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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 14.djvu/389

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FOR

françois, ibid., 1564, in-4° ; ibid.,1566, in-12. Il y ajouta en 1565 les livres 7, 8 et 9, in-1°. 4° Deux livres de Proclus, du Mouvement, traduits et commentés. ibid., 1565, in-4° ; 5° Le premier livre d’Archimède des Choses également pesantes. ibid., 1565, in-4° ; 5° Le livre d’Archimède des Pois, qui aussi est dict des choses tombantes en l’humide, suivi d’une pièce du livre d’Euclide intitulé du Léger et du pesant, ibid., 1565, in-4°. Ces trois opuscules sont aussi traduits et commentés. 7° Traduction de la musique d’Euclide, ibid., 1565, in-8° ; 8° Deux livres d’Autolice, l’un de la Sphère qui est meue, l’autre du Lever et coucher des estoiles non errantes (voy. Autolycus), ensemble le livre de Théodose des Habitations, ibid., 1572, in-4° ; 9° Traduction de la Practique de la Géométrie d’Oronce (voy. Finé), où est compris l’usage du quarré géométrique et autres instruments servant à même effet, ibid., 1570, in-4°.

C. M. P.

FORCE (Jacques Nompar de Caumont, duc de La), pair et maréchal de France, né vers 1559, était fils de François de Caumont, qui fut enveloppé dans le massacre des protestants en 1572. Mézeray rapporte que le jeune de Caumont, qui fait le sujet de cet article, était couché avec son père et son frère la nuit de la St-Barthélemy, et que ce fut par une espèce de miracle qu’il échappa au fer des assassins. C’est sur la foi de cet historien que Voltaire a mis en vers cette sanglante catastrophe au deuxième chant de la Henriade. Mais Voltaire ayant obtenu plus tard la communication des Mémoires manuscrits du maréchal de la Force, il en a inséré à la suite des nouvelles éditions de son poëme un extrait qui rectifie des faits dont Mézeray n’avait pas eu une exacte connaissance[1]. Caumont père, instruit par un maquignon de son voisinage du danger qui le menaçait, se disposait à sortir de sa maison avec ses deux enfants pour chercher un asile, lorsqu’un des assassins, nommé Martin, se précipite dans sa chambre suivi de plusieurs soldats. Caumont l’attendrit par ses supplications et lui promet deux mille écus s’il veut lui sauver la vie et à ses enfants. Martin les conduit dans une maison non suspecte, où il les laisse sous la garde de deux Suisses ; mais ils en sont bientôt arrachés par le comte de Coconas, ce trop indigne favori du duc d’Anjou, et traînés au lieu des exécutions. Caumont père et son fils aîné tombent sous les coups des meurtriers. Jacques Nompar, tout couvert du sang de son père et de son frère, se laisse tomber en criant : « Je suis mort. » Cet acte de prudence lui sauva la vie. Un malheureux, en le dépouillant de ses habits, s’aperçut qu’il respirait encore, et touché de compassion, le couvrit d’un vieux manteau et le conduisit pendant la nuit chez le maréchal de Biron, l’oncle de Caumont, où celui-ci resta quelque temps caché dans la chambre des filles ; mais enfin, sur le bruit qu’on le faisait chercher, il se sauva déguisé en page sous le nom de Beaupuy. La Force se rendit par des chemins détournés et à travers mille dangers dans sa famille, où il demeura jusqu’à ce que le roi de Navarre (Henri IV), s’étant évadé de la cour, vint se remettre à la tête des protestants. La naissance, les malheurs et les belles qualités du jeune Caumont intéressèrent vivement le prince, qui s’empressa de lui donner un emploi dans son armée. Il se distingua dans plusieurs rencontres, et particulièrement au combat d’Angers en 1589. La Force avait été l’un des premiers à reconnaître Henri IV pour roi légitime, et son exemple contribua à ramener plusieurs seigneurs. Il jouit constamment de la confiance de Henri, et il se trouvait dans sa voiture lorsque ce grand prince fut assassiné. Quelques sujets de mécontentement l’éloignèrent de la cour dans les premières années du règne de Louis XIII. Il prit du service dans l’armée des rebelles, et en 1621 il défendit Montauban contre le roi en personne, qui fut obligé de lever le siége après avoir perdu la meilleure partie de ses troupes. L’année suivante la Force obtint son pardon, fut fait maréchal de France et envoyé en Piémont avec le titre de lieutenant général. Il prit Saluces en 1650 et défit les Espagnols à Carignan ; en 165-1, il investit Lunéville et prit Lamotte, qui paraissait imprenable. Ce fut à ce siége, dit Hénault, que l’on se servit pour la première fois en France de bombes, quoique inventées depuis 1588. En 1655 il fait lever le siége de Philisbourg, il secourt Heidelberg et s’empare de Spire ; l’année suivante, il bat le général autrichien Collorédo et le fait prisonnier. Son grand âge lui faisant désirer sa retraite, il se démit de son commandement peu de temps après. Il mourut à Bergerac le 10 mai 1652, agé d’environ 95 ans. En 1815, le marquis de Lagrange a publié : Mémoires authentiques de J. Nompar de Caumont, duc de la Force, maréchal de France, et de ses deux fils le marquis de Montpouillau et de Castelnaut, etc., Paris, .1 vol. in-8°. — Force (Armand Nompar, duc de La), fils du précédent, entra de bonne heure dans la carrière des armes et servit avec distinction dans les guerres d’Italie et d’Allemagne. Il fut fait maréchal de France après la mort de son père et mourut au château de la Force, en Périgord, le 16 décembre 1675, à l’âge de près de 90 ans. Ses Lettres, écrites de 1650 à 1658, étaient conservées dans la bibliothèque de Bouthilier, ancien évêque de Troyes.

W—s.


FORCE (Charlotte-Rose de Caumont de la), de l’Académie des Ricovrati, petite-fille de Jacques de la Force, naquit au château de Casenove en Bazadois et mourut à Paris en 1721, à 74 ans. Elle avait épousé le 7 juin 1687 le fils du président de Brion, et sur information faite le 17 du même mois, le mariage avait été déclaré nul. Elle a laissé quelques poésies qui offrent des détails heureusement rendus et seize romans qui annoncent en

  1. Ces Mémoires ont été imprimés dans le Mercure de novembre 1766.