Aller au contenu

Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 26.djvu/654

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

8.111

le cimetière. Le roi prit beaucoup de précautions pour annoncer ce triste événement à Madame, qui s’en montra fort touchée. Plusieurs Lettres de l’abbé Marie au duc de Berrï se trouvent imprimées dans les Mémoires sur a vie de ce prince par M. de Chateaubriand. P-c-r.


MARIE DE SAINT-URSIN (P.-J.), né à Chartres en 1769, étudia la médecine à l’université de Reims et tut d’abord employé à l’Hótel-Dieu de Chartres.

Après avoir été attaché à l’armée du Nord, en qualité de premier médecin, il devint inspecteur général du service de santé. Il mourut à Calais en 1819. Marie de St-Ursin était secrétaire de la société académique de Paris, membre de l’institut bolonais des Arcades de Rome, et de plusieurs autres sociétés littéraires, françaises et étrangères. Il avait rédigé de 1800 à 1810 la Gazette de santé, ce qui lui donna quelque célébrité. On a de lui : 1° l’Ami des femmes, ou Lettres d’un médecin, concernant l’influence de l’habillement des femmes sur leurs mœurs et leur santé, et la nécessité de l’usage des bains en conservant leur costume actuel, suivi d’un appendice contenant des recettes cosmestiques et curatives, Paris, 1804 et 1805, in-8° ; 2° Manuel populaire de santé, à l’usage des personnes intelligentes vivant à la campagne, ou Instructions sommaires sur les maladies qui règnent le plus souvent et les moyens les plus simples de les traiter, suivies de notions chirurgicales et pharmaceutiques, Paris, 1808, in-8°. Cet ouvrage devait être suivi d’un Supplément intitulé Coup d’œil historique sur la médecine ancienne et moderne, mais qui n’a point été publié. 3° Stances sur la naissance du roi de Rome, Paris, 1811, in-4° ; 4° Étiologie et thérapeutique de l’arthritis et du calcul, ou Opinion nouvslle sur la cause, la nature et le traitement de la goutte et de la pierre ; suivie d’un petit Traité d’uromancie hygiénique, ou moyen de reconnaître par l’inspection de l’urine l’état de la santé et le régime propre à la conserver, Paris, 1816, in-8°.

Z.


MARIENRODE. Voyez Malchus.


MARIETTE (Jean), dessinateur et graveur à la pointe et au burin, naquit à Paris en 1654. Élève de J.-B. Corneille, son beau-frère, il se destina d’abord la la peinture, mais les conseils de Lebrun le décidèrent à se livrer exclusivement à la gravure. Le caractère de ses têtes est en général bien senti et bien rendu ; et si son dessin laisse quelquefois apercevoir un peu de manière, il ne manque pas de correction. Les petites pièces qu’il a gravées pour servir à l’ornement des livres sont très-nombreuses ; elles sont pour la plupart de son invention. Mariette avait établi un commerce d’estampes très-étendu. Un grand nombre d’artistes travaillaient pour lui. Les plus importants de ses ouvrages sont : 1° Jésus dans le désert ; 2° une Descente de croix, tous deux d’après Lebrun ; 3° Moïse trouvé sur le Nil, d’après le Poussin ; 11° Narcisse, beau paysage, grand in-fol., etc. Son œuvre, dont le détail se trouve dans le Catalogue raisonné de Pierre-Jean Mariette, son fils, se compose de 860 pièces, représentant différents Sujets d’histoire sacrée et profane, des paysages, des ornements, des titres de livres, des vignettes, des portraits, etc. Cet artiste mourut a Paris en 1742.§ — Pierre-Jean Mariette son fils, né en 1694, reçut dans la maison paternelle une éducation toute dirigée vers les arts, où ses dispositions naturelles lui firent faire de rapides progrès. La vue seule d’un bon tableau ou d’une belle estampe excitait en lui une sorte d’enthousiasme : une étude de soixante ans développe chez lui ces connaissances qui ont fixé sa réputation. Dès sa jeunesse, il avait conçu le projet de ce magnifique cabinet, dont à sa mort les débris mêmes ont formé de riches collections. Dès que la mort de son père lui eut laissé la libre disposition de ses biens il vendit sa maison de commerce et résolut de voyager. Il alla d’abord à Vienne, où sa réputation l’avait devancé, et où on lui confia la direction de la galerie impériale. L’ordre qu’il mit dans ce précieux dépôt, le goût qu’il fit paraître dans le choix et la disposition des objets, lui obtinrent tous les sucrages, et notamment celui du prince Eugène. Malgré l’estime que lui témoignait cet illustre protecteur, et les efforts qu’il fit pour le retenir en Autriche, Mariette ne put résister au désir de visiter l’Italie, et il se rendit il Rome, où l’attendait une riche moisson d’objets précieux. Guide par un goût toujours pur, et par des connaissances réelles et profondes, il recueillit un grand nombre de morceaux rares des plus grands maîtres, et se perfectionna encore dans la théorie des arts par la fréquentation des artistes les plus célèbres. Il avait obtenu la place de contrôleur de la grande chancellerie de France, et il était déjà un des membres honoraires les plus distingués de l’Académie, lorsqu’il voulut justifier les titres qu’il avait à cette place en publiant son Catalogue raisonné du cabinet de Crozat, et son Traité des pierres antiques gravées du cabinet du roi. Pendant son séjour en Italie, il avait obtenu le titre de membre honoraire de l’académie de Florence. De retour dans sa patrie, il conserva avec plusieurs artistes italiens, notamment avec la célèbre Rosalba Carriera et le savant prélat Bottari, des relations qu’il entretenait par une correspondance active qui a été imprimée dans la Collection des Lettres des peintres, et qui sans contredit est une des parties les plus intéressantes de ce recueil. Outre les nombreux dessins et tableaux des grands maîtres, et les riches collections d’estampes qu’il avait rassemblés, il possédait encore tous les ouvrages, tant nationaux qu’étrangers, qui ont rapport aux arts ; et il les avait enrichis de notes savantes, pleines d’une critique éclairée et judicieuse. Après sa mort, arrivée le 10 septembre 1771, ce cabinet, composé de plus de 1 400 dessins et de plus de 1 500 collections de gravures et de livres d’estampes, fut vendu et dispersé dans la plus grande partie de l’Europe. Le Cata-