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commentaires de Ricci, traduits en latin par Trigault, dans le tome 5 du Recueil de Purchas, et en abrégé dans la Chine illustrée de Kircher. E-s.

GOES (Guillaume van der), en latin Goesius. seigneur de Bouckhorst, né à Leyde en 1611, mort à la Haye le 15 octobre 1686, mérite d’être compté parmi les bons jurisconsultes et philologues hollandais. Employé d’abord à des fonctions de magistrature dans sa ville natale, il fut ensuite consei er de la haute cour de justice à la Haye. Ses loisirs ont été tous consacrés à la culture des lettres. Marié à une fille de Daniel Heinsius, il la perdit en 1662. Son beau-frère Nicolas Heinsius mourut chez lui en 1681. Goesius a laissé : 1° (sous le nom de Lucius Verus) Specimen conlrooersiœ quœ est de mutui aliénation inter jzrrisconsultos et quordam grammatico-sophistes, avec des Vindiciœ à la suite, Leyde, 1646, ln-8° ; 2°* Animadverriones in quœdam loca capitis I et Il Speciminis Salmasiani, guüus varii viri docli ab qu : calumnii : vindicanlur, la Haye, 1657, in-8o. Il parait, ar ces deux ouvrages, que Goesius avait hérité) de l’inimitié de Daniel et de Nicolas Heinsius pour leur savant antagoniste Claude Saumaise. 5°* Pilotu : judear, ibid., 1681, in-l°. L’auteur s’attache à répandre un nouveau jour sur l’histoire de la passion de Notre Seigneur Jésus-Christ, au moyen de ses connaissances en matière de jurisprudence et d’antiquités romaines. Ce traité curieux, adressé au célèbre Constantin Huyghens, est suivi d’une espèce d’apologie qui fait voir que Goesius était passablement chatouilleux sur le chapitre de la contradiction. 4° Scriplorc : rei agmriœ, cum antiquilalibu : et legibizx agrarür, Amsterdam, 1674, in-1° ; 5° Des notes sur Pétrône, dans l’édition de Burmann, Utrecht, 1709 ; Amsterdam, 1745, in-4o* ; et sur Suelone, 1578 (1678), in-4o ; et dans l’édition de Crœvius, 1691 et 1705, in-4o*. — Son fils ainé, Jeon Van man Goes d’Aasnums, cultivait aussi avec distinction la littérature ancienne. Théodore Ryckius lui a dédié sa savante dissertation De primi : Italia : colonie et Eneœ odvenzu, qui se trouve à la suite des Nota et carligaliones in Steph. Byzanl. de Lucas Holstenius, Leyde, 1684, in-fol. - Le nom de Van der Goes a encore été illustré en Hollande par deux hem mes d’État, qui ont laissé l’un et t’autre des mémoires précieux pour l’histoire de leur patrie, Aart Van uen Goes et son fils Adrien, tous les deux grands pensionnaires de Hollande dans le courant du 16e siècle ; le premier mort en 15-15, le second en 1560.. M—ou.

GCEBCHEN(Csonoes-Joacmn), libraire distingué, né à Breme le 22 décembre 1752, se forma au commerce de la librairie dans la maison Cramer, et ensuite dans celle de Crusius à Leipsick, et fut directeur pendant trois ans de la librairie savante à Dessau. En 1784 il créa sa maison à Leipsick, et lui fit acquérir une grande importance par ses relations avec les plus célèbres écrivains du temps. Ce fut par ses soins que parurent les œuvres de Gœthe, 8 volumes jusqu’en 1790 ; de Klopstock,

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de Schiller, ·de Wieland, d’lfl’land, de Stolberg, de Milllner, de Houwald, etc. Dans un établissement qu’il avâità Crimma, ses publications étaient ou brochées ou reliées avec beaucoup de goût. On a remarqué particulièrement sa riche édition des œuvres complètes de Wieland, en 56 volumes, 1791-1802 ; suppléments 6 vol., 1798, avec gravures ; son Homère de Heine et le Nouveau Testament de Griesbach. Il sut aussi diriger avec succès des publications scientifiques telles que les œuvres de Hufeland, de Charpentier, Cottfried§Schiltz, Frédéric-AugusteWolf, Criesbach, etc. Lui-même. il écrivit, indépendammeutde plusieurs articles de journaux, I une comédie intitulée : Mourir deux fois n’est pas ( permis. Leipsick,1800. Il rédigea un journal heb- D dromadaire, les Heures du Dimanche, Leipsick, 181 5, et une compilation : Fâmérique représentée parellemême, Leipsick, 1818-1820, 5 vol. II mourut lc 5 avril 1828 dans sa terre près de Crimma, Sa maison, continuée par ses fils, a été finalement acquise en 1858 par la librairie Cotta de Stuttgart. Z—o. [

GCESCHEN (Issu-Fntotnic-Louis), un des plus profonds commentateurs du droit romain, né à Kœnigsberg le 16 février 1778, commença son N éducation à Magdebourg et l’acheva successive- ( ment à Kœnigsberg et à Cœttingue, Séduit pen- ( dant quelque temps par les études des sciences n naturelles, il abandonna l’université pour s’adon- ( ner à la chimie et à la physique en rattachant ( ees sciences à l’économie agricole. Ces travaux le i ’ relurent quelque temps dans un domaine du comte de Veltheim, près de la ville d’Helmstedt. Ensuite il acheta dans son pays une propriété qui ne réussit point entre ses mains, malgré des travaux assidus. Bamené par la suite à Berlin, il s’attacha avec un vif intérêt aux leçons de Hugo, ( de Savigny et de Niebubr. Ce dernier le dirigea ( particulièrement vers la recherche des principes ( du droit romain ; le premier titre de docteur qui fut donné dans l’université de Berlin nouvelle- v ment fondée, ce fut Cœschen qui l’obtint, et il ( passa dans la même année aux honneurs du pro- ( fessorat. En 1816, sur la proposition de Savigny, ( }’Académie royale de Berlin l’envoya avec Bekker à Vérone pour y faire le dépouillement des trésors scientifiques découverts dans cette ville par Nichuhr. Cfest à ce voyage qu’on doit l’édition des 1 Institute : de Gains, Berlin, 1820, et Berlin, 1825, ” édition considérablement améliorée, signée de Cœschen. En 1822, il fut appelé avec le titre de conseiller de cour, comme professeur de droit à Cœttingue, et ll y établit avec beaucoup d’autorité une forte méthode d’enseignement du droit romain. En général, ses ouvrages se rapportent exclusivement à ses travaux comme professeur, et à l’usage de ses auditeurs, tels que son Plon d’un cours de Pandectes, ses Leçons sur le droit civil commun ; on y trouve des vues profondes et une grande clarté. Toutefois nous avons de lui des travaux d’une portée plus générale, tels que ses Dissertation : sur le Magasin de droit civil de Hugo,