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ANTOINETTE d’Orléans, fille d’Éléonore d’Orléans, duc de Longueville, et de Marie de Bourbon. Douée d’une rare beauté, elle épousa Charles de Gondi, marquis de Belle-Isle, qui fut tué en 1596, en voulant surprendre le mont St-Michel. Un soldat, qu’elle avait chargé de venger la mort de son époux, ayant été pendu, malgré ses sollicitations pour obtenir sa grâce, elle n’écouta plus que sa douleur, abandonna le monde et prit l’habit de feuillantine à Toulouse, en 1599, sous le nom de sœur Antoinette de Ste-Scolastique. Cinq années après, Henri IV la nomma coadjutrice d’Éléonore de Bourbon Vendôme, abbesse de Fontevrault. Elle obéit a regret, refusa, par la suite, le titre d’abbesse, et alla s’enfermer dans le monastère de l’Euclaistre, diocèse de Poitiers, où elle avait établi la réforme. Ce fut la qu’elle conçut le dessein de fonder la nouvelle congrégation des filles du Calvaire, pour y pratiquer la règle de St-Benoît dans toute sa rigueur. Les statuts en furent dressés par le fameux P. Joseph, capucin, directeur de l’ordre. Dans cet intervalle, Antoinette d’Orléans entreprit aussi de réformer l’ordre de Fontevrault, et elle reçut du pape Paul V les pouvoirs nécessaires. Elle quitta tout à fait Fontevrault en 1617, pour aller prendre possession du monastère du Calvaire, à Poitiers, où elle mourut en odeur de sainteté, au mois d’avril de l’année suivante. K.


ANTOINETTE d’Autriche (Marie). Voyez Marie.


ANTON, ou ANTONIUS (Paul), théologien de la communion de Luther, né en 1661, à Hirschfeld, dans la Lusace supérieure, et mort en 1750, à Halle, professeur de théologie et inspecteur des églises du cercle de la Saale : il fut l’ami et le coopérateur d’A.-H. Francke, un des chefs de ces piétistes qui ont contribué, par une vie exemplaire autant que par leurs écrits, à ramener l’enseignement religieux à son véritable but, et qui furent une école de vertus et piété. Anton fut aussi instituteur des enfants d’Otto Mencken, et accompagna comme aumônier, dans ses voyages, le prince électoral Frédéric-Auguste, depuis électeur de Saxe et roi de Pologne. Ses principaux ouvrages sont : 1° de sacris gentilium Processionibus, Leipsick, 1684, in-4o ; 2° Concilii Tridentini adeoque et pontifficorum Doctrina publica, Halle, 1697, in-8o, souvent réimprimé ; 3° différents écrits de controverse, publiés dans une discussion théologique avec J.-G. Neumann (voy. la Bibliotheca theologica selecta de J.-G. Walch, t. 2, p. 754) ; 4° Elementa homiletica, Halle, 1700, in-8o ; 5° Collegium antitheticum, ibid., 1732. S-r.


ANTON (Conrad-Gottlob), né à Lauban dans la haute Lusace, le 29 novembre 1745, mourut à Wittemberg, le 4 iuillet 1841. Cette carrière assez longue parait n’avoir été remplie que par les travaux paisibles de l’érudition. On n’y connaît aucun incident remarquable ; et quand nous aurons dit qu’Anton, après avoir terminé ses études et pris ses degrés en philosophie, fut nommé, en 1775, professeur de morale a l’université de Wittemberg ; que, cinq ans après (1780), il échangez ce titre contre celui de professeur de langues orientales à la même université, plus convenable à la nature de ses travaux et de ses facultés, il ne nous restera qu’à mettre sous les yeux du lecteur la liste des principales productions de ce savant. Ce sont : 1° Dissertatio de metro Hebræorum antiquo, Leipsick, 1770, in-4o. 2° Vindiciæ Dissertationis de metro Hebr. antiq., a dubitationibus virorum doctorum, ibid., 1771-1772, 2 part. in-8o. 3° Traduction (all.) du Cantique des cantiques, ibid., 1772, in-8o. 4° Anciens chants d’église traduits dans le langage d’aujourd’hui (en all.), Leipsick, 1775, in-8o. 5° Traduction fidèle (en all.) de poésies hébraïques, grecques et latines, ibid., 1772, in-8o. 6° Traduction (all.) du Portrait d’une bonne épouse (Salomon, Prov., c. 51, v. 10-31), dans la mesure de l’original, ib., 1776, in-8o. 7° Editionis in qua Psalmi ad metrum revocabuntur et recensebuntur, varietate lections et perpet. interp. illustrabuntur, Specimen, ibid., 1780, in-8o. L’auteur annonçait encore, dans la préface du n° 13 ci-après, ce grand travail comme une publication prochaine, dont aucun obstacle ne pourrait le détourner ; elle n’a point paru. 8° Nova loci 1 Samuel, 6, 9, interpret. Ratio, Wittemb., 1780, in-4o. 9° Petronii Arbitri Satyricon ex recens. P. Burmanni passim reficta, cum suppl. Nodotianis et fragm. Petronianis ; notas criticas aliasque et indic. uberrimum adjecit, Leipsick, 1781, in-8o. 10° Priapeia, sive divers. poetaram in Priapum Lusus, aliaque incertorum auctorum poemata emendata et explicata ; accesserunt Epistolæ de priapismo sive propudiosa Cleopatra libidine ; Jos. Scaligeri versiones græcæ duorum Priapeiorum et index in omnia carmina (ib.), 1781, in-8o. Cette édition, destinée à faire suite a celle de Pétrone, se trouve ordinairement reliée dans le même volume. Ce qu’elle peut offrir de neuf, comme travail d’éditeur, est, ainsi que dans l’autre, assez peu de chose ; mais elle reproduit avec correction les textes les mieux épurée et un choix suffisant de commentaires. Les Priapées sont au nombre de quatre-vingt-neuf ; les poémes d’auteurs inconnus sont seulement : L. Apuleii Ἀνεχόμενος ex Menandro, fragment de vingt-trois vers, vulgairement attribué à Apulée comme traduit de Ménandre, et qui se rapproche effectivement beaucoup de la latinité de cet auteur ; et le Pervigilium Veneris. Les six lettres qui concernent Cléopâtre sont une supposition facétieuse de quelque écrivain du 7e siècle ou peut-être d’un âge postérieur. Le style dénote qu’elles sont de la même plume, quoique écrites sous les noms de personnages différents ; et, outre que les détails de médecine qui s’y trouvent ne semblent pas dénués d’intérêt, elles sont ingénieusement imaginées, et ne manquent ni de sel ni d’esprit. Les deux épigrammes traduites en vers grecs par Jos. Scaliger sont les 83° et 87° du recueil. 11° Essai de recherches sur les principales différences entre les langues orientales et occidentales, avec quelques résultats pour la grammaire des anciens langages et l’histoire des anciens peuples (en all.), ib., 1792, in-8o. 12° Dissertatio de verisimillimo lihrum Jonæ interpret. Ratione, ib., 1791, in-4o. 13° Salomonis carmen melicum, quod Canticum canticorum dici-