théologiens, parce qu’il orne ses récits de détails
fabuleux. Le seul manuscrit qu’on connaisse de
l’Histoire de Nicéphore est à Vienne dans la bibliothèque
impériale[1]. Jean Lang en a donné une version latine, Bâle. 1553 , in-fol., réimprimée plusieurs fois dans la même ville. Elle a été
traduite en français par Jean Gillot, champenois, Paris, 1567, in-fol. :
l’édition de 1578 est anonyme ; mais le frontispice porte qu’elle a été revue par deux docteurs en théologie ; et la dédicace au cardinal de Lorraine, est signée de Denis Hangart, neveu du fameux Hennuyer, évêque de Lisieux. Le texte grec fut enfin publié, avec la version de Lang, corrigée par Fronton du Duc, Paris, 1630, 2 vol. in-fol. ; cette édition laisse beaucoup à désirer : Lambecius a fait connaître les causes qui nuisirent à sa perfection (Voy. Comment. bibl. Vindobon. lib. 1 . add. 4.) On a encore de Calliste quelques Opuscules en vers, imprimés à la suite d’un Recueil d’ épigrammes de Théod. Prodrome, Bâle , 1536 , in-8o ; — le
Catalogue des empereurs et des patriarches de Constantinople, en
vers iambiques, reproduit par le P. Labbe avec une version latine , dans
le Protrepticon de Byzantin. histor. scriptoribus ; — un court Abrégé de l’Ancien Testament ; — un Catalogue des Pères de l’Église que Fabricius a inséré dans la Bibl. graeca, t. 6, p. 133 ; — un_ Catalogue des hymnographes grecs, réimprimé à la suite
de la dissertation d’Allatius : De libris ecclesiasticis graecor. , etc. Nicéphore est regardé comme l’un des
principaux rédacteurs du Synaxaire, ou Abrégé des Vies des saints ; mais
Combefis lui reproche de l’avoir défiguré par des fables tirées des légendes.
On conserve, à la bibliothèque de
Vienne, un ouvrage inédit de Nicéphore, intitulé : Syntagma de templo et miraculis S. Mariae ad Fontem. On peut consulter , pour plus
de détails, la Bibl. de Fabricius, t. 6, p. 130-135.
NICÉPHORE-GREGORAS. Voyez GREGORAS.
NICERON (Jean-François), connu par ses recherches sur l’optique, naquit à Paris en 1613 et annonça de bonne heure des dispositions à l’étude des sciences mathématiques. À l’âge de dix-neuf ans, il entra dans l’ordre des Minimes, et, après avoir terminé son cours de théologie, reprit ses premières occupations, autant que ses devoirs pouvaient le fui permettre. Il fut envoyé deux fois à Rome, et profita de son séjour dans cette ville, pour visiter les savants. Il professa ensuite la théologie, et fut enfin choisi par un de ses supérieurs généraux pour l’accompagner dans la visite des couvents de l’ordre en France. Le P. Niceron s’était attaché particulièrement à l’optique, et les progrès qu’il avait faits dans cette science promettaient de sa part de nouvelles découvertes, lorsqu’il mourut à Aix le 22 septembre 1646, âgé de 33 ans. On a de lui : 1e la perspective curieuse, ou Magie artificielle des effets merveilleux de l’optique par la vision directe, Paris, 1638, in-fol. ; réimprimée avec l’Optique et la Catoptrique du P. Mersenne, ibid., 1652, in-fol. Niceron la refondit, l’augmenta d’un grand nombre de remarques et la traduisit en latin sous ce titre : Thaumaturgus opticus, sive admiranda optices, etc., Paris, 1646, in-fol. Cette première partie devait être suivie de deux autres, dont la mort de l’auteur à privé les curieux.
2e L’Interprétation des chiffres, ou Règle pour bien entendre et expliquer facilement toutes sortes de chiffres simples, tirée de l’italien et augmentée, particulièrement à l’usage des langues française et espagnole, Paris, 1641, in-8o. Cet ouvrage est traduit en partie d’Ant.-Marie Cospi (voy. COSPI).
Le portrait du P. Niceron a été gravé in-folio par Lasne.
NICERON (Jean-Pierre), compilateur utile et
laborieux, naquit à Paris en 1685, de la même
famille que le précédent. Après avoir achevé ses
études avec succès, il entra dans la congrégation
des Barnabites, où il avait un oncle qui se chargea
de le diriger dans ce nouvel état. Il professa
pendant quelques années la rhétorique et les
humanités dans différents collèges, et s’appliqua
en même temps à l’étude des langues modernes.
Rappelé à Paris en 1716, il abandonna l’enseignement
pour se livrer tout entier à l’exécution
du projet qu’il avait conçu de publier les Vies
des savants depuis la renaissance des lettres.
Cette entreprise immense l’occupa le reste de sa
vie, qu’abrégea l’excès du travail. Il n’avait que
53 ans lorsqu’il mourut, le 8 juillet 1738. L’ouvrage
du P. Niceron est intitulé Mémoires pour servir à l’histoire des hommes illustres de la république des lettres, avec un catalogue raisonné de leurs ouvrages, Paris, 1727-1745, 43 vol. in-12 [2].
Le 10e volume, divisé en 2 parties qui se relient
séparément, et le 20e contiennent des corrections
et des additions pour les Vies déjà publiées, et
les derniers volumes (à commencer au 31e) referment
chacun la table alphabétique générale
de tous les articles contenus dans les volumes
précédents, table d’autant plus nécessaire que
l’auteur ne s’est assujetti à aucune espèce d’ordre.
Ou lui a reproché avec raison d’avoir donné
à sa volumineuse compilation un titre inexact,
puisque la plupart des écrivains qui y ont trouvé
place ne sont rien moins que des hommes illustres.
Il n’a pas su non plus conserver la proportion
entre ses notices, dont l’étendue est souvent
en raison inverse de leur véritable importance[3].
Mais, malgré ces défauts, on doit convenir que
l’ouvrage de Niceron est un des plus utiles qui
- ↑ Ce manuscrit faisait partie de la fameuse bibliothèque de Mathias Corvin, roi de Hongrie ; il en fut enlevé par les Turcs, et racheté à Constantinople pour la bibliothèque de Vienne.
- ↑ cet ouvrage a été traduit au allemand, avec quelques additions, au moins jusqu’au 24e volume ; les quinze premiers par Sigism. Jacq. Baumgarten, Halle, 1749-57, in 8° ; les six suivants par Fred. Eberhard Rambach, ibid, 1758-61 ; le 23e et le 24e par Th. de Jani, ibid., 1771-77.
- ↑ Les Vies de Bossuet de Fénelon n'occupent que quelques pages, tandis que celles de plusieurs théologiens obscurs remplissent un grand nombre de feuillets.