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ou la Science héraldique du blason, contenant l’origine des armoiries, etc., Paris, 1686, avec fig. Le P. Anselme est mort à Paris, sa patrie, en 1694, âgé de 69 ans. A. B-t.


ANSELME (Antoine), fils d’un chirurgien, naquit le 18 janvier 1652, à l’Isle-Jourdain, dans le comté d’Armagnac. Un de ses oncles, curé dans les environs, se chargea de sa première éducation ; puis il fut envoyé au collège de Gimont, et passa de la à Toulouse, où il acheva ses études. Il avait un talent si décidé pour la chaire et une mémoire si prodigieuse que, des l’âge de douze ans, il lui suffisait d’entendre un sermon pour le répéter avec une extrême facilité et beaucoup de grâce. Il remporta deux fois le prix de l’ode aux jeux floraux. Dés que son cours de théologie fut terminé, il se livra au ministère de la prédication, et débuta à Gimont avec tant de succès, qu’il y reçut le surnom de Petit Prophète, qu’il conserva toujours. Il alla ensuite prêcher à Toulouse ; le marquis de Montespan, qui l’entendit, fut enchanté de son éloquence et de son savoir, et lui confia l’éducation de son fils, le marquis d’Antin, âgé alors de dix ans. Anselme vint avec son élève à Paris, où ses sermons obtinrent les mêmes succès. En 1681, l’Académie française le choisit pour prononcer devant elle le panégyrique de St. Louis, et dès lors il prêcha dans toutes les grandes paroisses de la capitale ; il fallait même le retenir quatre à cinq années d’avance. En 1683, il fut nommé pour prêcher à la cour le jeudi saint et le jour de la Pentecôte ; en 1098, il y prêcha pendant l’avent, et en 1709, pendant le carême. Après avoir parcouru plus de trente ans cette carrière, il revint auprès du duc d’Antin, qui l’aimait beaucoup, et sans abandonner entièrement le ministère de la prédication, il se fit une occupation particulière de l’étude des belles-lettres et des beaux-arts. Bientôt il fut reçu amateur honoraire par l’académie de peinture ; presque dans le même temps, le duc d’Antin fit revivre en sa faveur la place d’historiographe des bâtiments ; et en 1710, il fut admis à l’Académie des inscriptions et belles-lettres en qualité d’associé. Après la mort de Louis XIV, il rendit à cette compagnie d’importants services qui lui valurent le titre de pensionnaire surnuméraire, avec l’assurance de la première pension qui viendrait à vaquer. À l’âge de soixante-douze ans, il obtint la vétérance, et il se retira en 1724 en Gascogne, dans l’abbaye de St-Séver, que Louis XIV lui avait donnée en 1699 ; il y vécut dans une parfaite tranquillité, s’occupant de ses livres, de ses jardins, et répandant sur son abbaye et sur les paroisses qui en dépendaient toutes sortes de bienfaits : il ouvrait de nouveaux chemins, décorait les églises, fondait des hôpitaux, et conciliait les différends. Après avoir fait deux voyages à Paris, l’un à l’âge de soixante-dix-neuf ans et l’autre à quatre vingt-un, il mourut à St-Séver, le 8 août 1757, dans sa 85e année. On a de l’abbé Anselme : 1° des odes imprimées dans le Recueil de l’académie des jeux floraux de Toulouse. 2° Des panégyriques des saints et des oraisons funèbres qui ont paru ensemble à Paris en 1718, 3 vol. in-8o, avec son portrait. 3° Sermons pour l’avent, le Carême et sur divers sujets, Paris, 1731, 1 vol. in-8o et 6 vol. in-12. Ces sermons ont eu un grand succès, selon madame de Sévigné (lettre du 8 avril 1689). L’abbé Anselme avait de l’esprit, de la dévotion, de la grâce et de l’éloquence, et il n’y avait guère de prédicateur qu’elle crût devoir lui préférer. 4° Diverses dissertations insérées dans les Mémoires de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, des années 1724 à 1729. A. L. M.


ANSELME (George), poëte latin, qui florissait vers le commencement du 10e siècle, était né à Parme, d’une très-ancienne famille ; il était médecin, mais en même temps littérateur distingué. Le volume qui contient ses poésies latines est fort rare ; il est intitulé : Georgii Anselmi Nepotis Epigrammaton libri septem ; Sosthyrides ; Palladis Peplus ; Eglogæ quatuor, Venise, 1528, in-8o. le titre de Nepos y est mis pour distinguer l’auteur d’un autre George Anselme, son aïeul, mathématicien et astronome ; celui-ci, qui était mort vers l’an 1110, avait écrit des dialogues sur l’harmonie, et des institutions astrologiques, comme nous l’apprennent deux épigrammes de son petit-fils ; mais ces livres n’ont pas été imprimés. George Anselme le jeune a donné, outre ses poésies : 1° des éclaircissements sur quelques comédies de Plaute, auxquels il lui a plu de donner le titre d’Epiphyllides. Ils se trouvent dans l’édition de Plaute donnée à Venise par Pierre Sessa, en 1518, et avaient paru pour la première fois dans celle de Parme, 1509, in-fol., avec les commentaires de Burchard Pylades et de Thadée Ugoletus. 2° La vie d’un romancier célèbre dans son temps, nommé Jacques Cavicco, compatriote d’Anselme, et mort en 1511. Cette vie est imprimée avec le roman de Cavicco, qui a pour titre : Libro del Peregrino, Venise, 1526, in-8o, et 1547. G-é.


ANSELME (Jacques-Bernard-Modeste d’). général de division, né à Apt le 22 juillet 1740, entra au service le 27 septembre 1745, c’est-à-dire qu’il fut porté à l’âge de cinq ans, comme fils d’un officier, suivant l’usage de ce temps-là, sur le contrôle du régiment de Soissonnais[1]. Il devint enseigne le 27 mars 1752, lieutenant le 1er février 1756, capitaine aide major le 28 octobre 1760, major dans le régiment de Périgord le 20 février 1774, lieutenant-colonel au régiment de Soissonnais le 17 juillet 1777, et colonel du 2e régiment d’état-major le 1er janvier 1784. Il fut promu au grade de maréchal de camp le 20 mai 1791, et il se trouvait à Perpignan, commandant en cette qualité, lorsque cinq compagnies du régiment de Vermandois, arrivées dans cette ville le jour de Pâques 1792, s’y livrèrent, à la suite d’une orgie, aux plus grands désordres contre les habitants. Il se rendit à la caserne avec les administrateurs de la ville, et parvint par ses discours à ramener à son devoir cette soldatesque

  1. Différents dictionnaires historiques, et notamment le Dictionnaire des généraux français, par M. de Courcelles, ayant publié des états de service du général Anselme qui sont remplis de fausses dates et de détails erronés, nous avons cru nécessaire de les rectifier par la publication de ces renseignements minutieux, mais puisée aux sources les plus authentiques.