suite à Padoue suivre les cours de l’université ; il était dans cette ville en 1527, et, ù cette époque, il avait déjà terminé la traduction du Commentaire de Simplicius sur la physique d’Aristote, et commencé ce le de Démosthène. Une querelle très-vive s’étant élevée entre les jeunes gens de Brescia et ceux de Vicence qui fréquentaient l’université, Filalteo s’y trouva engagé malgré lui ; et comme il était d’un naturel tranquille et pacifique, il se disposait à quitter Padoue, lorsque le sénat rendit un arrêt qui le bannissait de cette ville, comme perturbateur du repos public. Il se retira pour lors à Bologne, d’où il écrivit au sénat une lettre, afin de se justifier des reproches qu’on lui faisait ; et il eut le bonheur de démontrer pleinement son innocence. Il continuait à s’appliquer avec une ardeur infatigable à l’étude de a médecine, et il trouvait encore des loisirs pour terminer ou retoucher ses traductions. Il reçut en 1535 le laurier doctoral, et fut agrégé au collége des médecins de Bologne. Peu de temps après, Lazare Buonamici l’invita à venirà Rome, où il lui promettait un emploi honorable ; mais Maggi n’accepta pas, et il parait qu’il ne quitta Bologne que pour se rendre à Milan, sur l’invitation du marquis del Vasto, qui le nomma son médecin, et qu’il accompagne en cette qualité pendant trois campagnes. Il obtint ensuite la chaire de médecine à l’université de Pavie, et il prit possession de cette (place au plus tard en 1553 ; l renonça au bout e quelques années à cette chaire pour occuper cet e de philosophie, qu’il remplissait en 1558. Filalteo n’eut pas à se louer des procédés de ses confrères ; ils le dénoncèrent à Yinquisition, l’on ne sait sur quel prétexte ; mais il était en 1563 dans les risons de ce redoutable tribunal, et il y resta enfermé près d’un an. Les tracasseries qu’il avait éprouvées le déterminèrent à accepter les offres du duc de Savoie ; et il suivit ce prince à Turin, pour y remplir une chaire de professeur à l’université. On peut conjecturer qu’il mourut dans cette ville vers 1570. Filalteo avait embrassé l’état ecclésiastique ; et il n’était pas rare alors de trouver des pnètres qui exerçaient la médecine. Outre ses traductions latines de quelques traités d’Aristote et de ses anciens commentateurs, on cite de lui : 1’ De hello in Turcas suscípiemlo, Milan, 15112, in-t°. C’est un discours adressé aux princes d’Al› lemagne réunis à la diète de Spire. 2° Episralamm /amíllarum libri tres, Pavie, 1564, in-8° ; elles renferment beaucoup de détails intéressants pour l’histoire littéraire de l’Italie au 16e siècle. Quelques biographes pensent qu’il en a paru un second volume ; mais aucun n’en indique la date ni le lieu d’un ression. 3° Merhodu : mírandi euro : ad eos qui llîzuream permit, ibíd., 1565, in-8° ; 4° Consília de gravíssímís morbís, Bâle, t. l"’ ; Pavie, t. 2, 1565, in-8°. Filalteo a traduit en italien le Serment et les six livres des Aphorísmes dllippocratc, Pavie, 1552, in-8°. On peut conMG sulter, pour plus de détails, l’Argelati, Bibliorlr. Mediol., t. 2, col. 2145, et Tiraboschi, Star. lemm., c.1, p. 681. — w-s.
MAGGI (tendue), autre savant du 16e siècle,
né à Anghiari, dans la Toscane, fréquenta les
universités de Pérouse, de Pise et de Bologne, où il
eut pour maître le fameux ltobertello, dont il
reçut des témoignages d’une bienveillance particulière.
Dès le temps qu’il suivait son cours de
droit à Pise, il emp oyait ses loisirs à étudier l’architecture
militaire et à rechercher les antiquités
répandues dans les environs de cette ville : il les
dessinait ; et lorsque le hasard lui procurait la découverte
de quelques médailles, i éprouvait une
šoie sans éga e. Il s’appliqua bientôt à déchiffrer
es inscriptions ; mais l’attrait qu’avait pour lui
ce genre d’étude ne le détournait pas de la lecture
des auteurs de droit ; et il nous apprend lui-même
que, s’il fut d’abonl tenté de suivre les
traces de Budé et d’Alciat, plus habiles antiquaires
encore que grands jurisconsultes, il ne tarda pas
à sentir la nécessité de prendre pour modèles
Barthole et ses successeurs. Maggi était jeune encore
lorsque ses compatriotes le députèrent vers
les Florentins. Jacques Vitelli, prince d’Amatricani,
dans le royaume de Naples, lui donna ensuite
la place de juge ; et l’on voit r une de
ses lettres qu’en 1560 il la remplissait äãpu is deux
ans. Ce fut à peu près vers ce temps-lù qu’il s’établit
à Venise, où il publia différents ouvrages
qui commencèrent sa réputation : il fut nommé
juge dans l’île de Cypre, et se trouva au siége de
Famagouste, dont il retarda de plusieurs mois
la prise par des machines de son invention ; mais
entiu cette ville étant tombée au pouvoir desTurcs,
Maggi fut fait prisonnier et vendu à un capitaine
de vaisseau qui l’emmena à Constantinople. Il
chercha dans l’étude des consolations li sa captivité ;
et sans autre secours que celui de sa mémoire,
il composa dans sa prison deux petits
traités, l’un De tiazimmbulis (des cloches), l’autre
De eqauleo (du chevalet), qu’il dédia aux ambassadeurs
de l’empereur et du roi de France, alors
à Constantinoiple. ’Pons deux s’occupèrent aussitôt
des moyens e délivrer Maggi. Tandis qgils négociaient
son rachat, il trouva moyen s’évader et
de se réfugier à l’b6tel de l’ambassadeur
impérial ; mais découvert dans cette retraite, il
fut ramené en prison par Perdre du grand vizir
Mehémet-Pacha, qui le fit étrangler dans la nuit
du 27 mai 1572. Ainsi périt dans un âge peu
avancé un savant très-distingué et digne d’un meilleur
mrt. On a de Maggi : 1° Icinqaœ primi mari
Mia guerre di Fíandm, Venise, 1551, in-8°. Le
fameux P. Aretin est l’éditeur de ce poëme, qui
n’a pas été connu de Quadrio. 2° Do muuli eusrizma
et de die judicii, Bale, 1562, in-fol. Cette
matière y est traitée suivant les principes des stoïciens.
3° Varia : lectiones un Misceilanea, Venise,
15611, in-8° ; recueil d’excellentes observations
rrun grandnombredepassagesdesautaurs