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cette alliance honorable deux enfants, Nicolas Heinsius, dont l’article suit, et Élisabeth, qui fut mariée à Guillaume Van-der-Goes ou Goesius (voy. Goes). Heinsius survécut à cette épouse chérie, et il a consacré à sa perte une touchante complainte. Bien qu’il ait écrit sur le mépris de la mort, il jugea sagement ne pas devoir la braver, quand une épidémie pestilentielle exerça les plus déplorables ravages à Leyde, en 1655 ; et l’on voit par ses lettres qu’il se retira au village de Wassenaer. Doué d’une forte complexion, lleinsius fut rarement malade : un symptôme particulier accompagna le déclin de ses jours, celui de l’extinction -presque totale de sa mémoire. Il mourut à Leyde, à l’âge de près de 85 ans, le 25 février 1665. Le jour même de ses obsèques, Antoine Thysius prononça son oraison funèbre, qui a été recueillie dans les Memoria pkiloeoplaorum, oratormn, etc., de Witten, t. 2, p. 171-191., Heinsius trouva en lui un digne panégyriste. Le caractère de ce savant ne mérite pas moins d’éloges que sa vaste érudition. La modestie, la sensibilité, l’obligeance, la franchise, en formaient les traits distinctifs : il était naturellement grave ; mais, pourtant, il aimait à se dérider avec ses amis et à se livrer à n’innocentes plaisanteries. Il eut quelques démélés plus ou moins sérieux avec Saumaise, avec Balzac, et avec un ministre du saint Évangile, qui était loin de les valoir, et qui avait commencé par être son flagorneur, Jean de Croy. Malgré tout ce que savait fleinsius, ou peut-être parce qu’il savait tant, il avait adopté pour devise : Quantum est quod neeeiuunl Son père lui avait inculqué, dans sa jeunesse, que la religion n’est communément qu’un manteau dont on se sert pour cacher ce qu’on a intérêt à ne pas montrer au grand jour ; que les princes en font un jeu ; que le vulgaire n’y aperçoit qu’un moyen d’existence ; toutefois ces idées moroses n’avaient point germé dans l’âme de lleinsius au point de le prévenir contre la véritable piété. Le parti qu’il prit dans les troubles religieux de la Hollande ne le fit paraitre que trop calviniste. On peut voir, dans notre article Gaorms, que les déplorables querelles du temps lui donnèrent des torts avec ce grand homme. Cependant, c’est une satisfaction pour nous de remarquer ici que Heinsius célébra, non sans quelque courage, la sortie de Grotius de sa prison de Loevestein. (Voy. Heimiipoeunata, p. 410, édit. d’Amsterdam, 1649, in-12.) On a de lui- : 1° Nombre d’éditions de classiques grecs ou latins, ou d’ouvrages de critique qui s’y rapportent. Les voici à peu près dans l’ordre du temps où ils ont paru : 1. Crépundia Siliona. : ice nota in Silirm Italiens, Leyde, 1600, in-16 ; 2. une édition de Tlaéocrite et de son scoliaste, ibid., 1605, in-4o. Il parait que le libraire Gommelin en arrêta une première émission fautive, et que l’ouvrage reparut l’année suivante. 5. Une édition d’II¿ : iode et de son scoliaste, ibid., 1605, XIX.

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in-«1° ; -1. Paraplamsis Andronici Illaodü in Aristotelie Ellcíca ad Nicomaclnun, gr. et lat., ibid., 1607 et 1617, in-4o ; 5. les discours de Maxime de Tyr. avec des notes gr. et lat., ibid., 1607 et 161-1, in-8o ; 6. Diuertatio de Nomi Dionyeiaeù, ibid., 1610, in-8o ; 7. Sénéque le Tragique, avec des remarques, ibid., 1611, in-8o ; 8. la Poétique d’Ari : tole, gr. et lat., avec des remarques, et avec un traité De constitution tragica : eciuidan Aristoteleus. ibid., 1611, in-8o ; 9. Tbeophrasli Ererii opéra omnia. gr. et lat., avec des notes, ibid., 1611 et 1615, in-fol. ; 10. Horace. avec des remarques, et un traité De : atym Iloratiana. ibid., 1612, in-8o ; 11. Nola et einendalíone : in Clemenleus Alexandrinum, ibid., 1616, in-lol ; 12. Térence, Amsterdam, 1618, in-8o, CUL ; 15. Pamplarasis pevyelua in Politica Ilristoulù, Leyde, 1621, in-1° ; 11. Arísfarckue racer. : ice ezercüalione : ad Nomti paraplu-asia in Joltamrem, ibid., 1621, in-8o ; 15. Ovide. 1650-1655-1661, in-12 ; 16. Tate-Live, 1620-1651, in-12 ; 17. Auréle Prudence. avec des notes, Amsterdam, 1657, in-12 ; 18. Ezercitatione : eacrœ ad Norma Testamennm. en 20 livres, Leyde, 1659, in-fol. ; ouvrage important où lieinsius fait aussi preuve de ses connaissances en hébreu et en syriaque, langues dont Erpénius lui avait recommandé l’étude. On assure qu’il avait beaucoup travaillé surlíomère ; mais il n’en a rien paru. Heinsius avait aussi projeté, vers la fin de ses jours, une édition de Diogène Laërce. Il s’était beaucoup livré à l’étude des PP. de l’Église et des antiquités ecclésiastiques. En général, tout ce qu’il a écrit, en fait de philologie et de critique, est du premier mérite. 2° Des poésies principalement latines, savoir : Iambi, partis : morales. par-lim ad amiens. Leyde, 1602, in-1° ; Auriacw.

ice liberté : eaacia. lvagœdia. ibid., 1602, in-1°.

Ce drame sur la mort de Guillaume Ier, prince d’orange, fut joué sous les auspices de l’autorité publique, à la maison de ville, à Leyde. Ces deux articles qui vraisemblablement, aux yeux de lleinsius, se ressentaient trop de sa jeunesse, n’ont pas reparu dans le recueil de ses Poemata, Leyde, 1615, etc. : celui-ci se compose de 4 livres de Sylva. ou mélanges ; de son Hipponaz, également formé de mélanges (on y distingue une pièce fort étendue sur ses études, son caractère, sa vie, etc.) ; d’un livre d’Odes ; de trois d’Elégies, dont un sous le titre de llonobibloe ; de sa tragédie de Hea-ode : in/aataäda. beaucoup pronée dans le temps, et en effet remplie de grandes beautés, mais à laquelle Balzac et d’autres ont reproché, non sans fondement, un mélange bizarre du sacré et du profane, de la doctrine biblique avec la mythologie patenne ; de son poëme De contemple uuortù : il est en 4 livres, en vers alexandrins, et suivi d’un précis en prose. Ce poëme est très-remarquable ; toute la doctrine de Platon s’y trouve exposée avec un art infini, et couronnée, au dernier chant, par la doctrine évangélique. Il n’est peut-être pas de pl ;åtl¢llon il.