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greci, volume in-8°, Brescia, 1808, dans lequel sont traduits en italien les Cantiques de Tyrtée, l’Œdipe de Sophocle et l’Hymne d’Homère à Cérès ; 8° Aggiunte alle Osservazioni della lingua italiana, raccolte dal P. Marcantonio Mambelli volgarmente detto il Cínonio, insérées dans les Classici italiani, en 1809 ; 9° l’Homère en grec, grand in-folio, que nous avons déjà indiqué. Ce n’est pas une simple réimpression ; Lamberti y a fait sur les précédentes éditions des corrections et des changements qui ont mérité les éloges de l’Institut de France, suivant le compte qu’en a rendu Boissonade dans les Actes de ce corps savant. 10° Osservazioni sopra alcune lezioni della Iiiade di Omero, Milan, 1813, in-8°. Lamberti fut un des collaborateurs du journal littéraire italien de 1811 et 1812 qui avait pour titre il Poligrafo. Il y a peu d’invention et d’éloquence dans les ouvrages de cet auteur ; son principal mérite consiste dans la pureté de goût et l’élégance du style.

L-u et G-n.


LAMBERTINI (Prosper). Voyez Benoît XIV.


LAMBERTINI (Michele di Matteo), peintre, né à Bologne dans les premières années du 15e siècle, iut élève de Lippo Dalmasio. La peinture à l’huile venait à peine d’être inventée, et Lambertini, à l’exemple de son maître, peignit dans un genre qui tenait encore du gothique, mais où déjà l’on aperçoit un acheminement vers une meilleure manière. Les figures ont plus de mouvement, les couleurs sont mieux fondues, les draperies ont des plis moins roides et moins multipliés, et elles commencent à accuser le nu. On conserve de lui au-dessus de la porte du réfectoire des Carmes de St-Martin de Bologne un tableau en plusieurs compartiments, qu’il avait signé de la manière suivante : Michel Mattei, l’anno 1469. Ce tableau resta placé au maître-autel de la chapelle des Aringhieri jusqu’en 1660, époque à laquelle on y substitua le tableau de Ste-Madelène de Pazzi. par César Gennari, neveu du Guerchin. On cite encore de Lambertini un tableau que l’on croit peint à l’huile en 1445, dont l’Albane faisait le plus grand cas, et qu’il préférait, pour la fraîcheur et la fermeté des chairs, aux ouvrages du Francia. Lanzi, dans son Istoria pittorica d’Italia, assure que ce que l’on connaît aujourd’hui de ce peintre peut se comparer aux ouvrages des meilleurs artistes contemporains de Lambertini. On

ignore en quelle année il mourut.


LAMBERTY (Guillaume de), diplomate, était né vers 1660, dans le pays des Grisons, de parents d’origine italienne. Ayant achevé ses études, il parcourut les principaux États de l’Europe pour s’instruire de leurs intérêts politiques. Se trouvant à Rotterdam en 1691, il visita Bayle et lui proposa de traduire en italien les Nouvelles de la république des lettres ; mais le libraire de Bayle n’ayant pas goûté cette proposition, elle n’eut pas de suite. Peu de temps après, il fut attaché comme secrétaire à lord Portland, ambassadeur d’Angleterre ; et depuis il lut employé par divers autres ministres, qui tous n’eurent qu’à se louer de son zèle et de sa discrétion. Le journal que Gueudeville publiait à la Haye, sous le titre d’Esprit du cours de l’Europe, ayant été supprimé sur les plaintes de l’ambassadeur de France, Lamberty le continua pendant trois mois, pour obliger Gueudeville, auquel il en remit ensuite la rédaction (voy. Gueudeville). Parvenu à l’âge du repos, il s’établit à Nyon, petite ville du canton de Berne, dans une situation agréable. Ce fut là qu’il recueillit et mit en ordre les traités et autres actes diplomatiques publiés en Europe depuis la mort du roi d’Espagne Charles II. Cette compilation fut imprimée à la Haye, 1724-54, in-4°, en 12 volumes, sous le titre de Mémoires pour servir à l’histoire du 18e siècle. L’édition était à peine terminée que des libraires d’Amsterdam en donnèrent une seconde qui parut de 1755 à 1740, in-4°, 14 vol. C’est la plus estimée. Il en existe des exemplaires grand papier. On trouve dans la Bibliothèque historique de France, n° 29155, l’indication des matières contenues dans chaque volume. Cet ouvrage, qui n’a plus guère d’utilité, doit cependant être réuni, dans les grandes bibliothèques, aux compilations du même genre publiées par Dumont et Rousset. Lamberty mourut plus qu’octogénaire, en 1742. Barbier, dans son Dictionnaire des anonymes, lui avait donné le titre de marquis, qu’il n’a jamais porté ; mais il l’a supprimé dans la seconde édition. Outre les ouvrages cités, on lui doit : Mémoires de la dernière révolution d’Angleterre, par L. B. T., la Haye, 1702, 2 vol. in-12. Cet ouvrage, écrit avec une grande partialité, est depuis longtemps oublié.


LAMBESC (Charles-Eugène, comte de Brienne, prince de), d’une branche de la maison de Lorraine, établie en France par Claude, duc de Guise, fils de René II, duc de Lorraine, naquit le 25 septembre 1751. Il fut vivement protégé à la cour de Versailles par la reine Marie-Antoinette, dont il était parent ; elle le fit élever à la dignité de grand écuyer de France, et il obtint le 1er janvier 1777, à vingt-six ans, l’honneur d’être nommé chevalier des ordres. En 1789 il commandait le régiment de cavalerie Royal-Allemand, qui fut chargé le soir du 12 juillet de protéger la statue de Louis XV, sur la place de ce nom. On y avait, le matin, attaché des placards, et l’on menaçait d’en enfoncer les grilles pour briser quelques ornements de la statue. On lit dans plusieurs histoires contemporaines que le prince de Lambesc se précipita sur le peuple avec violence à la tête de son régiment ; mais ce récit est entièrement contraire à la vérité. Le prince avait ordre de tenir sa troupe immobile, lorsqu’une multitude de peuple, accompagnant deux hommes qui portaient en triomphe le buste du duc d’Orléans et celui de Necker, parut sur la place ; beaucoup d’agitateurs salariés provoquaient par des