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MAL

de bonne heure a la médecine militaire. Entré en 1823 à l’hôpital du Val-de-Gråce, en qualité de chirurgien surnuméraire, il fut la même année envoyé à l’armée d’Espagne avec l’emploi de chirurgien sous-aide provisoire. La guerre terminée, il fut successivement attaché aux hôpitaux militaires de Calais, de Nancy et de Strasbourg ; et en 1829, il obtint, après de brillantes épreuves, le grade de docteur en chirurgie. Agrégé a la faculté de médecine de Strasbourg l’année suivante, il y ouvrit avec succès un cours d’anatomie pathologique, et en 1833, fut nommé chirurgien en che de l’hôpital militaire d’instruction de la même ville. En 1837, il obtint au concours la chaire d’anatomie physiologique normale et des maladies syphilitiques, et en 1810 fut promu au grade de chirurgien-aide-major. Rentrant alors dans la vie active, il fut envoyé en Algérie, mais sa santé se trouva mal du climat de l’Afrique, et il dut revenir en France ; après quelques années de repos, il fut chargé de diriger le service chirurgical de l’armée expéditionnaire de la Méditerranée (1849). Sa santé était encore trop altérée. Les fatigués le contraignirent à quitter de nouveau son poste, et dès ce moment il dut se livrer au repos jusqu’à sa mort, arrivée à Paris au mois d’août 1852. Malle a laissé quelques ouvrages de médecine : 1° Dissertations sur les généralités de la physiologie et sur le plan à suicre dans l’enseignement de cette science, Strasbourg, 1831, in-8° ; 2° Histoire médico-légale de l’aliénation mentale, ibid. 1836, in-8° ; 3° Considérations médico-légales sur les empoisonnements simples et complexes, suivies (Tune nouvelle méthode d’analyse générale et d’un nouveau mode d’isolement de l’arsenic, Strasbourg et Paris, 1838, in-8" ; 6° Essai d’analyse toxique générale, Strasbourg, 1839, in-8° ; 5° Histoire médico-légale des cicatrices, Paris, 1840, in-8° ; 6" Clinique chirurgicale de Phópital l’instruction de Strasbourg, Paris, 1840, in-8°, l’un de ses meilleurs écrits sans contredit. On y trouve des faits intéressants et des vues nouvelles. On lui doit en outre des articles insérés dans les Mémoires de l’Académie de médecine, dans l’Encyclopédie des sciences médicales, et autres journaux et recueils scientifiques. On doit citer notamment son Traité de médecine opératoire, dans l’Encyclopédie des sciences médicales, qui, bien qu’il n’ait pas obtenu tout le succès qu’il méritait peut-être, ne se distingue pas moins par l’exactitude et la clarté des descriptions, la sobriété des détails, la justesse des appréciations et les lumières d’une érudition choisie. Nous terminerons cet article par l’appréciation portée par M. Michel Lévy sur le docteur Malle : « Malle, « disait-il dans un Discours prononcé sur sa tombe, « et imprimé à Paris (1852, in-8°), a touché à « presque toutes les branches des sciences médicales, non pas constamment avec une supériorité décidée, ce qui serait impossible, mais en « excitant l’intérêt, en présentant des vues originales, en laissant des traces heureuses de son intervention dans les études qu’elles comportent. C’est ainsi qu’on le voit émettre des idées nouvelles sur le mécanisme des mouvements de la respiration considérée indépendamment des changements que Pair éprouve dans le poumon ; sur l’anatomie des organes des sécrétions et des organes de la génération dans les « deux sexes ; sur les méthodes em lo ées jusqu’a ce jour dans les recherches li, chimie légale, avec une méthode nouvelle d’isoler l’arsenic ; sur l’histoire médico-légale de Paliénation « mentale ; sur les tumeurs ganglion aires cervicales, sur l’introduction de l’air dans les veines, « et sur un grand nombre d’autres sujets moins « importants que le mouvement précipité de la « science mettait à Perdre du jour. » E. D-s.


MALLEMANS DE MESSANGES (Claude), fils d’un président de grenier à sel, naquit à Beaune en 1653, et entra dans l’Oratoire en 1674. Après quelques années de séjour dans cette congrégation, il devint professeur de philosophie au collége du Plessis ; place qu’il occupa durant trente-quatre ans. Il débuta dans la carrière des sciences en 1679, par un Traité physique du monde, où, prenant pour texte le premier chapitre de la Genèse, il soutient que le soleil, tournant sur le centre commun, met plus de temps à décrire son tour que la terre n’en met à faire la moitié du sien, et que le cercle qu’il parcourt décline sur l’équateur de la terre autant que le demande le mouvement de trépidation. Les journalistes de Trévoux ayant attaqué son système, il leur répondit, en 1705, par un Discours sur trois articles de leurs Mémoires ; et il inséra dans le Journal des savants de juillet 1716 une Réponse à une lettre italienne, dans laquelle on lui contestait l’invention de ce même système. Mallemans donna en 1680 une machine pour tracer toutes sortes de cadrans solaires, au moyen d’un cadran horizontal pour les peuples qui ont l’écliptique à l’horizon, et un Nouveau système de l’aimant. En 1681, il fit paraître une Dissertation sur les comêtes, dont il voulait expliquer tous les phénomènes par l’air épais qui les environne, et, deux ans après, son fameux Problème de la quadrature du cercle, résolu géométriquement par le cercle et la ligne droite. On trouve dans le Journal des savants de 1698 sa Réplique à la Réponse de l’inconnu sur la quadrature du cercle. Le même journal de la même année contient un article où l’auteur relève les fautes de toutes les cartes de géographie, sur la situation des quatre villes qui furent consumées par le feu du ciel du temps d’Abraham dans le pays de Chanaan ; et le journal de l’année suivante publie une Réponse à la critique qu’on avait faite de sa Dissertation dans des Remarques que le P. Lelong attribue au frère de l’auteur. La question de savoir si l’année 1700 était la dernière du 17e siècle ou la première du 18e l’engagea à publier une solution mathématique pour prouver