ANHALT-COETHEN (le prince Rodolphe d’), de l’une des plus illustres et des plus anciennes maisons souveraines d’Allemagne, était le cinquième fils du prince George d’Anhalt-Zerbst Dessau, qui mourut presque centenaire en 1474, après avoir gouverné avec beaucoup de prudence ses petits États, et réparé par une sage économie le malheur qu’il éprouva en 1467 par l’incendie de la ville et du château de Dessau. Le prince Rodolphe fut un des guerriers les plus distingués de son temps, et il montra comme son père un grand attachement à l’empereur Maximilien, pour lequel il se mit en otage entre les mains des bourgeois révoltés. L’empereur Frédéric III, successeur de Maximilien, fut très-reconnaissant de ces services, et il nomma le fils puiné du prince d’Anhalt son grand écuyer. Rodolphe eut un commandement dans la guerre de Gueldre et dans celle de Venise, où il défit 4 000 paysans révoltés sur les bords de la Brenta, et s’empara de Vicence. Il défendit ensuite Vérone attaqué par les Vénitiens, et battit complètement leur armée ; mais il mourut dans la même année (1513) par le poison, au grand regret de l’Empereur, qui pleura sincèrement sa perte. Son frère Sigismond, après s’être également distingue par différents exploits, mourut en revenant de la terre sainte.
ANHALT-ZERBST-DESSAU (le prince Joachim-Ernest d’) était le fils du prince Jean, qui, le premier de sa maison, embrassa la religion luthérienne. Joachim succéda en 1361 à Charles, son frère, et cinq ans plus tard à Wolfgang, son cousin, mort sans postérité, de manière qu’il fut maître de toute la principauté d’Anhalt. Il prétendit même y joindre le comté d’Ascanie dont sa maison avait été dépouillée par l’évêque d’Halberstadt ; mais il échoua dans cette entreprise, que tentèrent également en vain d’autres princes de sa maison. Joachim-Ernest fonda le collège de Zerbst, et il fit construire un très-beau pont de pierre sur la Mulde, à Dessau. Il mourut en 1586, laissant pour successeurs : 1o Christian, qui fut la tige de la branche de Bernbourg ; 2o Bernard, que le zèle de la religion protestante amena en 1590 en France, où il servit le roi Henri IV, et qui fut tué en 1596 à Timau en Hongrie, où il commandait un corps de cavalerie pour le cercle de Saxe ; 3o Auguste, qui forma la branche de Ploetzskau, puis de Coethen ; 4o Rodolphe, qui fit celle de Zerbst ; 5o Jean-Ernest, qui se distingua au service des Provinces-Unies contre l’Espagne, puis en Hongrie, notamment à la prise d’Albe royale ; et enfin Louis, né le 17 juin 1759. (Voy. ci-après.)
ANHALT-BERNBOURG (le prince Christian Ier d’), fils de Joachim-Ernest, naquit le 9 mai 1568 et lui succéda dans les seigneuries de Bernbourg, les bailliages de Ballenstadt, d’Hartzgerod, et l’abbaye sécularisé de Germrod. Il passa une grande partie de sa vie au service des grandes puissances, et fut employé successivement à des négociations diplomatiques et au commandement des armées. En 1591 il mena en France une armée considérable, formée par l’électeur de Saxe et d’autres princes allemands. Il remporta sur les Lorrains deux victoires importantes, l’une le 8 septembre et l’autre le 1er novembre 1592. En 1619 il concourut avec le prince d’Orange à la prise de Juliers, et l’électeur palatin ayant été élu roi de Bohême, il bâtit avec les troupes de ce prince les comtes de Dampierre et de Bucquoy ; mais, le 8 novembre 1620, il fut à son tour défait à la bataille de Prague, où son fils fut prisonnier de guerre. Lui-même fut mis au ban de l’Empire par l’empereur Ferdinand II, avec lequel d’ailleurs il se réconcilia bientôt. Ce prince mourut le 20 avril 1630. — Son fils Ernest, né le 19 mai 1608, mourut à Naumbourg, le 3 décembre 1632, des blessures qu’il avait reçues à la bataille de Lutzen ; et son autre fils, Frédéric, mort le 30 juin 1670, fut un des plus savants chimistes de son temps.
ANHALT-COETHEN (le prince Louis d’), l’un des protecteurs les plus distingués que les lettres aient eus en Allemagne, naquit à Dessau le 17 juin 1579. Il servit avec distinction dans la guerre de trente ans, sous les ordres du grand Gustave, qui l’établit en 1631 gouverneur des pays de Magdebourg et d’Halberstadt. Ce prince mourut le 7 janvier 1650. Il avait épousé en secondes noces Sophie, fille du comte de la Lippe, dont il eut un fils, mort en 1665, sans enfants, et une fille, mariée au comte de Schwartzbourg. Le prince Louis fut l’un des fondateurs et le premier président de la société des Fructifiants (fruchtbringende Palmorden), établie en