Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 22.djvu/17

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ti mt ouvélrent Farces de l’école nstlltalre de cette eapitale. La’, il fit des progrès rapides. Le général Kaunltz, fils du premier ministre, frappé des premiers essais du jeune Kléber, de la beauté de sa taille et de l’esprit qu’il montrait dans ses réponses, l’attira à Vienne et lui donna une souslieutenanee dans son régiment. Kléber fit ses premières armes contre les Turcs, et resta dans les trou es autrichiennes depuis 1776 jusqu’en 1785 : utilis, dégoûté alors de voir qu’on n’y accordait’avancement qu’à la naissance, il donna sa démission, revint en Alsace, postula la place d’inspecteur des bâtiments publics à Béfort, et I’obtint par la protection de l’intendant la Galaisière. Fixé par cet emploi à Béfort, il y cultiva son art pendant près de six ans, et enrichit son esprit de connaissances utiles. La révolution française ouvrit à Kléber une carrière plus brillante. Dans une émeute, il prit le parti des officiers municipaux de Béfort contre le régiment Noyal-Louis, dévoué à la cour ; il repoussa les soldats, et présenta un défi au colonel. Cet élan décelait son caractère, et le porta en N92 comme simple grenadier dans un bataillon de volontaires du llaut-Bhin. Sa stature élevée et robuste, son sir martial et ses talents naturels pour la guerre le tirent remarquer. Il obtint du général Wimpfen, qui commandait à Brisach, une place d’adjudant major dans un bataillon qui rejoignait l’armée du général Custine à Mayence. Sa réputation militaire commença lors du siégé de cette place ; il y fut élevé au grade d’adjudant-général. Ce fut lui qui commanda et exécuta les sorties de Biberach et de Marienborn. Venu à Paris après la prise de Mayence, il y fut appelé en témoignage contre le général Custine, et eut le courage de déposer en sa faveur devant le tribunal révolutionnaire. On le nomma général de brigade pour aller combattre les royalistes de la Vendée à la tête d’une colonne de cette même garnison de Mayence, tant de fois témoin de sa bravoure ; il en commanda l’avant-garde, et fut blessé au combat de Torfou : là, n’ayant que quatre mille soldats et six pièces de canon, ll ·fut entouré par vingt mille Vendéens et ilt une habile retraite avec autant de sang-froid que d’intrépidité. C’est dans cette retraite qu’eut lien entre ce général et l’un de ses o, lliciers, ·le capitaine Schwardin, ce magnifique dialogue si souvent cité : « Prends une compagnie de grenadiers, et arrête l’ennemi ; tu tc feras tuer, mais •· tu sauveras l’armée. — Oui, mon général, · répondit Phérotque officier. À Cholet, l’armée républicaine suivit la marche qu’avait tracée Kléber, et demeura victorieuse : de nouveaux revers l’attendaient· au delà de la Loire ; ils furent imputés au généraux. Le jeune larceau, rival de gloire de Kléber, parut blessé de son austère ranchlse ; mais le voyant destitné au moment où il était porté lui-aneme au commandement en chef, il se vengea noblement, ne garda pour ainsi dire que le vain titre de général, et en remit Pau ll] torité à Kléber. Celal-et, après avoir combattu au Mans, poussa les débris des Vendéens, de marche en marche, entre la Loire et la Vilaine. ~ C’est ici, dit-tl, que je les voulais... » Tmis commisï saires de la convention ordonnent de commencer l’attaque de nuit. « Non, dit Kléber ; il est bon de ~ voir clair dans une stfaire sérieuse, et celle-cl doit se décider au grand jour. » La bataille qu’il livra près de Savenay fut moins une déroute des Vendéens qu’une destruction : elle eût terminé la guerre ; car Kléber répondait sur sa tête de l’obéissance et de la tranquillité des provinces insurgées, sion les contlait à sa surveillance et au bonheur de ses armes. Le comité de salut public ne voulut point de clémence ; il craignit l’ascendant d’un guerrier humain et généreux. Kléber fit son entrée à Nantes à la tête des troupes victorieuses et aux acclamations du peuple :’cette ville donna une fête aux généreux vainqueurs. Au moment où une couronne de lauriers descendait sur le front de Kléber, l’un des commissaires conventionnels s’écria que ces lauriers n’étaient pas dus aux généraux, mais aux soldats. « Nous avons ~ tous vaincu, reprit Kléber avec fierté ; je prends cette couronne pour la suspendre aux drapeaux de l’armée. » Il ne tarda pas à être exilé pour avoir montré toute son horreur contre ces lois sanguinaires qui faisaient des champs de bataille d’immenses échafauds. Ou jugeait alors ses opinions incertaines, et on le regardait même comme un ennemi de la liberté, parce qu’il halssait l’indiscipline, la licence et le régime de la terreur. Quoiqu’il eut un génie éminent pour la guerre, il était difficile qu’il parvint au commandement en chef, parce qu’il ne savait ni adoucir la vérité, ni taire les fautes de ceux qui gouvernaient : c’était sa maxime, qu’il fallait une opposition à côté d’une grande autorité. tlette franchise retardn la fortune militaire de Kléber. Toutefois la France avait besoin de son bras pour assurer l’indépendance du territoire. Il fut appelé à l’armée dn Nord, et bientôt à celle de Sambri-·et-lleuse comme général de division, passa la Sambre en présence des armées alliées, et partages la gloire de la victoire de Fleurus, où il commanda l’aile gauche de l’armée française opposée au prince d’Orange, qu’il arréta au pont de Ilarchiennes. Il marcha ensuite sur Mons à la tête de trois divisions, força le camp retranché du hlont-l’anisel, le passage de la Roër, rejets l’ennemi sur la rive droite du lihin, entra dans llaëstricht après vingt—huit jours de tranchée ouverte et quarante-huit de bombardement. Il vint ensuite commander l’aile gauche de l’arsnéc de Jourdan, et dirigea le passage du Rhin devant Dusseldorf dans le mois d’octobre 1795. Lorsque cette armée, qui s’ava¤ça alors jusque sur le llein, fut obligée de se retirer, ayant été tournée par le général Clerfayt, Kléber dirigea sa retraite avec le plus grand sang-froid. A l’ouverture de la campagne suivante (U96), il contribua puissamtne t aux succès qu’obtint d’a