temporains lui ont donnés. Il avait un caractère joyeux, plein d’entrain ; il saisissait à merveille le côté plaisant des choses, même de celles en apparence les plus sérieuses. Ses vers célèbrent surtout le jus divin. On a souvent cité ses stances contre l’eau et son ode en fabou del bi costo l’ag/go (en faveur du vin contre Peau). Le fade élément lui inspirait une horreur insurmontable. Il maudit ce froid liquide, qu’il se vante de n’avoir jamais gouté.
Qué Paägo dé la toun sio lado,
Qué la e la mar sio salade,
sue lmdol pout : noun bnlgo rés, ou sabiqueper augi direl..... lQue Peau de la fontaine soit fade. que celle de la mer soit salée, que celle du puits ne vaille rien, je pe le sais que par ouï dire !.....)
L’eau lui donne des frissons. Il n’essaiera d’en boire qu’à une seule condition, à moins que Dieu ne la benisse,
Count’ a la noços dé Canal
(Comme il le fit aux nôces de Canal) Quoique Gautier fùt né en Gascogne, le dialecte du haut Languedoc prédomine dans les compositions de cet auteur. A. M.
GAUTIER (de Marseille), poëte provençal, prêtre
de la congrégation de l’oratoire. On a de lui des
cantiques en dialecte marseillais qui jouissent
d’une certaine réputation. Ces cantiques ont été
imprimés plusieurs fois. Une des éditions les plus
connues est la suivante : Cantiques spirituels à
’usage des missions de Provence, en langue vulgaire,
nouvelle édition. par R. P. Gautier, Marseille,
1780, in-12. Nous avons vu une édition de cet ouvrage,
plus ancienne de vingt-quatre ans (1756),
sans nom d’auteur. Elle est présentée aussi comme
nouvelle ; ce qui conduit à penser que la première
publication du recueil dont il s’agit est probablement
antérieure à 1750. Les cantiques provençaux
de Gautier sont au nombre de cent deux. On
trouve, à la fin du livre, quarante et un cantiques
en français. A. M.
GAUTIER. Voyez Gwurren, Gturnmn et WAr.n : n.
GAUTIER du Var (Isidore-Marie-Brignolles),
né à Brignolles en 1769, fut député du département
du Var au conseil des cinq-cents en 1798,
lorsque la plupart des royalistes qui siégeaient
dans cette assemblée en furent expulsés par suite
de la révolution du 18 fructidor. Gautier se montra
peu à la tribune ; mais il fit insérer dans le
Moniteur et dans d’autres journaux plusieurs lettres
où il dénonça comme contre-révolutionnaires,
les royalistes du Midi, qu’il accusa de piller et
d’assas-siner les patriotes. Après le retour des Bourbons
en 1815, Gautier parut avoir changé d’avis ;
et il devint écrivain ministériel sous M. Decazes,
contre la chambre si éminemment royaliste de
1815 ; puis il se déclara successivement contre le
côté droit et contre le côté gauche, ensuite pour
le ministère Richelieu, et eniln pour celui de
l
—
GAU 55
M. de Villèle. C’est dans ses écrits, et surtout dans ses Annales des sessions du corps légùlatif. publiées de 1814 à 1822, que l’on peut suivre toutes les variations de sa politique. Il est mort à Paris le 20 décembre 1824. Ses écrits sont ; 1° Re/’utation de l’e : vpose de la conduite politique de M. Carnot, 1815, in-8° ; 2° (avec M. d’Aureville), Annales historiques des sessions du corps législatif. et Parallèle des opinions des auteurs avec celles de M. Fiévèe, auteur de la session de 1815, Paris, 1816, 2. vol. in-8°, et de 1816 à 1822, 7 vol. ; 5° (avec le meme) La vérité sur la session de 1815 et 1816, et aperçu sur les élections de 1817, Paris, 1817, in-8° ; 4° (avec le mème) lié/lezions sur le dernier ouvrage de M. de Chateaubriand, intitulé : Du système suivi par le ministère. 1818, in-8° ; 5° (avec le mème) La vérité aux électeurs de 1818, précëdée d’une Lettre à Benjamin Constant, 1818, in-8° ; 6° (avec le méme) La vérité aux électeurs de 1820 : Ile/lexions sur la nouvelle loi des élections et sur les avantages de la dissolution de la chambre, 1820, in-8° ; 7° Attention ! électeurs de la seconde série, sur les choix que vous êtes appelés d faire, 1822, in-8° ; 8° Conduite de Bonaparte, relativement aux assassinats de monseigneur le duc d’Enghien et du marquis de Frotlé. 1825, in-8° ; 9° Coup d’œil sur la véritable position des partis en France, 1822, in-8°, trois éditions ; 10° Des indépendants. des libéraux et des constitutionnels, ouvrage adressé aux électenrsfrançais. Paris, 1825, in-8° ; 2° édition, 1824. Gautier du Var a encore publié quelques écrits anonymes. M-n j.
GAUTIER (Asumoxse-Gr- : onces-Joseru), avocat à
la cour royale de Paris, naquit à Chevreuse, près
Versailles, en 1776. Après avoir fait d’excellentes
études aux collèges de Ste-Barbe et de Navarre,
il remporta le prix d’honneur de l’université, le
dernier qui fut décerné avant la suppression de ce
corps antique en 1790. Sa vocation pour le barreau
fut déterminée par une circonstance qui fit
éclater sa tendresse llliale. Quoique modeste procureur
flscal de Chevreuse, son père avait été arreté
comme robin ariston-ate. Le jeune Gautier, à
peine âgé de dix-huit ans, se rendit à la société
populaire, et plaida avec tant de chaleur et de
raison la cause du détenu, qu’il obtint qu’une députation
de la société se rendrait près du comité
de sûreté générale pour réclamer la mise en liberté
du prisonnier. Admis lui-même au sein de
ce terrible comité, il osa prononcer les mots de
justice et de clémence, et ne fut point repoussé.
Un arrêté, tel qu’on en obtenait bien rarement
alors, lui rendit son père. Après les jours «forage,
il fit ses premiers pas dans la carrière du barreau,
sous les auspices de M. Berryer père, avec lequel
il travailla pendant plusieurs années. Il puisa près
de cet honorable patron la connaissance particulière
des affaires de commerce, et se plaça bientôt
au nombre des avocats distingués de la capitale.
On cite comme un phénomène, au Palais, le succès
qu’obtint Gautier quand il gagna douze causes