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trop égrillards. 18° Alfred et Liska, ou le Hussard parvenu, roman historique du 17e siècle, 1804, 4 vol. in-12 ; 19° le Cultivateur de la Louisiane, roman historique, 1808, 4 vol. in-12 ; 20° Conspiration de Bonaparte contre Louis XVIII, ou Relation de ce qui s’est passé dans Paris depuis le 30 mars 1814 jusqu’au 22 juin 1815, etc., 1815, in-8°. Dans cette brochure, qui a eu trois éditions, l’auteur invitait la chambre des représentants à se rendre, avant la clôture de la session, au-devant du roi, toute affaire cessante. La Martelière a publié, en 1825, le prospectus d’une Histoire des conspirations célèbres, tant anciennes que modernes, qui devait former douze volumes in-8° ; mais cet ouvrage inachevé est resté inédit.

LA MARTILLIÈRE (Jean Favre de), général d’artillerie, naquit à Nîmes, le 10 mars 1752, fils d’un conseiller au parlement de Toulouse, et fut destiné dès l’enfance à la carrière des armes. Après avoir terminé ses études à Paris, il entra comme sous-lieutenant dans l’artillerie en 1757, et lit aussitôt la guerre en Allemagne jusqu’à la paix de 1765. Alors il passa dans les colonies occidentales, fut employé particulièrement à la Guadeloupe, et composa sur la défense de cette île des mémoires lumineux qui fixèrent l’attention de Gribeauval. Cet ingénieur célèbre lui confia l’inspection de la fonderie de Douai, où le jeune la Martillière ajouta beaucoup à sa réputation, et fut dès lors considéré comme un des premiers officiers de l’artillerie française. Son avancement fut en conséquence aussi rapide qu’il pouvait l’être à cette époque. Il était en 1789 colonel et chevalier de St-Louis. Ayant embrassé la cause de la révolution, il devint maréchal de camp en 1792, et fut chargé, au commencement de l’année suivante, du commandement de l’artillerie à l’armée des Pyrénées-Orientales. Ce fut en cette qualité qu’il dirigea la vigoureuse défense de Bellegarde et le siége de la citadelle de la Trinité. Le 17 novembre 1794, il conférait avec Dugommier pendant l’attaque de Peyrostortes et de Lupia, lorsque ce général en chef fut frappé mortellement d’un éclat d’obus. La Martillière reçut du même coup une assez forte contusion : mais il conserva assez de force et de présence d’esprit pour arrêter par de bonnes dispositions la marche de l’ennemi, disposé à profiter de ce malheur pour enlever la position de la Montagne Noire. Trois jours plus tard l’armée française remportait la victoire d’Eyscaulas ; puis elle s’emparait de Figuières et de Roses par deux sièges remarquables, et dans lesquels il déploya une grande habileté. Nommé général de division en 1795, il fut envoyé à l’armée du Rhin pour en organiser l’artillerie, qu’il commanda aux batailles de Stockach et de Zurich en 1799. De là il passa à l’armée d’Italie ; au moment où elle était rejetée dans Gènes sous les ordres de Masséna. Chargé du commandement de l’artillerie durant ce siége mémorable, il y déploya, malgré son grand âge, une activité et des talents qui ajoutèrent à sa célébrité et lui firent donner le commandement général de l’artillerie, lorsque les deux armées se trouvèrent réunies après la bataille de Marengo. Le 4 janvier 1802, ses longs et utiles services furent récompensés par le titre de sénateur, et un peu plus tard par celui de comte, de grand officier de la Légion d’honneur, et par la sénatorerie d’Agen.

Alors, profitant de ses loisirs, il mit la dernière main à ses divers écrits, savoir : 1° Recherches sur les meilleurs effets à obtenir dans l’artillerie, 2 vol. in-8°, 2° édition, 1812 ; 2° Réflexions sur la fabrication en général des bouches à feu, augmentées d’un traité de la ballistique, Paris, 1817, in-8°. Le général de la Martillière mourut à Paris, le 20 mars 1819, sans laisser de postérité. Ainsi sa pairie s’éteignit en sa personne.


LAMARTINIERE (Puzin de). Voyez Benoît.


LAMARTINIERE (Bruzen de). Voyez Martinière.


LAMAUVE (Louis-César), né à Vittefleur en Caux, était destiné par sa famille à l’état ecclésiastique ; mais un penchant irrésistible l’entraîna vers l’étude de la médecine. Il suivit d’abord les cours de chirurgie à Rouen : puis il vint à Paris, où il fut nommé successivement prévôt d’anatomie de l’école pratique, professeur de médecine et d’accouchement, et enfin, en 1791, chirurgien des hôpitaux militaires. Lamauve était employé en cette dernière qualité à Reims quand il reçut le grade de docteur en médecine. Quelques années après il alla se fixer à Rouen, où il fit gratuitement et avec grand succès des cours d’anatomie, de chirurgie et d’accouchement. Il dut à sa réputation d’habile praticien la place de chirurgien en chef de l’hospice général de cette ville. Dès lors les soins d’une nombreuse clientèle et la publication de plusieurs mémoires de chirurgie, dont quelques-uns ont une certaine importance, occupèrent tous ses instants. Il mourut le 5 août 1821. Nous avons de lui : 1° Manière de traiter les maladies syphilitiques dans les femmes enceintes, dans les enfants nouveau-nés et dans les nourrices (à la suite de l’Histoire de la médecine clinique, etc., de P.-A.-O. Mahon, publiée par Lamauve), Paris, au 12 (1804), in-8° ; 2° Nouveau Procédé pour détruire les polypes (dans les Annales cliniques de la société de médecine de Montpellier, t. 16 (Hist., t. 4), p. 129). Ce procédé consiste dans le tamponnement des fosses nasales, que l’auteur vante comme bien supérieur à la ligature, à l’arrachement et à la cautérisation. Cette assertion est loin d’avoir reçu la sanction de l’expérience, et cette nouvelle méthode est entièrement tombée dans l’oubli. 5° Sur les dangers d’ouvrir l’artère épigastrique dans l’opération de la hernie inguinale (dans les Mémoires de la société libre d’émulation de Rouen). Lamauve a fait, sur la distribution de l’artère épigastrique et sur ses rapports avec le cordon, des travaux qui depuis ont été complétement effacés par ceux de Scarpa, de Dupuytren et de A. Cooper, mais qui n’en étaient