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celui de chrysurus. Les ouvrages de Lamarck, que nous rapporterons à trois classes, d’après les sujets sur lesquels ils roulent, sont : 1° Flore française ou Description succincte de toutes les plantes qui croissent naturellement en France, Paris, 1775, 5 vol. in-8° ; ibid., 1780, in-8°. De Candolle en a donné une nouvelle édition fort augmentée, en six volumes, dont les cinq premiers ont paru en 1805, et le sixième en 1815. Il a été publié un extrait de la Flore française, Paris, 1792, 1 vol. in-8° ; 2° Dictionnaire de botanique, faisant partie de l’Encyclopédie méthodique. Les tomes 1er (1785) et 2 (1786) sont en entier de Lamarck ; pour le 5e (1789), il fut aidé par Desrousseaux ; le 4e (1795) est de ce dernier, de Poiret et de Savigny ; le 5e (1804), de Poiret et de de Candolle ; le 6e (1804), le 7e (1806), et le 8e (1808), de Poiret seul, ainsi que les cinq volumes de supplément (1810-1817) ; 5° Illustration des genres, ou Exposition des caractères de tous les genres de plantes établis par les botanistes, faisant également partie de l’Encyclopédie méthodique, t. 1er,1791 ;2e, 1795 ; 3e, 1800, contenant 900 planches. Poiret a donné en 1825 un volume de supplément, avec 100 planches. 4° Recherches sur les causes des principaux faits physiques, et particulièrement sur celles de la combustion, de l’élévation de l’eau dans l’état de vapeur, de la chaleur produite par le frottement des corps solides entre eux, de la chaleur qui se rend sensible dans les décompositions subites, dans les effervescences et dans le corps de beaucoup d’animaux pendant la durée de la vie, de la causticité, de la saveur et de l’odeur de certains composés, de la couleur des corps, de l’origine de tous les composés et de tous les minéraux ; enfin de l’entretien de la vie des êtres organiques, de leur ac croisement, de leur état de vigueur, de leur dépérissement et de leur mort ; Paris, 1794, 2 vol. in-8° ; 5° Mémoires de physique et d’histoire naturelle, établis sur des bases de raisonnement indépendantes de toute théorie, avec l’exposition de nouvelles considérations sur la cause générale des dissolutions, sur la matière du feu, sur la couleur des corps, sur la formation des composés, sur l’origine des minéraux et sur l’organisation des corps vivants ; Paris, 1797, 1 vol. in-8°. Le fond des idées de Lamarck était que la matière se compose de principes essentiellement hétérogènes, qui, dans toutes leurs associations ou combinaisons, sont plus ou moins dans un état de gêne et, de modification ; or, comme il répugne à la raison, suivant lui, qu’une substance tende à s’éloigner de son état naturel, il croyait que, loin de produire les combinaisons, la nature tend sans cesse au contraire à les détruire. Il attribuait les phénomènes du son, non à la vibration de l’air et des corps sonores, mais à celle d’un fluide éthéré et très-subtil, qu’il croyait être aussi la cause de la chaleur. On remarque, en outre, qu’il déclare n’être disposé à croire aux résultats des analyses chimiques qu’alors qu’on n’aura employé pour les faire ni feu, ni sels, ni réactifs d’aucun genre, mais seulement des moyens mécaniques. Cette même idée s’est offerte à l’esprit de bien des personnes depuis l’immense développement qu’a pris la chimie organique dans ces derniers temps. 6° Réfutation de la théorie pneumatique et de la nouvelle doctrine des chimistes modernes, présentée article par article, dans une suite de réponses aux principes rassemblés et publiés par Fourcroy dans sa Philosophie chimique ; précédée d’un supplément complémentaire de la théorie exposée dans les recherches sur les causes des principaux faits physiques ; Paris, 1796, 1 vol. in-8° ; 7° Hydrogéoloqie, ou Recherches sur l’influence générale des eaux, sur la surface du globe terrestre, sur les causes de l’existence du bassin des mers, de son déplacement, de son transport successif sur les différents points de ce globe, enfin sur les changements que les corps organisés vivants exercent sur la nature et l’état de cette surface ; Paris, 1802, 1 vol. in-8°. Lamarck cherche à établir que sans la lune les mers seraient immobiles ; leurs lits se combleraient de limon et de débris terreux, et leurs eaux couvriraient peu à peu la surface de la terre. 8° Annuaire météorologique, contenant l’exposé des probabilités acquises par une longue suite d’observations sur l’état du ciel et les variations de l’atmosphère pour différents temps de l’année ; l’indication des époques auxquelles on peut s’attendre à avoir du beau temps ou des pluies, des orages, des tempêtes, des gelées, des dégels, etc. ; enfin la citation, d’après les probabilités, des temps favorables aux fêtes, aux voyages, aux embarquements, aux récoltes et aux autres entreprises dans lesquelles il importe de n’être point contrarié par le temps ; Paris, 1800, 1801, 1802, 1805, 1804, 1805, 1806, 1807, 1808, 1809 et 1810 ; onze volumes, dont les deux premiers in-18 et les autres in-8°. Il est fâcheux qu’en blâmant, peut-être avec juste raison, le mode de publication que le peu de fortune de Lamarck lui avait fait adopter, on ait laissé tomber dans l’oubli la méthode qu’il conseillait pour étudier les phénomènes météorologiques avec plus de fruit qu’on en a retiré jusqu’à présent des observations recueillies d’après un plan qui ne paraît pas, en effet, devoir jamais conduire à des résultats bien satisfaisants. 9° Système des animaux sans vertèbres, ou Tableau général des classes, des ordres et des genres de ces animaux, présentant leurs caractères essentiels et leur distribution d’après la considération de leurs rapports naturels et de leur organisation ; Paris, 1801, 1 vol. in-8°. C’est une esquisse du grand ouvrage dont nous parlerons plus loin. À Lamarck appartient l’introduction dans la science du terme d’animaux sans vertèbres, pour désigner les êtres jusqu’alors connus sous le nom de vers et d’insectes. Ce qui surtout le rend précieux, c’est qu’il exprime la seule circonstance d’organisation qui soit commune à tous ces animaux, sans exception. Pour ce qui est