Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 25.djvu/665

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660 MAC premiers emplois. On apprend d’une harangue de Valérien, qui nous a été conservée par Trebellius Pollion, que Macrien avait servi successivement dans l’Italie, la Gaule, la Thrace, l’Afrique, l’Illyrie et la Dalmatie, et que partout il avait donné des preuves éclatantes de sa bravoure. Valérien, dont il avait obtenu la confiance avant d’entreprendre la guerre contre les Perses, lui remit l’a administration de l’empire comme a lihomme le plus capable de maintenir l’ordre et la discipline parmi les soldats. Ce prince ayant été fait prisonnier, Gallien, que son père avait associé à l’empire, loin de s’occuper des moyens. de le délivrer, s’abandonna aux plaisirs les plus honteux. Plusieurs généraux indignés de sa conduite se révoltèrent. Macrien, qui se trouvait alors en Syrie, jugea l’occasion favorable pour s’emparer de l’empire et l’assurer à ses fils ; car il était lui-même d’un âge il ne plus désirer que le repos. Il fit part de son projet à Balliste, préfet du prétoire (nog. Bamsrs), et celui-ci, ayant réuni les principaux officiers, les harangua sur la nécessité d’é ire un prince connu par ses talents et sa valeur ; tous es suffrages se portèrent i sur Macrien ; mais il s’excusa sur son âge avancé, et pria qu’on jétat les yeux sur des jeunes gens plus capables que lui de réparer les maux qu’avaient causés a1·emnpsre et es revers de Valérien et la mollesse de G lien. Son élection fut cependant confirmée ; mais on lui associa ses deux fils, Macrien (Titus-Fulviue-Juninss Maerùmss) et Quieurs, déjà tribuns. Macrien acheva de gagner l’affection des soldats en doublant leur paye, et celle des peuples en réduisant les impôts ; il laissa le gouvernement de l’Orient à Balhste, lui confia le plus jeune de ses fils, et partit avec l’ainé, suivi d’une armée de 45,000 hommes. Il rencontra sur les frontières de la Thrace et de l’Illyrie Domitien, l’un des lieutenants d’Auréole, qui s’avan—· çait au-devant de lui. Les deux armées en vinrent aux mains ; mais pendant l’action une partie de ses soldats ayant aissé leurs armes, Macrien se crut trahi, et pour éviter le malheur de tomber entre les mains de son ennemi, il pria les officiers qui l’entouraient de lui donner la mort, ainsi qu’à son fils. Cet événement eut lieu dans les premiers jours du mois de mars de l’an 262. Il avait régné environ un an. On dit que Macrien fut le principal auteur de la persécution suscitée par V érien contre les chrétiens ; il est difficile, par conséquent, que les historiens ecclésiastiques en aient parlé d’une manière bien impartiale. On s’accorde assez généralement à reconnaître que son fils Macrien, jeune homme plein de valeur, était digne d’un meilleur sort. On a des médailles de ces deux princes en différents métaux. Trebelllus Pollion a écrit leur vie et celle de Qulétus dans son Histoire des trente tyran :. C’est un morceau précieux, mais beaucoup trop succinct. W-s.

MACRIN (MARGUEOPBLIUS (1) Mscnmus), empeltl C’est par erreur que son nom est écrit Opilius par quelques

MAC reur romain, était né à Césarée en Numfdied’une famille obscure, l’an wa de J.-C. Des historiens passionnés et vendus à Héliogabale ont écrit que, né dans l’esclavage, il avait exercé le métier de gladiateur ; il est plus constant qu’il avait été employé dans la mel on de Plautien, beau-père de Qaracalla, et qu’il se forma aux affaires sous sa direction. Son habileté le fit a son tour parvenir à la dignité de préfet du prétoire. ’ ll exerçait cette fonction en Orient, et se chargeait de la partie civile, tandis qu’Adventus, son collègue, dirigeait la partie militaire. La faveur dont il jouissait dépendait du caprice d’un tyran soupçonneux ; et la circonstance a plus légère en apparence l’exposa tout a coup au danger le p us imminent. Un aventurier africain, très-versé, dlsait-on, dans la science de l’avenfr, annonça que Macrin et son fils parviendraient a l’empire. Cette prédiction se répondit dans les provinces ; le devin fut chargé e fers, conduit a Rome, et interrogé par le préfet de la ville, qui, ayant reçu des ordres précis de rechercher les successeur : de Caracalla, se hata d’envoyer le procès-verbal de cet interrogatoire à Pmpereur, qui résidait à Antioche. AI’a11’iv6¤ du paquet, V ce prince, alors occupé des jeux du cirque, donna V les dépêches sans les ouvrir au préfet du prétoire. Macrin, vo ant ainsi le danger dont il était menacé, ne perdit pas un instant, enflamme le mécontentement de quelques officiers subalternes, s’assura de Martial, ’un des capitaines des gardes, et Caracalla fut massacré par ce dernier le 8 avril 2f7. L’armée, sans recourir a l’autorité d’un sénat faible et éloigné, s’occupa seule du soin de donner un successeur à l’empfre ; et Adventus ayant montré peu d’empressement a briguer ce dangereux honneur, Macrin fut élu sans opposition. Il avait séduit les troupes par les promesses d’une libéralité excessive et d’une indulgence sans bornes. Le sénat et les provinces applaudirent d’abord au choix de l’armée et s empressèrent de le ratifier ; mais ce premier mouvement ne devait pas être de longue durée. On ne put voir sans indignation revêtu de la pourpre un homme sans naissance, qui n’était pas seulement sénateur, et chez lequel ce défaut n’était pas même racheté par le courage personnel ; en effet, son règne ne fut signalérgue par un traité honteux conclu avec les Pa es (soy. Aarsaan), et par une trêve accordée au roi d’Arménie. Le choix de ses ministres lui attira aussi plus d’une fois des reproches ; et le peuple se plaignlt tantôt de la douceur indolente, tantôt de l’excessive sévérité du souverain. On regrettait de toutes parts le règne des Antonins ; on en vint a soupçonner et l’on dit bientôt ouvertement que Macrin avait conspiré contre son prédécesseur et l’avait fait assassiner..lulla-Domna, mère de Garacalla, conçut des projets ambitieux, historiens. Les monuments contemporains Pécriveut Opelisss (wy. Eclrhel, Doctr. Mm. cet, ).