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, dressé par Basan, et imprimé en 1775, forme un volume in-8° de plus de 500 pages. Mariette a publié, soit comme auteur, soit comme éditeur, les ouvrages suivants : 1° Traité des pierres gravées, Paris, de l’imprimerie de l’auteur, 1750, 2 vol. in-fol. Dans ce traité, plein de recherches savantes, l’auteur examine d’abord l’usage que les anciens faisaient des pierres gravées ; les procédés employés par les Grecs et les Romains pour la gravure des pierres fines ; ceux dont se sont ensuite servis les modernes : il décrit ces procédés, et indique les moyens de former des pierres artificielles. Dans la seconde partie, il donne un Catalogue raisonné de tout ce qui a été écrit sur cette branche de l’art ; il analyse les divers ouvrages et en apprécie le mérite. Il y joint l’histoire des graveurs en pierres fines. Enfin, son livre est terminé par la description de la collection formant le cabinet du roi, avec 257 planches qui offrent les plus belles pierres gravées en creux de cette collection, et ont été exécutées sur les dessins de Bouchardon par les soins du comte de Caylus. 2° Description sommaire des dessins des plus grands maîtres d’Italie, des Pays-Bas et de France, du cabinet de feu M. Crosat, Paris, 1711, 1 vol. in-8° ; 3° Description du Recueil d’estampes de M. Boyer d’Aguilles, Paris,1714, in-fol. ; 4° une Lettre (écrite en 1746) sur la fontaine de Grenelle, à la suite de la Vie de Bouchardon, par le comte de Caylus, Paris, 1762, in-8° ; 5° Lettre à M. le comte de Caylus, sur Léonard de Vinci. Elle se trouve en tête d’une collection de charges et de têtes de caractère, que Caylus avait gravées d’après ce grand maître ; elle est remplie de recherches très-curieuses sur la manière dont Léonard se dirigeait dans ses études, Paris, 1730, in-8° ; 6° des Remarques sur la Vie de Michel-Ange par Condivi, dans l’édition de Florence de 1746, in-8°. Enfin, Mariette présida à la rédaction de l’édition du Recueil des peintures antiques, d’après les dessins de Pietro Sante-Bartoli, Paris, 1757-60, in-fol., ouvrage auquel concoururent le comte de Caylus, l’abbé Barthélemy et Laborde. On lui doit encore la Description des travaux qui ont précédé, accompagné et suivi la fonte de la statue équestre de Louis XV, de Bouchardon, d’après les Mémoires de Lempereur, Paris, 1768, in-fol. Le Cours d’architecture de Daviler lui doit aussi des augmentations, Paris, 1750, in-4°, ainsi que la Description de Paris de Germain Brice, 1752, 4 vol. in-12. Mariette a gravé à l’eau-forte, d’un style facile, deux Paysages du Guerchin, ainsi que quelques Têtes du Carrache et de Pierino del Vaga. Ces quatre planches se trouvent dans le Catalogue de son cabinet, dressé par Basan.

MARIETTE (François de Paule), oratorien, naquit à Orléans le 31 mars 1684, d’une famille honorable. Attaché au parti de l’appel, il entra, quoique laïque, dans les controverses agitées entre les théologiens de ce parti sur des questions assez subtiles. La dispute commença à l’occasion du Traité de la confiance chrétienne, par l’abbé de Fourquevaux. Petitpied attaqua cet écrit, et se trouva en opposition avec ne tous les appelants : d’Etemare, Legros, l'abbé Racine, Fourquevaux, publièrent des Lettres, des Mémoires, des Dissertations, dont on trouve les titres dans la table des Nouvelles ecclésiastiques. Cette dispute en amena une autre où Mariette joua le principal rôle. Il publia en 1731 un Examen des Éclaircissements (de l’abbé d’Etemare) sur la crainte servile et la confiance ; —Difficultés proposées ans théologiens défenseurs de la doctrine du Traité de la confiance ; — Nouvelles difficultés ; — Courte exposition de sa doctrine et de ses griefs, et quelques autres petits écrits sur la même matière. Ces écrits ne demeurèrent pas sans réponse. Boursier, Petitpied, Fourquevaux, l’auteur des Nouvelles, s’unirent pour combattre Mariette, qui fut obligé d’avouer qu’il était à.peu près seul de son sentiment. La dispute parut devoir être terminée par la Lettre sur l’espérance et la confiance chrétienne (de Boursier), 1739,196 pages, in-4°, avec des approbations des chefs de l’appel ; mais Mariette se défendit encore par des Observations générales et préliminaires, et par des Réflexions tirées des ouvrages d’Arnauld et de Nicole, 1739 ; il donna de nouvelles brochures sur ce sujet en 1742, en 1744 et en 1750, et publia des Lettres à l’évêque de Senez (Soanen), et à l’auteur des Nouvelles. Il nous paraît peu utile de donner les titres précis de ces divers écrits, où Mariette fit preuve de beaucoup de subtilité et de fécondité ; ses amis l’accusèrent de paradoxes et de hardiesse, et l’auteur des Nouvelles qualifie assez durement son système : Mariette lui-même n’avait pas été plus modéré ; et dans un de ses écrits il cherche à se justifier des expressions vives qu’il avait employées contre ses adversaires. On lui attribue un écrit intitulé Question importante, 1751, in-12. Il y est traité des billets de confession que l’on exigeait des jansénistes. Quelques années après, Mariette éleva une nouvelle dispute sur les indulgences et le jubilé ; il fit paraître, aux approches du jubilé de 1759, une Lettre d’un curé à un de ses confrères, où il exposait ses difficultés sur le jubilé ; puis une Lettre d’un curé en réponse à son confrère, sous la date du 30 mai 1759 ; la consultation et la réponse étaient également de Mariette, qui s’y écartait et de l’enseignement des catéchismes, et de la doctrine des théologiens, et des décisions du concile de Trente : il développe le même système dans un Discours d’un curé pour instruire ses paroissiens, avec une Histoire des jubilés depuis leur établissement. Ces trois écrits sont de 1759 : ils furent réfutés par l’abbé Joubert, dans une Lettre au P. de St.-Genis, et par Massuau ainé, d’Orléans, dans ses Entretiens d’Eudoxe et d’Erigène sur les indulgences. Vers la fin de 1762, on découvrit qu’il s’imprimait à Orléans une Exposition des principes qu’on doit tenir sur le minis-