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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 2.djvu/7

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ANH

1627 à Weimar, et qui avait pour but d’encourager la culture de la langue et de la littérature allemande. (Voy. Brunswick.) Chaque membre de cette société avait adopte un nom tiré des propriétés des plantes. Le prince d’Anhalt y était désigné par celui de Nerennde (le nominant). Il avait voyagé en France comme en Italie ; et les langues de ces deux contrées lui étant devenues aussi familières que la sienne propre, il traduisit de l’une et de l’autre plusieurs ouvrages en allemand. Il acquit aussi une connaissance approfondie de la langue hébraïque ; enfin il passait pour le plus savant prince de son temps. Il a laissé, outre : une traduction du Livre de Job en vers allemand, plusieurs ouvrages, dont les principaux sont : les Triomphes de Pétrarque ; Vie de Tamerlan, et le Couronnement de David. F-a.


ANHALT-BERNBOURG (le prince Christian II d’), né le 15 août 1599, fit sa première campagne sous Charles-Emmanuel de Savoie, contre les Espagnols, et passa au service de l’électeur palatin, devenu roi de Bohême. Il combattit avec son père à la bataille de Prague en 1620, et y tomba entre les mains de l’ennemi, qui le traita fort honorablement et le rendit à sa famille bientôt après. Ce prince succéda en 1630 à son père. Il voyageait alors dans différentes contrées, et dès qu’il eut pris possession de ses États, il se remit à parcourir l’Europe presque sans interruption jusqu’à l’année 1636, on il revint dans sa patrie et y mourut le 22 septembre ; ― Victor-Amédée, son fils, qui lui succéda, était né en 1634 ; il quitta la religion luthérienne pour embrasser le calvinisme. Ce fut le même prince qui introduisit dans sa maison le droit de primogéniture, et qui le fit confirmer par l’Empereur en 1678. Il bâtit à Bernbourg, sur la Saale, en 1706, un fort beau pont de pierre ; et dans la même année il fonda une maison pour les orphelins, Victor-Amédée mourut en 1718, doyen des princes de l’Empire. F-a.


ANHALT (Antoine Gunther, prince d’), lieutenant général des armées prussiennes, fils de Jean, prince d’Anhalt-Zerbst, et de Sophie-Augusta, princesse de Holstein-Gottorp ; il naquit le 11 novembre 1653. Après avoir parcouru la France, l’Italie, l’Angleterre et la Hollande, il prit le commandement d’une compagnie dans le régiment du comte Charles de Birckkenfeld, et se trouva aux siéges de Grave et d’Oudenarde, en 1676 ; il se rendit à l’armée impériale, et fut présent au siége de Philisbourg. De 1680 à 1683, il fit de nouveaux voyages, et, revenu à la cour de l’électeur de Saxe, George III, il aida, de concert avec ce prince, à battre les Turcs devant Vienne. Son courage se déploya avec un nouvel éclat devant Mayence et devant Bonn ; il entra alors comme colonel au service de l’électeur de Brandebourg. Il se trouva aux batailles de Steinkerque et de Nerwinde, et reçut du roi de Prusse, en 1703, le commandement d’un corps de 15,000 hommes à la solde de la Hollande et de l’Angleterre. L’affaiblissement de sa santé l’ayant contraint de donner sa démission, il fut élevé au grade de lieutenant général, et mourut à Mühlingen, le 10 décembre 1714, laissant la réputation d’un guerrier vaillant et loyal. G-t.


ANHALT-DESSAU (Léopold, prince d’), feld-maréchal de Prusse et de l’Empire, naquit le 3 juillet 1676. Fils de Jean-George, guerrier très-distingué et qui fut aussi feld-maréchal, il eut pour mère une princesse de Nassau-Orange. Destiné à succéder à son père dans le gouvernement du pays de Dessau, il fut pris sous la direction d’un instituteur habile ; mais on s’aperçut bientôt que l’étude n’avait aucun charme pour lui, qu’il était né guerrier, et que les exercices militaires pourraient seuls le captiver. Lorsqu’il n’avait que douze ans, l’empereur Léopold lui donna un régiment, et en 1693, il obtint celui de son père, dans l’armée du Brandebourg. Ayant consacre deux années à parcourir les principales contrées de l’Europe, il fit sa première campagne sur le Rhin en 1695, et il assista à la prise de Namur. On vit dès ce moment se développer son courage, sa fermeté et son aptitude naturelle à l’art de la guerre. En 1698, il prit l’administration du pays de Dessau. Mais il ne resta pas longtemps dans sa résidence, et il assista à la plupart des batailles qui furent livrées dans la guerre de la succession. À celle de Hochstedt il montra tant d’intelligence et de bravoure, que le prince Eugène avoua que c’était lui qui avait décide le succès de cette journée, et qu’il écrivit dans ce sens au roi de Prusse une lettre très-flatteuse pour le jeune prince d’Anhalt. Appelé à commander les troupes auxiliaires que le roi de Prusse avait fait passer en Italie, Léopold rendit encore les plus grands services ; il fut blessé à la bataille de Cassano. Ce fut lui qui le premier osa traverser l’Adda à cheval en présence de l’armée ennemie, et fit jeter un pont pour le passage de l’armée. À la bataille de Turin, il parvint à la tête de l’aile gauche jusqu’au retranchements des français au milieu du feu le plus meurtrier. Repoussé deux fois, il s’écria : Soldats, avançons ! et revenu à la charge, il monta encore le premier à l’assaut. Le prince Eugène arriva avec deux régiments et le camp fut pris. Ce fut dans ce temps-là que, s’étant livré à des propos indiscrets sur la cour de France en présence du marquis de Langallerie, il eut avec celui-ci une affaire d’honneur au pistolet qui heureusement ne devint funeste ni pour l’un ni pour l’autre. De 1710 à 1712, le prince d’Anhalt commanda les troupes du roi de Prusse dans les Pays-Bas, et il obtint vers la fin de la guerre le titre de feld-maréchal. Le roi Frédéric Ier étant mort, le prince de Dessau s’attacha au service de son successeur, qui lui donna sa confiance et l’admit à tous ses amusements. On sait que ces amusements n’étaient pas toujours dirigés par la délicatesse et le goût ; Léopold s’y prêtait d’autant mieux, qu’il était lui-même dans ses mœurs et dans son caractère d’une rudesse que la vie des camps avait encore augmentée. En 1715 il raccompagna le roi en Poméranie pour combattre Charles XII, et pour coopérer à la prise de Stralsund, Léopold se mesura avec ce monarque à l’île de Rugen, et il força le héros suédois à la retraite après un combat sanglant. Le