Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 19.djvu/13

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


8 REB dura un peu plus d’un mois. Hebenstrelt partit ensuite d’Alger le 6 juin, et débarque à Bone pour se 2 rendre à Constantine. Il reprit la merle 16 juillet, vitfaire la peche du corail à la Calle, et visita Bouî gie, Biserte et Tunis, où il fut accueilli par Saintr Gervais, consul de France. Le bey ne lui permit i pas de voyager dans l’intérieur de ses États. Hebenstreit alla néanmoins examiner les ruines de L Carthage. Le 26 septembre, il entra dans le port

! de Tripoli : il retourna ensuite à Tunis. Son des¤

sein était de parcourir l’intérieur de l’Afrique, et à de pénétrer jusqu’au Sénégal. La nouvelle qu’il L reçut de la mort de son roi, qu’il apprit le 14

; mars 1755, le fit revenir en Europe, rapportant
; une grande quantité de curiosités en tout genre,

surtout en histoire naturelle. Auguste II le récom& pensa de son zèle, et lui accorda sa bienveillance. Bientôt Hebenstreit fut nommé professeur de médecine à Leipsick, où il exerça son art avec un grand succès. Il mourut, le 5 décembre 1757, d’une fièvre contagieuse, fruit de la guerre. On a de lui à 1° De mu partium carmen, seu playriologia melricc ad vnodum T. Lucrefii Cari de rerum nature, Leipsick, 1759, in-8o ; 2° Patlwlugia metrica, sine de morbi : carmen in gratiam auditomm concirmalum, ibid., 1740, in-8o ; 5°* Museum Richteriammn, etc., ibid., 1745, in-foI., fig. C’est un catalogue raisonné d’une collection d’histoire naturelle : l’ouvrage est en latin et en allemand. L’auteur y a joint le Traité de J.·F. Christius De gemneie sculpté : antiqui :. 4° De homine sano eg œgroto carmen, ibid., 1758, in-4o. Ce poëme est précédé d’un autre sur la médecine des anciens, et suivi de passages de divers poëtes sur le même Sujet. 5° Palœologia therapiœ qua veterum de morbi : curandi : placita potions recentiomm sententiù œquantur, Halle,1779, in-8o*. Cet ouvrage, mis au jour par C.-G. Gruner, est plein d’une vaste érudition et d’une saine critique. On y voit qu’en médecine comme en beaucoup d’autres choses ce qui passe pour neuf ne l’est pas toujours. Il est précédé d’une vie de llebenstreit. 6° Un grand nombre de Dissertation : académiques sur la médecine ; elles sont importantes, et décèlent de profondes connaissances ; 7° Voyage d Alger, Tunis et Tripoli, fait en 1752, en allemand. Bernoulli l’a inséré dans les tomes 9, 10, 11 et 12 de son recueil de Petits Voyages, imprimé à Berlin et à Leipsick en 1780 et suiv. Cette relation est contenue en quatre lettres adressées au roi Auguste. Quoiqu’un peu diffuse, elle est intéressante ; elle annonce un bon observateur, et fait regretter que l’auteur ne-l’ait ni revue ni achevée. E—s.

HEBENSTBEIT (Jm¤·Cane-ru—: u), frère ainé du précédent, savant professeur de théologie et d’hé· breu à l’université de Leipsick, naquit le 27 avril 1686, à Neuenhof, près de Neustadt. Il surpassait, dit-on, tous les professeurs à Leipsick parla précision de ses discours, par la subtilité de sa dialectique et par son éloquence. Il fut revêtu de différentes Ignités académiques, et mourut le 6 décembre L

IIEB 1756, dans un âge très-avancé. Il a publié une trentaine de dissertations en latin. Nous citerons : 1" De Pentecosle veteruns, Leipsick, 1715, in-4o* ; 2°* De lzonsicidio deliranle, ejusque criteriis et pœna, ibid., 1725, in-4" ; 5°* De ossibus regis Edosn combustù (Amos XI, 8), ibid., 1756, in-4o* ; 4°* De sabbato ante legesn Mosaicans existante, ibid., 1748, in-4o ; 5°* De Salononis idololatria (ad I Reg. X, -1-8), ibid., 1755, in-4o*. — Un autre Jean-CIu-étien Haseusrnstv, médecin et botaniste distingué, naquit à Klein-léna, près de Naumbourg en 1720, I étudia la médecine à Leipsicls, et l’exerça ensuite pendant un au à Naumbourg ; mais, en I 1749, . il alla remplir la place de professeur d’histoire naturelle et de botanique à St-Pétersbourg. Il fut nommé en même temps membre de l’Acadé- I mie impériale des sciences. Hebenstreit accepta, en 1751, les fonctions de médecin du comte I Kyrila Rasumovvsky, qui se rendait dans l’Ukraine I en qualité d’hetman des Cosaques. Après être I resté pendant deux ans à Gluchow, résidence de Phetman, il revint en Allemagne, et fut rappelé “ à St-Pétersbourg en 1755, d’où la rigueur du ” climat le força de revenir en Saxe. Il obtint sa démission en 1761 ; il exerça, depuis cette époque, son art à Leipsick, et y mourut le 27 septembre 1795. On a de lui quelques dissertations dans les Nov. comment. acad. scieul. Pelrop. — Jean-P¢ml Hzseusruair, né à Neustadt en 1661, mort le 6 mai 1718, a publié en latin, sur la théologie et sur quelques objets d’histoire naturelle, divers ouvrages, que Jœcher indique dans son Dictionnaire des savants. — Pantaléon IIansusrasir, mu-I sicien du 17e siècle, et l’inventeur de l’instrument I connu sous le nom de pantalon ou pantalon, fut en même temps un des plus forts violons de son temps. L’instrument qu’il inventa ressemble à une cymbale : il est environ quatre fois plus grand qu’un tympanon, et se joue de la même I manière, avec deux baguettes : il s’en distingue I I seulement par deux tables d’harmonie aux deux I I bouts, montées, l’une de cordes de métal, et I l’autre de cordes de boyau. On peut exécuter sur le pantalon tous les morceaux de musique, dans toutes les gammes, comme sur un clavecin. Hebenstreit, en 1697, n’étant encore que maître de danse à Leipsick, avait déjà acquis une telle habileté sur son instrument, qu’il excitait l’admiration des connaisseurs. En 1705, il vint à Paris, I et se fit entendre à la cour de Louis XIV. L’an- I née suivante, il entra au service du duc d’Eisenach, I en qualité de maître de chapelle et de maître de danse. Telemann, placé à cette même cour, en 1708, en qualité de directeur des concerts, dit de ce musicien, que toutes les fois qu’il avait à exécuter un concerto double avec lui, il était obligé de s’y préparer plusieurs jours d’avance par des exercices continuels et par des frictions aux bras. Les sujets de ces assauts de talent furent toujours de la composition de Hebenstreit. Cet artiste vivait encore en 1750, à Dresde, où il avait été