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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 2.djvu/557

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évêque, lui procura le prieuré de Pommier-Aigre, une pension de 2,000 fr. sur l’abbaye de St-Florent-lez-Saumur, et le chargea de rédiger les conférences du diocèse. Il en publia dix-huit volumes qui roulent sur les sacrements, le décalogue, les censures, les monitoires, les irrégularités, les contrats, les bénéfices, etc. Cet ouvrage méthodique, d’un style simple et clair, eut beaucoup de succès. Babin était consulté de tous côtés sur les matières ecclésiastiques. Il avait publié, en 1679, une relation de ce qui s’était passé dans l’université d’Angers, au sujet du jansénisme et du cartésianisme. L’auteur n’y est point favorable aux jansénistes, mais l’ouvrage renferme des pièces intéressantes. Vautier, chanoine d’Angers, ajouta au travail de Babin un 49e volume sur les états, et Audebois de la Chalinière, grand pénitencier de la même ville (mort en 1759), trois nouveaux volumes sur la grâce, qui excitèrent de vives réclamations, tant pour la partie historique que pour la partie dogmatique, dont les disciples de St. Augustin se trouvèrent offensés. L’abbé Cotelle de la Blandinière, ancien curé de Soulaines, en Anjou, et second supérieur des prêtres du Mont-Valérien (mort en 1793), fut chargé par l’assemblée du clergé, avec une pension de cent pistoles, de continuer les Conférences d’Angers, dont il publia dix nouveaux volumes. On lui reproche de s’y être montré trop favorable aux casuistes relâchés, et trop partisan de la domination épiscopale. Il fut vivement attaqué sur cette partie par le savant Maultrot, dans l’ouvrage intitulé : Défense du second ordre, etc., 1787, 3 vol. in-12. Le travail de ces différents auteurs a été réuni en 24 vol. in-12. C’est l’ouvrage le plus complet et le plus généralement répandu qu’on ait en ce genre. Il faut y joindre celui de Chatisel de la Néronière, prieur de Magny, en Anjou, intitulé : Traité du pouvoir des éveques de France sur les empêchements du mariage, pour servir de supplément à la nouvelle édition des Conférences d’Angers, dédié à Pie VI, Avignon, 1782. L’auteur y soutient que les évêques, en aucun temps, n’ont dispensé, de droit commun, des empêchements du mariage, et qu’ils ne peuvent s’en attribuer le pouvoir. Il a été réfuté par G.-N. Maultrot, dans une Dissertation sur les dispenses matrimoniales, Paris, 1789, in-12. T-d.


BABINGTON (Gervais), évêque anglais du 16e siècle. Après avoir étudié à Cambridge, il entra dans les ordres, et fut successivement chapelain de Henri, comte de Pembroke, évêque de Landaff, en 1591, puis évêque d’Exeter et de Worcester. Il réunissait une piété solide à beaucoup de savoir, et prêchait, dit-on, d’une manière très-pathétique. Ses œuvres, publiées en 1615, in-4o, et réimprimées en 1637, in-fol., contiennent des Remarques sur le Pentateuque ; une Exposition du Symbole, des Commandements de Dieu et de l’Oraison dominicale ; une Conférence entre la faiblesse humaine et la religion, et trois sermons. Ces ouvrages, écrits dans le style pédantesque du temps, sont peu estimés sous le rapport littéraire. Babington mourut le 17 mai 1610. S-d.


BABINGTON (Antoine). Voyez ELISABETH, reine d’Angleterre, et MARIE STUART.


BABINOT (Albert), né dans le Poitou, fut un des premiers disciples de Calvin dans cette province. Il était lecteur en droit à l’université de Poitiers. La Monnoie rapporte, d’après Florimond de Raimond, que Babinot donnait ses leçons dans une salle nommée la Ministrerie, et que de là on l’appelait M. le ministre ; il ajoute que ce fut ce qui fit penser Calvin à donner le nom de ministres aux pasteurs de son Église. Comme il est facile de trouver à ce nom une étymologie plus naturelle, on peut rejeter celle-ci sans scrupule. Babinot est auteur d’un ouvrage intitulé la Christiade, contenant plusieurs sonnets chrétiens, avec quelques odes et cantiques, Poitiers, 1560), in-8o, dans lequel on aperçoit son penchant pour les opinions nouvelles. Il mourut dans un état si pauvre, qu’il était obligé, dit-on, pour subsister, de vendre des caques de harengs. W— s.


BABLOT (Louis-Nicolas-Benjamin), médecin, né à Vadenay en Champagne, le 9 septembre 1754, fit ses études à l’université de Reims, fut reçu maître ès-arts en 1775, et docteur en médecine le 17 janvier 1780. Il alla se fixer ensuite à Chàlons-sur-Marne, et mourut dans cette ville, le 24 novembre 1802, victime de son zèle à combattre la fièvre contagieuse qui désola les maisons d’arrêt et de répression dont il était le médecin. Ayant adopté les principes de la révolution avec beaucoup d’ardeur, il avait été nommé agent national dans les temps les plus orageux. Ce fut lui qui introduisit dans ce pays l’usage de l’inoculation, et plus tard celui de la vaccine. Il possédait à un très-haut degré le premier talent du médecin, celui de bien observer la nature et de l’aider dans ses crises. On voit par la liste de ses ouvrages imprimés que son art ne l’occupait pas exclusivement : 1° Adieux de mademoiselle Noël à la ville de Chàlons-sur-Marne, 1782, in-8o. 2° Epitre à Zulmis, in-12. L’édition de Bouillon, 1782, fut désavouée par l’auteur. 3° Lettre au docteur Grunwald, sur les vertus de la poudre de crapaud dans l’hydropisie, imprimée dans la Gazette salutaire, 1785, n° 52. 4° Lettre sur un moyen singulier de se débarrasser des glaires de l’œsophage et de l’estomac, dans la Gazette de santé, n° 24 et 25 de l’année 1786, et dans le 5e vol. des Nouvelles instructives du docteur Retz. 5° Observations sur une colique de miserere, etc., dans le 69e volume du Journal de médecine, octobre 1786. 6° Qualités essentielles qu’exige la profession d’apothicaire, traduit du Dispensaire latin de Valerius Cordus, dans le 3e vol des Nouvelles instructives du docteur Retz, 1786. 7° Mémoire à consulter sur une impuissance provenant d’une cause morale, imprimé dans la Gazette salutaire, n° 50, de l’année 1786, et dans la Gazette de santé, n° 45, même année. 8° Lettre sur les présages tirés des songes, imprimée par extrait dans la Gazette de santé, n° 35, de l’année 1787. 9° Mémoire sur la question proposée par l’académie de Châlons, dans la séance publique du 25 août 1787 : Quelles sont les causes les plus ordinaires de l’émigration des habitants de la campagne vers les grandes