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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 23.djvu/6

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BIOGRAPHIE UNIVERSELLE.


L

LAMA (Jean-Bernard), peintre et architecte de l’école napolitaine, naquit à Naples vers l’année 1508. Son père cultivait aussi l’art de la peinture, et il le plaça d’abord dans l’école de l’Amato, que le jeune Lama quitta bientôt pour celle de Polydore Caravage, dont il parvint à s’approprier la manière. Il étudia en même temps l’architecture, et y développa des talents non moins distingués. Il exécuta pour l’église de St-Jacques des Espagnols, dans le style de Polydore, une Pieta, dont plusieurs attribuèrent l’invention à ce maître, tant Lama avait su mettre de correction et de force dans le dessin, de variété dans les attitudes et de goût dans la composition ! Cependant il travaillait d’ordinaire dans un style plus doux et moins sévère, auquel il était porté par la nature même de son talent, et qui le rapprochait du Salerno, maître de Polydore. Aussi ne pouvait-il cacher le peu de cas qu’il faisait de son condisciple Marco di Pino, de Sienne, grand partisan de Michel-Ange, dont il cherchait à imiter la manière, quoique avec quelque réserve. Le Capèce, dans son Segretario, rapporte une lettre écrite à Lama, dans laquelle on lui dit ; « Je sais que vous êtes en contestation avec Marco di Pino, parce que vous faites de la peinture plus agréable, et qu’il s’attache à l’exagération des formes sans chercher à fondre ses couleurs. Je ne sais ce que vous lui voulez ; laissez-le faire à sa manière, et continuez à suivre la votre. » Les autres ouvrages dont Lama a enrichi les églises de Naples sont : Un Crucifix et une Descente de croix, dans l’église de Ste-Marie des Grâces ; les tableaux du maître-autel de l’église de St-André et de celle de St-Ephrem le Neuf ; la Transfiguration, à St-Marcellin ; le Martyre de St-Étienne, à St-Laurent ; Jésus enfant au milieu des docteurs, au maître-autel de l’église de la Sapience. Lama travaillait en stuc avec un rare talent ; les portraits qu’il a peints l’emportent peut-être sur ses tableaux d’histoire. Il mourut à Naples en 1579. Ses principaux élèves furent Antoine Capolongo, Sylv, Bruno, Bemard Pompeo et le cavalier Landolfo, auquel il donna une de ses filles en mariage. - Jean-Baptiste Lama, peintre, naquit à Naples, vers l’an 1660. Il fut élève de Luc Giordano et condisciple de Paul de Matteis, dont il devint par la suite le beau-frère, et auquel il fut redevable de la route qu’il suivit dans ses études. À l’exemple de Matteis, Lama rechercha la suavité du coloris et du clair obscur. Les grands tableaux qu’il exécuta pour la galerie du duc St-Nicolas de Gaëte lui firent beaucoup d’honneur ; mais ce furent particulièrement les petits tableaux qu’il peignit pour les cabinets de quelques curieux qui fondèrent sa réputation. Il y représentait ordinairement des sujets tirés de la Fable. Ses ouvrages sont assez répandus à Naples et dans les autres villes de ce royaume. Julie Lama, peintre, naquit à Venise au commencement du 18e siècle, et s’acquit une réputation par la manière pleine de talent dont elle a peint quelques-uns des tableaux de l’église de la Vierge aux Miracles, et de celle de Ste-Marie Formose. Elle ne s’éloigna jamais de sa ville natale, qu’elle n’a cessé d’enrichir de ses productions. P-s.


LAMADELAINE. Voyez Philipon.


LAMAISONFORT. Voyez Maisonfort.


LAMALLE. Voyez Dureau.


LAMANDÉ (François-Laurent), inspecteur général des ponts et chaussées, fut un des hommes les plus distingués de ce corps savant. Il naquit à Dinan, en Bretagne, le 15 avril 1755, fit ses études à Paris, et eut pour maître de mathématiques le célèbre la Caille. L’abbé Marie, Bailly et Bernardin de St-Pierre furent ses condisciples. Les ports de Rouen, de Dieppe, de Fécamp et de Honfleur lui durent successivement des améliorations importantes ; mais ce fut surtout dans celui du Havre qu’il déploya le plus de talent et de savoir. On y a continué sur ses plans, depuis sa mort, de très-utiles travaux. Les Sables d’Olonne, menacés d’être envahis par la mer, lui durent leur conservation ; et l’un des plus riches propriétaires de cette ville, en reconnaissance d’un si grand service, lui fit par son testament un legs considérable. C’est ce fait honorable qu’a cité avec une admiration si bien méritée son condisciple Bernardin de St-Pierre, dans les Harmonie de la nature. Lamandé était officier de la Légion d’honneur, chevalier de St-Louis et membre de l’académie de Rouen. Il mourut à La Flèche, le 15 mai 1819. — Lamandé (Mandé), fils du précédent, et comme lui inspecteur général des ponts et chaussées, naquit en 1777 aux Sables d’Olonne, dans la Vendée. Il eut