Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 22.djvu/16

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l’A: i¤ polyglotte, qui répond trop peu, sous ce rapport, aux progrès qu’ont’faits depuis vingt ans l’étude philosophique et l’histoire critique des langues. » Le résultat des affinités qu’il avait cru découvrir entre les idiomes qui n’ont entre eux que des rapports généraux, communs i toutes les langues, fut présenté dans le temps à l’académie de St-Pétersbourg, et appuyé sur un vocabulaire de mots caraïbes qu’il avait rencontrés dans les langues de plusieurs peuples de l’Asie du centre, du nord et de l’est. Il ne parait pas qu’il ait donné suite à ce travail ; mais hl. Landresse a jugé qu’il était important de le signaler, « parce que lilaproth n’avait jamais abandonné complètement les idées qu’il lui avait suggérées. Non-seulement on en retrouve l’inspiration tout entière dans la feuille qu’il a publiée sous le titre bizarre de Hic et ubique. mais il a présenté à plusieurs reprises, quoique avec une certaine défiance, des vues semblables dans l’Asia polyglotte. ainsi que dans plusieurs autres écrits ; elles ont seulement été modifiées «· et restreintes par tout ce que l’àge, l’expérience et l’étude doivent apporter de maturité et de réserve dans l’esprit qui se livre à ces combinaisons. lilaproth fut un des fondateurs et des membres les plus zélés de la société asiatique de Paris. M. Landressc lui a consacré une notice dans le cahier de septembre 1855, du journal de cette compagnie. Il. de la ltenaudière lui a payé le même tribut dans le cahier d’octobre des Nourel/er Annales des engages. dont Klaproth était un des collaborateurs. Nous avons, avec la permission de ces deux auteurs, mis à contribution leurs notices, et nous avons puisé dans nos souvenirs beaucoup de détails sur ce savant qui, depuis le moment où nous le connùmes, nous témoigna constamment de l’all’ection.· Nous n’ignorons pas qu’il a été l’objet d’imputations graves. Si l’on nous reproche de n’en avoir pas fait mention, nous répondrons que parmi les faits dont on l’accusa quelques-uns pouvaient être esagérés, et nous n’avons pas voulu d’ailleurs entrer dans une discussion sans utilité pour la science, et qui aurait donné une étendue démesurée à notre article. E—s.

KLASS (l·’n£nr.mc-Cun|s1iAx), paysagiste et graveur à l’eau-forte, né à Dresde en 1752, et membre de l’académie royale de Saxe, se voua de bonne heure à l’étude du paysage, et n’ent pour maîtres que la nature et un amour assidu pour le travail ; mais, plein de défiance en ses propres talents, il eut recours aux conseils de Casanova, qui se plut à diryger ses heureuses dispositions. Il acquit bientôt de la réputation ; et les paysages qu’il a peints ou dessinés sont recherchés des amateurs de tous les pa ·s. Il cultiva en même temps la gravure à I’eau-Forte, et exécuta de cette manière un certain nombre de Vue : de diverses grandeurs, dont le travail parait d’abord un peu brut, mais dont -l’elTet est pittoresque, et où l’on estime particu une il fièrement le choix des sites et l’intelligence de la composition. Les pièces que l’on connait de lui sont au nombre de trentudeux, parmi lesquelles on remarque deux Paysage : montagneux, d’une gravure grignotée et d’un bel effet, qu’il publia en 1775. — Kriss avait un frère ainé, nommé Charles-Christian, qui s’était livré, sous la direction de Casanova, à la peinture historique ; il était inspecteur du cabinet des estampes de Dresde, et maître de dessin des pages. Il mourut en 1794, et Frédéric lui succéda dans cette dernière place, qu’il a remplie jusqu’à l’époque de sa mort, arrivée vers le commencement de ce siècle. ’ P—s.

KLAUBEII (lesxcr-:·Séa.isrxss), graveur, né à Augsbourg en 1755, reçut, dans sa ville natale, de son père Jean-Baptiste, graveur assez médiocre, les premiers éléments de son art. Jaloux de seconder les heureuses dispositions de son fils, J.-B. lilaulier l’envoya étudier à Paris sous la direction de ’ille, qui jouissait alors d’une juste célébrité. Lejeune Klauber fit en peu de temps de rapides progrès z l’aca«lémîe royale de peinture l’agréa, sur ses deux estampes de l’Ecolier de Ilmlem. d’après Pœlembourg, et du Sauveur du momie, d’après Stella ; et elle le reçut au nombre de ses membres en 1787, sur les portraits de ’anloo et d’Allegrain. La révolution française ayant engagé lilauber à retourner dans sa patrie, il fut appelé quelque temps après à St-l*étersbourg, par l’impératrice Catherine, pour y remplir la place de professeur à l’académie impériale des beaux-arts. Cette princesse le nomma garde des dessins et estampes de son cabinet, et le décora de l’ordre de St-Wladimir. lilaulier a gravé en Russie un grand nombre de portraits, parmi lesquels nous citerons ceux de l’impératrice Élisabeth, de Stanislas-Auguste, roi de Pologne, et de Platon, métropolitain de Moscou. Il est mort à St-Pétersbourg le 25 mai 1817, universellement regretté, tant pour ses qualités morales que pour ses talents. P-:. liLÉBl-l|l (Jess-Birrisas), général français, fut l’un des plus éminents parmi cette pléiade d’hommes de guerre qui illustrèrent la révolution française. Le maréchal tlarmont, bon juge du mérite militaire, a dit de lui dans ses lléinoirer : « Après Napoléon, aucun homme n’a laissé en moi de plus profonds souvenirs que le général Kléber. » ll naquit à Strasbourg en 1754 d’une famille peu aisée, quoique appartenant à la bourgeoisie, fit dans sa province ses études élémentaires, et sc rendit à Paris, où les leçons de Cbalgrin l’initiè· rent à l’art de l’architecture auquel il se destinait ; mais ses imtincts belliqueux et les événements le détournèrent promptement de cette voie. De retour à Strasbourg, s’étant un jour trouvé dans un café où des étriers étaient insultes, il prit leur défense et acquit ainsi leur estime : c’étaient deux gentilshommes allemands, qui l’engagèrent à les suivre à Munich, où ils lui