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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 23.djvu/185

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grand nombre de ses tableaux, dans lesquels il s’est plu à représenter des vieillards, des philosophes, des anachorètes, etc. Sa facilité était si grande qu’il faisait un tableau dans un seul jour. Il ne peignait que d’après nature ; et quoiqu’il n’eût rien de cet idéal dont les artistes grecs nous ont laissé de si parfaits modèles, même dans les sujets les plus communs, la force de ses tons et le brillant de son pinceau faisaient rechercher ses ouvrages, que l’on payait un très-haut prix. Il mourut à Venise, en 1676, âgé de 41 ans. La galerie de Dresde contient un de ses tableaux (le Supplice de Marsyas), qui a été gravé.

P—s.


LANGEY (Dubellay de). Voyez Bellay.


LANGHANS (Charles-Gothard), architecte habile, naquit en 1755 à Landshut, en Silésie. Après avoir voyagé dans une grande partie de l’Europe, et donné des preuves de son talent et de son expérience à Breslau et dans d’autres villes de la Silésie, il fut appelé à Berlin, et nommé premier directeur du département des bâtiments. La capitale de la Prusse lui doit plusieurs monuments et édifices, parmi lesquels il faut remarquer surtout la porte de Brandebourg et la nouvelle salle de spectacle. La porte est une imitation en grand des fameux propylées d’Athènes : elle conduit, par une place très-spacieuse, à la promenade des Tilleuls, et de là, par une autre place où est le bel édifice de l’arsenal, au palais du roi. La nouvelle Comédie construite entre deux églises, sur la grande place dite des Gendarmes, est devenue, en grande partie, la proie des flammes il y a quelques années. L’emplacement avait été ordonné par Frédéric II. Langhans se lit aussi connaître par plusieurs mémoires sur l’architecture. Il avait des connaissances très-étendues, des mœurs douces, un caractère franc et loyal. L’académie des beaux-arts de Berlin, celle des sciences et des arts de Bologne et la société patriotique de Silésie le comptaient parmi leurs membres. Il mourut, pendant un voyage en Silésie, le 1er octobre 1808.


LANGHORNE (Jean), écrivain anglais du 18° siècle, naquit vers 1756, à Kirby-Stephen, dans le comté de Westmoreland. Il entra dans les ordres ecclésiastiques, fut précepteur des enfants d’un riche propriétaire, dont il épousa la fille, et mourut le 1er avril 1779, dans la cure de Blagden, au comté de Somerset. On a de lui plusieurs ouvrages ingénieux, écrits avec élégance ; et où l’on trouve beaucoup de raison, de sensibilité, et une profonde connaissance du cœur humain. Voici les titres des principaux : 1° Lettres sur la retraite religieuse, la mélancolie et l’enthousiasme, 1762, in-8° ; 2° Épanchement : de l’amitié et de l’imagination. 1765, 2 vol. in-12, réimprimés vers 1765, avec des additions, et des suppressions qui portent sur des endroits licencieux ; traduction en français (par Griffet de la Labaume), Paris, 1787, in-18, publié par Imbert de B., à qui l’on a faussement attribué cette traduction. 5° Lettres de Théodore et de Constance, 1765 et 1765, 2 vol. in-12, traduites en français (par Robinet), Rotterdam, 1764. in-8° ; 4° Lettres sur l’éloquence de la chaire, 1765, in-8° ; 5° la Fatale Prophétie, drame, 1766 ; 6° Frédéric et Pharamond, ou les Consolations de la vie humaine, en forme de dialogue, 1769, in-12 ; 8° une traduction anglaise des Vies de Plutarque, faite sur le grec, conjointement avec Guill. Langhorne, enrichies de notes et d’une nouvelle vie de Plutarque, 1770, 6 vol. in-8°. Cette traduction a depuis été retouchée par Wrangham. 8° Fables de Flore, 1771, in—1° ; réimprimées pour la cinquième fois en 1801. 9° L’Origine du voile, 1775, in-4°. Le sujet de ce petit poëme est le trait rapporté par Pausanias — quand Pénélope eut à choisir entre rester avec son père et partir avec son amant, elle mit son voile sur son visage pour cacher sa rougeur, et dit ce que la modestie lui inspira. 10° Deux volumes de Sermons, 1775 ; 11° Œuvres poétiques, 1776, 2 vol. in-12. C’est sans doute dans ce recueil que se trouve l’Hynme à humanité, dont Romance de Mesmon a inséré une traduction en prose dans le Spectateur du Nord, n° 8, 1797. 12° Soliman et Almeria, traduction en français par D. L. F. (Laflotte), Paris, 1765, in-12. Ce roman a été admis dans la Bibliothèque de poche du libraire Cooke, de Londres. Langhorne est en outre éditeur des Poésies de Collins, précédées d’une notice biographique, 1765, in-12. Il était grand admirateur de ce poëte, et fit le voyage de Chichester exprès pour aller recueillir des particularités sur sa vie et honorer son tombeau. Le sacristain de la cathédrale l’ayant conduit à l’endroit qu’on lui avait désigné, Langhorne y passa une heure à donner un libre cours à ses regrets. Ce ne fut que le soir, en soupant avec un habitant de la ville, qu’il apprit que la place qu’il avait baignée de ses larmes renfermait le cercueil de M. Collins. honnête tailleur de Chichester. Langhorne avait un extérieur peu imposant. Un jour qu’il considérait avec beaucoup d’attention une jeune et belle femme qui se trouvait dans sa compagnie, s’étant aperçu qu’elle en était troublée, il crut s’excuser en lui disant que, s’il la regardait ainsi, ce n’était pas pour l’admirer, mais qu’il réfléchissait sur le dégât que la mort devait faire un jour sur cette belle figure. Cette réflexion désagréable rendit sans doute à la jeune femme qui en était l’objet la présence d’esprit qu’elle avait perdue. « Je suis fâchée, lui dit-elle, que vos réflexions aient pris une tournure si sérieuse par rapport à ma figure ; mais je vous félicite de ce qu’il est impossible à la mort même de faire un changement considérable sur la votre. » Nous ignorons si Langhorne est auteur ou seulement éditeur d’un ouvrage intitulé Lettres supposées écrites entre St-Évremond et Waller, 1769, 2 vol. in-12. — Guillaume Langhorne, frère du précédent, né en 1721, fut ministre de Hakinge et de Folkestone, et mourut en 1772. Il possédait une