Aller au contenu

Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 31.djvu/422

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

che en 1859. (Voyez E. Cartier, le Bien et le Mal, tableau de M. V. Orsel, gravure de M. V. Vibert ; extrait du Correspondant. Paris, C. Douniol, 1859, in-8° de 16 pages). C’est dans cette toile qu’Orsel s’est dévoilé ; c’est aussi cette toile qui lui valut[1] la commande de la chapelle de la Vierge dans l’église de Notre-Dame de Lorette, qu’il commença en 1836 et qui était inachevée au moment de sa mort. La chapelle de Notre-Dame de Lorette représente toute la vie d’Orsel. « C’est, dit Charles Lenormant, une suite de soixante tableaux dont chacun lui a coûté, ou lui aurait coûté pour arriver à bonne fin, autant de réflexion, de travail et d’inquiétude que s’il eût mis au salon trois ou quatre grandes toiles par année, avec cette circonstance aggravants que rien de ce qu’il imaginait ne pouvait exister isolément et qu’il s’agissait non-seulement de bien faire en soi chaque tableau, mais encore de le fondre dans un vaste ensemble dont rien ne devait déranger l’harmonie continue. » (Voyez Peintures des litanies, exécutées par Victor Orsel dans la chapelle de la Vierge à l’église de Notre-Dame de Lorette à Paris, décrites par E.-C. Martin-Daussigny, Lyon, L. Perrin, 1851, in-8° ;

— Explication des peintures de la chapelle de la Vierge à l’église de Notre-Danse de Lorette, Paris, 1858, in-4° de 16 pages, imprimé d’après le manuscrit rédigé par Victor Orsel peu de temps avant sa mort). M. Alphonse Périn[2] fut chargé de terminer « cette tâche, en grande partie achevée, qu’une mort douloureuse a pu seule interrompre. Orsel y a mis toute sa science et tout son cœur, il y a mis toute sa vie. » Citons encore le Riche et le Pauvre (1846), dessin dont le sujet est emprunté a ces vers des Glanes de mademoiselle Louise Bertin :

..... Riches de la terre,
Que votre gerbe se desserre,
Qu’ici-bas elle soit légère ;
Au ciel, vous irez la finir !
L’épi que le pauvre ramasse,
L’ange le reçoit et l’entasse :
Dans les cieux, où Dieu les amasse,
Vous retrouverez vos moissons ;
Car, là-haut, aidé par les anges,
Seigneur, dans les célestes granges,
Le soir, tu comptes et tu ranges,
Pour nous les rendre, tous nos dons !

Ce dessin a été gravé sous les yeux de M. A. Périn par M. Danguin, deuxième prix de Rome, élève et successeur de Vibert comme professeur à l’école de Lyon. Rappelons le tableau du choléra pour la chapelle de Fourvières, dont il existe une description : Tableau 1 : otÿ` du choléra, peint par Victor Orsel pour la chapelle de Fourvières ; explication raisonnée lue à la société littéraire de Lyon dans sa séance du 28 janvier 1852, par E.-C. Martin-Daussigny, peintre, Lyon, 1852, in-8° ; rappelons également qu’il existe à l’école des beaux-arts un portrait de François I peint sur émail en 1836 par Drsel, et que son dernier dessin, exécuté d’une main trop souvent crispée par la douleur, représente la Prcscience de la Vierge. Marie est debout, son enfant repose ; elle médite sur les ro héties qui annoncent la mort du Christ. Telle Fut la dernière pensée toute chrétienne d’orsel, qui mourut, le 31 octobre 1850, d’un rhumatisme aigu, malgré les soins paternels du docteur Récamier. Son service fut célébré dans l’église de Notre-Dame de Lorette, et Charles Lenormant prononça un discours sur sa tombe. Orsel est mort célibataire ; son œuvre se publie par les soins et aux frais de M. Al honse Périn, qui a voué un véritable culte à iii mémoire de son ami. L’ouvrage commence par une notice biographique consacrée à l’artiste, due à la plume de M. Henri Trianon, bibliothécaire in Ste-Geneviève ; on y trouve un portrait d’Orsel, dessiné en 1849 par M. Périn, et gravé par lui à l’eau-forte en 1851 ; puis diverses livraisons comprenant : les dessins terminés, les compositions à l’état de premières pensées, les études pour tableaux, les croquis sur nature, les compositions achevées de sujets modernes. — Ouvrages à consulter pour la biographie de Victor Orsel : Beaux-arts, Orsel et Ocerbcck, par Charles Lenormant, membre de l’Institut, Paris, 1851, in-8° de 23 pages, extrait du Correspondant et réimprimé dans Beaux-arts et Voyages ; — Notice sur Victor Orsel, de Lyon, par M. E.-C. Martin-Daussigny, extrait de la Revue du Lyonnais.

Lyon, 1851 in-8° de 16 pages ; - Victor Orsel (signéz Henri Trianon), Paris. sans date, in-8° de 16 pages, extrait du journal l’/irtistc, 1 janvier 1851 ; — Du même auteur, 1851, in-8°, et autre édition in-fol. ; — Souvenirs artistiques.° Victor Orsel, par Louis Enault, Paris, 1851, in-8° de 12 pages ; — Extraits du Journal des Débats sur V. Orsel, Paris, 1863, in-fol. de 4 pag. B. ne L.


ORSEOLO (Pnnum l ), doge de Venise, avait dirigé la révolte des Vénitiens, lorsque ce peuple secoua le joug de Pierre Candiano IV, et fut é u, le 12 août 976, pour lui succéder. Il rebåtit le palais ducal et le temple de St›Marc, qui avaient été brûlés avec plus de trois cents maisons dans la sédition précédente ; et déjà il s’était concilié l’amour et le respect de ses concitoyens, lorsque St-Romuald, fondateur de l’ordre des Camaldules, vint à Venise avec un abbé de St-Michel en Gascogne. Leurs éloquentes prédications inspirèrent à Pierre Orséolo un si vif désir de retraite, qu’il s’eniuit du palais ducal, dans la nuit du 1 septembre 978, sans avoir pris congé de sa femme ni de ses enfants : il accompagne les missionnaires dans le couvent de St-Michel ; il y revètít l’habit de moine, et y vécut encore dix-neuf ans dans la pénitence. On a prétendu qu’il méritafpar ses vertus le don des miracles ; ce qu’il y a e sûr, c’est qu’il fut révgišé comme

  1. La commission chargée de désigner les artistes pour la décoration de Notre-Dame de Lorette était composée de Gérard, Guerin, P. Delaroche et de M. Ingres.
  2. On lui doit également la chapelle septentrionale à droite.