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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 14.djvu/388

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vantage l’agriculture, l’industrie, l’exportation des produits du sol, la circulation du numéraire, d’où naît le crédit public. L’auteur apporte dans le développement de ces importantes vérités toute la sagacité d’un profond observateur ; 6° Questions sur le commerce des Françaís au Levant ; Examen des avantages et des désavantages de la prohibition des toiles peintes. Marseille, Carapatria (Paris), 1755, 2 brochures in-12 ; 7° Recherches et considérations sur les finances de France depuis 1595 jusqu’en 1721, Bâle, 1758, 2 vol. in-1° ; 2° édition, Liége, 1758, 6 vol. in-12. Cet ouvrage mit le sceau à la réputation de l’auteur et fut accueilli chez l’étranger avec autant d’empressement qu’en France. Thomas faisait le plus grand cas de ces recherches : il y a puisé les principaux matériaux de son éloge de Sully ; 8° Principes et observations économiques avec cette épigraphe : Est modus in rebus, Amsterdam, 1767, 2 vol. ; 9° Analyse des principes sur la circulation des denrées et l’influence du numéraire sur leur circulation. Paris, 1800, petit volume in-12. L’Institut, auquel l’auteur l’avait présenté, en ordonna l’impression. Forbonnais a publié en outre quelques poésies légères et beaucoup de notes insérées, sous le nom du Vieillard de la Sarthe, dans le journal de M. Dupont de Nemours et fourni plusieurs articles à l’Encyclopédie. Il avait à vingt-sept ans composé une tragédie de Coriolan, reçue par les Français, mais non représentée. Il a laissé un grand nombre de manuscrits sur la littérature, les finances et la politique. M. Delisle de Sales a publié la Vie littéraire de Forbonnaís, Paris, Fuchs, 1801, 87 pages in-8°. tl. Leprince d’Ardenay, président de la Société des arts du Mans, a prononcé son éloge le 20 novembre 1800, 16 pages in-8°.

L-u.


FORCADEL (Étienne), en latin Fm-catulus. naquit à Béziers en 1551. On ne se souvient de lui qu’à cause du hasard qui le mit en concours avec Cujas pour une chaire de droit vacante à Toulouse en 1554. Pithou (dans l’épitaphe de Cujas), Papire Masson et Ste-Marthe ont écrit que Forcadel l’avait emporté sur Cujas. Cette erreur, répétée de dictionnaire en dictionnaire ; a attiré bien des injures à Forcadel et aux juges qu’on supposait l’avoir favorisé. C’est un des exemples qu’on citait le plus souvent pour prouver les avantages qu’obtiennent si souvent les hommes médiocres sur ceux d’un mérite supérieur. Cependant M. Peitavin, secrétaire perpétuel de l’Académie des jeux floraux, a fait insérer un article dans le n° 74 du Bulletin de la Société des sciences, lettres et arts de Montpellier, où il justifie la ville de Toulouse du blâme dont on l’avait chargée à cette occasion. Il fait voir que Cujas s’était en effet inscrit pour le concours en même temps que Forcadel et quelgues autres, mais qu’il quitta Toulouse avant la écision du concours, et que Forcadel ne l’emporta que parce qu’il se trouva le plus habile par l’absence de ce redoutable rival (voy. Guns). Forcadel a composé des ouvrages de jurisprudence qui portent des titres singuliers, pour ne pas dire ridicules, tels que : Sphæra juris, Necyomantia juris, Cupido juris peritus. Aviarium juris civilis, Lyon, 1549 ; Prometheus, seu de Raptu animorum, Paris, 1578, in-8°, livre singulier. Quoique l’auteur paraisse en tout un homme de peu de jugement, Dumoulin lui a cependant donné quelques éloges. Le plus connu de ses livres d’histoire est son traité De Gallorum imperío et philosophia, Paris, 1569, in-1°, où il a montré peu de goût et beaucoup de crédulité. Il avait également composé des vers latins et français plus oubliés encore que sa prose. La première édition connue a pour titre : Le chant des seraines (sirènes), avec plusieurs autres compositions nouvelles, par E. F., Lyon, 1518, in-8° ; réimprimé à Paris la même année, in-16, et à Lyon, 1551, in-8°, avec de nouvelles pièces. L’auteur, mort en 1575, avait obtenu l’année précédente un privilége pour la réimpression de ses poésies, qu’il avait revues et augmentées. L’édition en fut donnée par son fils L.-P. Forcadel sous le titre d’Œuvres poétiques, etc., Paris, 1579, in-8°. Ses poésies latines, Epigrammata, avaient paru à Lyon, 1551, in-8°. Ses Œuvres ont été recueillies en un volume in-fol., Paris, 1595.

B-i.


FORCADEL (Pierre), frère du précédent, né comme lui à Béziers, avait séjourné quelque temps à Rome et dans d’autres villes d’Italie lorsqu’il vint à Paris, où Ramus, auquel il avait commencé d’expliquer Euclide, lui fit obtenir en 1560 une des deux chaires de mathématiques du collége royal. Il montra beaucoup de zèle pour cette science, dont il donnait déjà depuis quelque temps des leçons particulières ; mais elle était peu cultivée à cette époque, car il paraît qu’après sa mort, arrivée vers 1576, les deux chaires resteront vacantes assez longtemps. Avant son arrivée à Paris, Forcadel faisait un commerce de pharmacie ; au moins Freig lui donne le titre de Mercator Hyppocrates. Il était peu versé dans la littérature classique ; mais il y a de l’exagération à dire, d’après Gassendi (Vie de Peiresc), qu’il n’avait point étudié le latin, ce qui ne l’empêchait pas, ajoute-t-on, d’entendre au moyen de chiffres et de figures tous les livres de mathématiques écrits en cette langue. Si elle ne lui eût pas été familière, il lui aurait été impossible de donner les nombreuses traductions dont on lui est redevable, qui presque toutes paraissaient pour la première fois en français. On trouve le détail de tous ses ouvrages dans l’Histoire du collège royal, par l’abbé Gonjet ; voici les principaux : 1° Arithmétique par les gects[1], divisée en 3 livres, Paris, 1558, in-8°. L’auteur avait publié séparément 5 livres d’arithmétique en 1556, 1557 et 1558 ; il donna en 1585 l’Arithmétique entïère et abrégée. 2° Description d’un anneau solaire convexe, Paris, 1&9, in›4° ; 3° Les Six premiers livres des Éléments de géométrie d’Euclide traduits en

  1. « Gecter, dit Forcadel, est poser un ou un nombre par « une ou plusieurs simples unités. » Définition qu’on ne trouvera pas fort claire, d’un terme d’où est venu notre mot jeton.