ordres militaires de Portugal. Il mourut à Lisbonne le 9 décembre 1737. On a de lui :

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Alegacion juridice, etc., ou Preuves juridiques des droits de l’archiduc d’Autriche, Charles III, à la couronne d’Espagne, Lisbonne, 1704, in-fol. ; 2° Memorias o notícias da celebre ordem dos templaríos para a historia, etc., c’est-à-dire Mémoires de l’ordre célèbre des Templiers pour servir à l’histoire de l’ordre du Christ, Lisbonne, par Antoine Silva, 1755, in-fol. Cette histoire, écrite avec un style pur et élégant, se distingue par son exactitude et son impartialité. Les faits y sont présentés avec ordre et clarté ; les notices qu’on y trouve sur l’ordre du Christ sont très-intéressantes pour l’histoire de Portugal.

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FERREIRA (Antoine) naquit à Lisbonne, le 6 novembre 1626, de Valentin Ferreira, chirurgien et familier du St-Office. Après avoir étudié dans l’université de Coïmbre l’art que son père exerçait, il se rendit à Tanger avec une mission publique pour arrêter les progrès d’une épidémie qui y faisait de grands ravages. Il eut le bonheur de réussir ; mais il pensa lui-même être victime de son zèle ; la contagion l’atteignit, et il n’échappa que par miracle : À son retour à Lisbonne, il fut attaché à l’hôpital de Tous-les-Saints, où, pendant vingt ans, il déploya le talent le plus heureux. Lorsqu’en 1662 l’infante Catherine quitta le Portugal pour aller épouser Charles II, roi d’Anglcrrc, Ferreira, qui était chirurgien-major de cette princesse, l’accompagna jusqu’à Londres. Pour reconnaître les services qu’elle avait reçus de lui, la princesse lui fit obtenir l’ordre du Christ et le comhla de présents. Ferreira mourut en 1679, à l’âge de 55 ans, laissant, comme monument et témoignage de sa science profonde, un traité de chirurgie intitulé : Lu : verdazleíra, etc. ; c’est-à-dire Lumière véritable et exanaen abrégé de toute la chirurgie, Lisbonne, 1670, in-fol. Il y en a une édition plus estimée, l.isbonne, 1705. Cet ouvrage est divisé en dix-sept livres. B-ss.

F l§ ltRElltA DE VERA (Atvlmo), né à Lisbonne, appartenait à une famille distinguée. Il tourna de bonne heure ses études vers la biographie et la généalogie des grandes maisons. Après avoir compulsé tous les cartulaire, toutes les archives de Lisbonne, il alla feuilleter les bibliothèques de Madrid, et s’y ensevelit plusieurs années de suite au milieu des vieux parchemins et des chartes poudreuses. On a de lui, entre autres ouvrages : 1° Origem, etc., c’est-à-dire Origine de la noblesse politique, des blasons, charge : et titres. Lisbonne, 1651 ; 2° Ortlwgraphia o modo, etc., c’est-à-dire Orlhograplae, ou Mél/ : ode pour écrire correctement le portugais, avec deux traités, l’un de la mémoire arli/icielle, l’ordre de la grande ressemblance du portugais et du latin. dans la même ville et dans la même année ; 5° Notae, etc., c’est-à-dire Note : : ur le Nobiliaire du comte D. Pedro. Lisbonne, 1645 ; 4° Vídas, etc., c’est.-à-dire l/’ier abrégée : du comte D. Henri de Bourgogne, du roi AQ/’anse Henrique-r. de Sancho Ier, d’A(/onze II, de Sancho ll. d’Alfonse III, de Denis. d’ !l{/`on : e Il/ et de Pierre Ier.