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Il eut plusieurs fils dont le plus célèbre fut Arsénius, évêque de Monembasie. M. Apostolius avait fait un grand nombre d’ouvrages qui sont restés manuscrits. Le seul que je connaisse imprimé est le suivant : Mich. Apostolii Paræmiæ gr.-lat., ex versione et cum notte Pet. Pantini, Lugduni Batavorum, Elzevir, 1619, in-4o. Cette édition a reparu avec un nouveau frontispice portant : Centuriæ 21 Proverbiorum, etc., ibid., Jean et Daniel Elzevir. (Voy. Arsenius, dont l’article avait été répété par erreur dans la première édition de la Biographie.) C-r.


APOSTOOL (Samuel), prédicateur de l’Église des mennonites, à Amsterdam, a donné son nom aux apostolici, apostoliens, une secte des anabaptistes, qu’on appelle waterlandins, parce qu’elle s’est particulièrement répandue dans le Waterland, contrée de la Nord-Hollande. En 1664, ces mennonites du Waterland, qu’on distingue des mennonites flamands, et qu’on appelle aussi mennonites relâchés (crassieres), se subdivisèrent en deux partis, les galénistes, ayant pour chef le médecin Galenus Abraham de Haan, et les adhérents de Samuel Apostool. Galenus voulait admettre dans la société religieuse dont il était un des ministres tous ceux qui croyaient la divine origine des livres saints, pourvu que leurs mœurs fussent pures et leur réputation de probité intacte : sans le dire ouvertement, il se rapprochait beaucoup des opinions des raciniens. Samuel Apostool, tout en défendant les dogmes caractéristiques des mennonites sur l’absurdité du baptême des enfants, sur l’inutilité des magistrats dans le royaume de Jésus-Christ, sur la forme visible de ce royaume dès cette vie, etc., maintenait l’orthodoxie sur tous les autres points de la doctrine des réformateurs. Vainement quelques hommes sages tâchèrent de prévenir une nouvelle scission dans la secte des waterlandins : depuis cette époque, les galénismes et les apostoliens formèrent, dans cette secte, constamment deux partis distincts, qu’aucun acte public, mais bien l’adoucissement général des esprits à l’égard des opinions religieuses, et l’indifférence du plus grand nombre, ont seuls rapprochés dans les derniers temps. Les apostoliens sont quelquefois désignés parla dénomination des mennonites du soleil, à cause de l’image qu’ils avaient prise pour symbole de leur lieu de réunion. On n’a de Samuel Apostool qu’un petit catéchisme, sous le titre de Veritatis Exercitatio. À la rédaction duquel son collègue Samuel de Deyl eut quelque part. On trouve sur Apostool et son adversaire Galenus les détails les plus exacts dans Herm. Schyn, Deduct. plenior Histor. Mennonit., c. 15 et c. 18 ; et sur le parti qui porte son nom dans Gasp. Commelin, Description de la ville d’Amsterdam (en hollandais), t. 1, p. 500. (Voy. aussi Mosheim, Instit. Hist. Eccles., p. 1012.) S-r.


APPEL (Jacques), peintre, né à Amsterdam, le 29 novembre 1680, d’une honnête famille, reçut une bonne éducation, et des son enfance annonça un goût particulier pour les arts, en dessinant à la plume, ou en découpant de petites figures d’hommes, d’animaux, etc. On le plaça comme élève chez Timothée de Graef, paysagiste. Les leçons de cet artiste, celles de Meyring, les ouvrages de Tempête, et l’étude assidue de la nature, formèrent tellement le jeune Appel, que, des l’âge de dix-huit ans, il s’était place au rang des bons artistes. Après avoir vu et étudié un grand nombre de sites, surtout aux environs de la Haye, il revint à Amsterdam, où il travailla beaucoup. Il se maria a vingt-deux ans, et peignit ensuite les portraits des principaux habitants de Sardam, qui lui firent faire aussi des tableaux d’histoire et des paysages. Revenu de nouveau dans le lieu de sa naissance, il établit une espèce d’atelier de peinture, où, sous sa direction, d’autres artistes exécutaient toutes sortes de sujets. Cette entreprise enrichit Appel, qui d’ailleurs ne négligeait point de travailler lui-même. Il fit un grand nombre de tableaux qui lui furent très-bien payés. Ce fut surtout dans le paysage qu’il eut les succès les plus nombreux et les plus assurés. On peut dire que son bonheur l’accompagna constamment jusqu’au dernier moment de sa vie ; car, s’étant couche un soir sans ressentir aucune incommodité, il fut trouve mort dans son lit le lendemain, 7 mai 1751, à l’âge de près de 70 ans. Selon Descamps, dont l’ouvrage a fourni ces détails, Appel, très-inférieur à Berghem, était cependant supérieur à plusieurs paysagistes estimés. D-t.


APPIANI (le chevalier André), peintre célèbre, naquit à Bosizio, en 1761, dans une maison de campagne de son père, médecin distingué de Milan. Sa famille était noble, et elle avait joui autrefois d’une assez grande illustration. Il fit ses études au collège des jésuites de Bréra. Son père le destinait au barreau ; mais il montra une aversion insurmontable pour la jurisprudence, et un goût décidé pour les beaux-arts, surtout pour la peinture. Sa famille s’opposant vivement à son inclination, il prit la résolution d’embrasser l’état ecclésiastique, et entra chez les jésuites qui l’avaient élevé, et qui auraient désiré le conserver à raison de ses talents et de son instruction. Mais le génie des arts l’emporta ; il quitta le noviciat ; et, quoique fort jeune, il obtint de son père, par l’intercession du duc de Castelbarco, l’autorisation de se rendre d’abord à Florence, puis à Rome, où il s’appliqua au dessin et à la peinture avec une ardeur et un zèle extraordinaires. Il passa dans ces deux villes plusieurs années, durant lesquelles il devint l’ami intime des artistes les plus distingués. Le pape Pie VI lui donna des preuves du plus tendre intérêt. Il revint ensuite dans sa patrie, et s’y livra avec enthousiasme aux travaux d’une profession où son génie et son goût l’avaient entraîné. Il leur associa la culture de la poésie et de la musique où il réussit également. Jeune, doué d’une figure agréable, d’un esprit cultivé et de talents déjà remarquables, il fut accueilli partout dans la haute société. L’archiduc d’Autriche, gouverneur du Milanais, l’employa à décorer le palais de Monza. Les aventures de Psyché qu’il y peignit à fresque commencèrent sa réputation dans ce genre difficile des Marco d’Oggioni et des Leonard de Vinci. Peu