et y mourut en 1792. Il honora la profession d’avocat par son désintéressement, et cultiva les muses avec passion. Il débuta par un Recueil de Contes, d’un genre trop libre, mais où l’on trouve de la finesse et quelquefois une piquante originalité d’expressions, ce qui malheureusement n’équivaut point au naturel. Sa tragédie de Coriolan, imprimée en 1773, ne jouit point des honneurs de la représentation : la sévérité des comédiens français est justifiée par les défauts de la pièce, et surtout par l’enflure continue du style. Des traits heureux s’y font cependant remarquer. Lorsque Volumnie conjure Coriolan de rentrer à Rome, elle lui dit :
Au nom de la patrie !
Coriolan répond :
Doué d’une imagination brulante, Balze semblait être né pour le genre lyrique. Ses odes, où le mauvais goût se fait encore trop souvent sentir, offrent des pensées brillantes, de grandes images et un enthousiasme qui n’est jamais le partage de la médiocrité. On peut en juger par les vers suivants :
Qu’au fameux chantre de la Grèce
Les Aristarques du Permesse
Reprochent un léger sommeil ;
Sa muse, en merveilles féconde,
Franchissant les remparts du monde,
Est dans l’Olympe à son réveil.
Les ouvrages de Balze sont disséminés dans divers recueils. Nous croyons qu’un choix fait avec soin ne pourrait manquer de plaire aux amateurs de la poésie. St-t.