appartiennent au Danemarck. Il fit ses études à l’université de Copenhague ; revenu à St-Thomas, il fut nommé chef de l’administration de la ville, et mourut en 1783. On a de lui, en danois : 1° Grammaire de la langue créole parlée dans les Antilles danoises, Copenhague, 1770, in-8° ; 2° le Nouveau Testament, traduit en créole, ibid., 1781, in-8°.
MAGEOGHEGAN (Jacques), historien irlandais,
né en 1702, de parents catholiques, fut envoyé
fort jeune en France, où il fit de bonnes études
et embrasse l’état ecclésiastique ; il fut attaché
sur la fin de sa vie à l’église St-Merri, à Paris, et
mourut dans cette ville, le 30 mars 1764, à l’âge
de 63 ans. On a de lui, l’Histoire de l’Irlande ancienne et moderne, tirée des monuments les plus authentiques, Paris, 1758, 62 et 63, 2 tomes en 3 volumes in-1°, avec des cartes. Le savant auteur
traite dans la première partie de la situation et
du climat de l’Irlande, des productions naturelles
de ce pays et des mœurs de ses habitants ; il
parle ensuite des Scoto-Milésiens qui habitèrent
l’Hibernie ou l’Irlande, et donne des détails très-curieux
sur la langue, la religion, les mœurs, le
gouvernement et les lois de ce peuple, trop peu
connu ; il rapporte les différents noms qu’a eus
l’Irlande, dont il donne l’étymologie, et à connaître
les différentes divisions de son territoire.
La Seconde partie, qu’il a intitulée l’Irlande chrétienne,
contient l’histoire de ce royaume depuis
la conversion de ses habitants à la foi catholique
par St-Pallade, vers l’année 131, jusqu’à la fin du
11e siècle. Dans la troisième, il traite des différentes
que les Anglais ont faites en Irlande et mesures qu’ils ont prises pour y affermir leur autorité. L’ouvrage est terminé par
un Précis de l’histoire des quatre Stuart sur le trône britannique. Il y a beaucoup de recherches et d’érudition dans cet ouvrage ; et malgré la diffusion du style, la lecture en est intéressante ; l’auteur, irlandais zélé, n’est guère favorable à ceux qu’il regarde comme les oppresseurs de son pays.
MAGGI, famille gibeline de Brescia, exerça la
souveraineté dans cette ville au commencement
du 11e siècle. Bérard de Maggi, évêque de Brescia,
avait été choisi en 1298, par ses compatriotes,
pour être arbitre entre les factions, et chef
du gouvernement pendant cinq ans ; mais en
1303, lorsque l’autorité qui lui avait été déléguée
devait expirer, il s’empara de la souveraineté, et
il chassa de Brescia Tebaldo Brusati, chef des
Guelfes, avec tous ses partisans. Bérard sut exercer
avec autant de vigueur que de sagesse la
seigneurie qu’il avait usurpée, jusqu’au mois
d’octobre 1308, qu’il mourut. Le peuple lui donna
pour successeur dans le gouvernement son frère
Maffeo de Maggi, et dans l’épiscopat Frédéric de
Maggi son parent ; mais Maffeo ne conserva la
seigneurie de Brescia que jusqu’à l’année 1311.
l’empereur Henri VII ayant voulu, pour rendre
la paix à cette ville, y faire rentrer Tebaldo Brusati
avec les Guelfes, Maggi renonça de lui-même
à la souveraineté.
MAGGI (Barthélémy)[1], célèbre chirurgien du
16e siècle, était né à Bologne en 1477 ;
il s’appliqua à l’étude avec beaucoup de succès, et fut
nommé professeur de chirurgie. Henri II lui
donna des marques de sa satisfaction pour le
zèle qu’il avait montré en soignant les blessés
français ; et le pape Jules III le fit venir à Rome,
et l’honora de toute sa confiance. L’air de cette
ville étant contraire à sa santé, il obtint la permission
de revenir à Bologne, où il mourut le
26 mars 1552, à l’âge de 75 ans. Il fut inhumé
dans l’église de St-François, où l’on voit encore
son épitaphe. Maggi était oncle d’Acantius, fameux
anatomiste. On a de lui : 1° De sclopetorum et bombardarum vulnerum curatione, Bologne, 1552, in-4° ; Venise, 1566, in-8°, et dans le recueil de Gesner : De chirurgia scriptores optimi quinque, ceteres et recentiores, etc., Zurich, 1555, in-fol. Maggi y traite particulièrement de l’amputation des membres dans les cas de gangrène
ou de carie ; et M. Portal a jugé sa méthode assez
remarquable pour en faire la comparaison avec
celle dont il a introduit l’usage dans la chirurgie
moderne. « On trouve dans l’ouvrage de Maggi,
ajoute cet illustre praticien, plusieurs maximes
intéressantes pour le traitement des plaies. Le
lecteur ne se repentira pas de la peine qu'il prendra
de les consulter. » (Histoire de l’anatomie,
par M. Portal, t. 1, p. 502.) 2° Commentaria
super ibros metheororum. Cet ouvrage est cité
sans autre indication par Orlandi dans les Notizie degli scrittori Bolognesi.
MAGGI (Lucillo-Filalteo)[2], l’un des hommes les plus savants du 16e siècle, naquit à Brescia,
vers l’an 1510, d’une famille illustre de cette
ville. Il était encore enfant lorsque son père fut
condamné à mort pour crime de félonie. Aussitôt
qu’il le put, il s’occupa de venger la mémoire de
l’auteur de ses jours, et poursuivit l’abolition
d’un jugement rendu sans que l’accusé eût été
entendu dans sa défense. Il demanda en même
temps à rentrer dans la possession des biens de
son père, injustement confisqués ; mais il paraît
que ce fut en vain. Filalteo avait été envoyé fort
jeune à Venise, et il y fréquenta l’école de Baptiste
Egnazio, qui prédit les succès que son élève
obtiendrait un jour dans les lettres. Il alla en-
- ↑ Il était peut-être de la même famille que Jérôme Maggi, mort jeune en 1612 ; mais il est évident qu’il ne peut pas être son frère, comme l’ont dit plusieurs biographes, fondée sur ce âne Jérôme Maggi avait un frère nommé Barthélemy ; on bat ailleurs que celui-ci n’étudia point la médecine ni la chirurgie, et qu’il rappliqua seulement à la littérature.
- ↑ Suivant l’opinion commune Filalteo était de l’illustre famille des Maggi de Brescia ; mais Tiraboschi conjecture, d’après des notes qui lui avaient été communiquées par le chanoine Buttori, qu’il était de la famille Salvioni. Les lettres découvertes par M. Buttori, écrites par la mère de Filalteo, sont effectivement signêes Salvioni ; mais qu’en conclure! La mère de Filalteo n’a-t-elle pas pu quitter le nom de son mari, après sa condamnation, pour reprendre le sien! et l’on sait qu’elle était de la famille Salvioni.