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ARD

roi en possède une seconde : Palamedes, fabula, et carmen sacrum, Paris, Gilles de Gourmont, 1 vol. in-4o. (Voy. le catalogue Y, 1951.) La dédicace, adressée à Pierre Griffi (Gryphus), légat du saint-siége dans la Grande-Bretagne est datée de Londres le 1er janvier 1512. À la suite de Palamedes, comédie en 5 actes, composée a l’imitation des pièces grecques, on trouve un poëme sur la vie de Jésus-Christ, une élégie sur l’assomption de la Ste-Vierge, et une pièce de vers a la louange de Marguerite de Bourgogne. 3o  Amorum libri, Paris, 1513, petit in-4o. Tous les ouvrages d’Ardenne sont de la plus grande rareté ; mais Paquot a publié quelques-unes de ses pièces, qui suffisent pour faire apprécier ses talents. W-s.


ARDERN (Johon), chirurgien anglais du 14e siècle, dont le docteur Freind a honorablement parlé dans son History of Physic, paraît avoir été un des premiers qui, dans son pays, pratiquèrent la chirurgie d’après des principes fixes. Il habita Newark, de 1349 a 1370 ; alors il se rendit à Londres, où sa réputation s’était déjà étendue. Ce fut un homme instruit, et un praticien habile, pour le temps où il vivait. Il a laissé, sur la médecine et la chirurgie, et particulièrement sur ce dernier art, un gros volume latin, dont il existe plusieurs manuscrits ; mais on n’en a imprimé que le traité sur la Fistule à l’anus, traduit en anglais par John Read, en 1588. Sa pratique est surtout empirique, et se ressent de la superstition de son siècle ; cependant on trouve dans ses écrits des observations utiles, et on doit le placer parmi ceux qui ont rendu a leur profession des services réels. Il abonde en ordonnances, dont plusieurs sont de sa propre invention, et qui furent ensuite reçues dans les pharmacopées. Il inventa un instrument pour donner des lavements, opération pour laquelle il possédait un talent tout particulier, dont il tirait vanité. K.


ARDICES de Corinthe, et TELEPHANES de Sicyone, furent deux des premiers artistes qui cultivèrent la peinture, inventée, selon Pline, par Philoclès Égyptien, ou par Cléanthe de Corinthe. Tout leur art consistait alors à tracer quelques lignes au moyen desquelles ils faisaient sentir les ombres et les lumières ; du reste, ils ne connaissaient pas l’emploi des couleurs. L-S-e.


ARDIZON (Jacques d’), jurisconsulte, florissait à Vérone, dans le 14e siècle. Il consacra sa vie à l’étude des lois, et l’Italie le compte parmi ses savants les plus distingués. Son ouvrage sur les fiefs, appelé communément Summa feudorum, mais dont le véritable titre est Summa in usus feudorum, a été généralement estimé ; il en a été fait plusieurs éditions : une à Lyon, 1518, in-fol ; les autres à Cologne, 1562, 1566, 1569, in-8o. Cette dernière était la plus recherchée ; mais elle n’a d’autre avantage que d’être d’un format plus commode. Depuis la suppression en France de tout ce qui tient a la féodalité, les traités d’Ardizon offrent peu d’intérêt, et on les consulte rarement. M-x.


ARDOINI ou ARDUINO (Sante), médecin du 15e siècle, était de Pesaro, dans le duché d’Urbin. Il pratiquait son art à Venise en 1430 ; mais on ignore l’époque de sa mort. Simphor. Champier le cite avec éloge dans son livre de Medicina claris Scriptorib., et Mazzuchelli lui a consacré une courte notice dans les Scrittori d’Italia, t. 1, p. 987. Il est auteur d’un traité fort estimé sur les poisons (de venenis), publié pour la première fois par Dominique Canali de Feltre, Venise, 1492, in-fol. Il a été réimprimé avec le Commentarium de venenis du cardinal Ferrlin. Ponzetti[1], Bâle, 1552 et 1563, in-fol. Cette édition, devenue assez rare, est la plus recherchée des curieux. Elle est ornée d’une préface de Théod. Zwinger, dans laquelle cet écrivain a rassemblé toutes les observations faites dans le 16e siècle sur les poisons et sur les moyens de s’en garantir. L’ouvrage d’Ardoini contient tout ce que les Grecs et les Arabes nous ont laissé sur cette matière. Il est divisé en 2 livres dont le 1er traite des différentes espèces de poisons, et le 2e de leurs antidotes ou préservatifs. Dans l’Epitome de la Bibliothèque universelle de Conrad Gesner, p. 743, on attribue à Sante Ardoini[2], outre le traité des poisons, le seul de ses ouvrages qui soit connu, un livre de Odoratione, un autre de Prolificatione, que Mazzuchelli soupçonne n’avoir jamais été imprimé, et quelques autres opuscules. J-D-N et W-s.


ARDUIN, chef normand. Voyez Robert Guiscard.


ARDUIN, marquis d’Yvrée, roi d’Italie, élu par les Italiens le 15 février 1002, après la mort d’Othon III ; mais, dans le même temps, Henri, duc de Bavière, était élu par les Allemands sous le nom de Henri II, et ce dernier prétendait succéder à tous les droits que les Othon avaient eus sur l’Italie. Malheureusement pour Arduin, plusieurs des grands seigneurs de ses États prirent parti pour le monarque allemand. Arnolphe, archevêque de Milan, et Othon, marquis de Vérone, furent les plus zélés pour Henri II. Ils l’introduisirent, en 1004, dans toutes les villes de Lombardie, et le firent couronner à Pavie, le 14 mai. Arduin, abandonné par ses compatriotes, se vit obligé de s’enfermer dans les forteresses du marquisat d’Yvrée, et d’attendre la retraite volontaire des Allemands. Dés lors l’Italie, partagée entre deux concurrents, secoua presque absolument le joug de l’autorité royale ; les villes s’attaquèrent au nom des deux rois, sans vouloir cependant obéir ni à l’un ni à l’autre. Arduin, reconnu à Pavie, ne sortit guère cependant de son marquisat d’Yvrée. Il ne put point mettre obstacle à la seconde invasion de l’Italie par Henri II, en 1013 et 1014, et, après le départ de cet Empereur, en 1015, étant tombé gravement malade, il déposa les ornements royaux sur l’autel du couvent de Fructérie, au dioçèse d’Yvrée. Il y revêtit l’habit religieux, et y mourut le 30 octobre de la même année. On assure que la violence de son caractère, et l’orgueil avec lequel il traitait ses courtisans, furent

  1. Ce prélat mourut à Rome, en 1508.
  2. Le nom de Sante Ardoini ou Arduino s’écrit aussi de Ardynis et de Ardoynis.