Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 23.djvu/614

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L’ouvrage est en vers et en prose : on y propose divers changements d’orthographe et de nouveaux caractères : ·les lettres y sont divisées, d’après leur forme, en petiettes, longuettes, rondelettes, jambues, ventrues et biaisées. Dans sa dédicace, l’auteur réclame l’indulgence pour ce fruit de sa vieillesse, disant à M. de la Boullais : « Pour avoir été esclos au plaisant chasteau de votre tour Doyre, où je suis architecte, domestic et serviteur ordinaire de madame votre chère mère, etc. » A. B—t.


LEGASPI. Voyez Lopez.


LEGAUFFRE (Ambroise), jurisconsulte, né à Luce, dans le Maine, en 1568, fit son cours de belles-lettres, à Paris, sous le P. Sirmond, qui lui donna des soins particuliers. Il voyagea en Flandre pour les affaires de sa famille, et s’arrêta quelque temps à Louvain, auprès de Juste Lipse qui devint son ami. Revenu en France, Legauffre entra dans l’état ecclésiastique, et obtint la chaire de droit canonique à l’université de Caen, alors une des plus célèbres du royaume. D’Angennes, évêque de Bayeux, le nomma vice-chancelier de cette université, vicaire général et chanoine official de son diocèse. Député par la Normandie aux états généraux de 1614, il y porta la parole, comme orateur de cette province. Ce pieux et savant professeur mourut le 23 novembre 1655, et fut inhumé dans une des chapelles de la cathédrale de Bayeux, qu’il avait enrichie de plusieurs tableaux. Les leçons qu’il avait dictées, pendant vingt ans, furent mises en ordre par son neveu (Hubert-François), maître des comptes à Paris, et publiées sous ce titre : Synopsis decretalium, seu ad singulos decretalium titulos methodica juris utriusque mutationum distinctio. Paris, 1656, iu-fol. Cette compilation a été utile dans le temps où la jurisprudence canonique avait plus d’importance. — Thomas Legauffre, neveu d’Ambroise, prêtre, conseiller du roi à la chambre des comptes, a publié la Vie de Charles Bernard, dit le Pauvre prêtre (mort en 1641), Paris, dernière édition, 1680, in-8°. L—u.


LEGAY (Louis-Pierre-Prudent), fécond romancier, était né à Paris en HM, et y mourut le 4 janvier 1826. Il fut chargé, dans la première année de la révolution, par l’administration des subsistances, d’opérations très-importantes, telles que l’achat des grains à l’étranger, l’approvisionnement des places de guerre, la remonte des chevaux, etc. On ne peut douter que dans toutes ces opérations il n’ait eu beaucoup d’occasions de s’enrichir. Cependant, il était resté sans fortune ; et il a rempli, dans les dernières années de sa vie, un emploi très-modeste au ministère de l’instruction publique. Il travaillait en même temps à la composition de beaucoup de romans qu’il vendait aux libraires, et qui, pour la plupart, ont été publiés sous le voile de l’anonyme ou sous le pseudonyme de Langlois, qui était le nom de sa femme. La liste complète serait de peu d’intérêt ; nous citerons seulement, parmi ses romans : 1° Pauline, ou les Moyens de rendre les femmes heureuses, Paris, 1802, in- 8° ; 2° Sainville et Ledoux, ou Sagesse et Folie, Paris, 1802, 5 vol. in-12 ; 3° Elisabeth Lange, ou le Jouet des événements, Paris, 1808. 5 vol. in-li ; 4° L’Enfant de l’amour, 1808, 4 vol. ; 5° le Marchand forain et son fils, Paris, 1808, 1 vol. in-12 ; 2° édition, · 1819 ; 6° le Connétable de Bourbon et la ducherre d’Angoulême, 1818, 2 vol. in-12. Legay a aussi publié quelques ouvrages pour les enfants, entre autres : 1° le Petit Savant de société, ouvrage dédié à la jeunesse des deux sexes, etc., Paris, 1810, 1 vol. in-32. 2° le Nouveau Magasin des enfants, Paris, 1820, 3 vol. in-18. On a imprimé après sa mort : le Vieux Solitaire des Pyrénees, Paris, 1850, 3 vol. in-12.

Z.


LEGAY, ancien avocat, né à Arras vers 1750, est auteur de Poésie : fugitives, recueillies en un volume imprimé en 1786, à Paris, sous le titre de Mes souvenirs, avec cette épigraphe :

Heureux qui dans ses vers fixant de sa jeunesse
Les chagrins passagers, les fugitifs plaisirs,
Se ménage de loin, pour charmer sa vieillesse,
La ressources de souvenirs.

Son goût pour la poésie lui fit abandonner le barreau, où il n’avait paru que très-rarement. Il fut recherché de tous les amis des lettres, et admis dans le cercle des Rosati, réunion que l’on pouvait comparer à celle du Caveau, à Paris. Peu favorisé de la fortune, l’accueil qu’il recevait dans toutes les bonnes sociétés suffisait à son indépendance. La révolution dispersa ses amis, et la misère l’atteignit au moment où tout paraissait lui promettre une carrière brillante. Naturellement timide, il vécut retiré pendant les premières années ; mais il fut nommé juge au tribunal de district en 1791 et mis en évidence par cet emploi ; ce qui le fit porter au tribunal révolutionnaire, dirigé par Joseph Lebon. Ce fut une faute de sa vie ; il ne l’oublia jamais, et mourut, quelques années après, de misère et de chagrin, témoignant publiquement ses regrets. Beaucoup auraient ignoré ce qu’il avait été, si lui-même ne l’eût rappelé par ses aveux et son repentir. Il avait prononcé en 1787, à une séance publique de l’académie d’Arras, un discours qui a été imprimé à Douai en 1816 sous ce titre : Du célibat et du divorce, in-8° de 32 pages. Z.

LEGENDRE (Louis), historien estimable, naquit à Rouen en 1055, de parents pauvres. L’archevêque de cette ville, François de Harlay, informé des dispositions de cet enfant, lui fit faire ses études qu’il termina de la manière la plus brillante. Legendre embrassa l’état ecclésiastique, et suivit à Paris son illustre protecteur, qui le nomma chanoine de l’église Notre-Dame, et lui facilita ainsi les moyens de se livrer entièrement à son goût pour les recherches historiques. Le reste de la vie de l’abbé Legendre fut entièrement consacré à l’étude ; mais sentant ses forces diminuer,