Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 32.djvu/14

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’ PAL vinces qu’il lui avait enlevées, et se plonge dans les débauches les plus honteuses, comrpe pour oublier son humiliation. Andmnic, l’aln de ses deux fils, et Cuntuze, fils d’Amuratb, forment de concert le projet d’ai-racher Q leurs pères le sceptre avec la vie. Amurath punit son fils en lui faisant bruler les yeux avec un fer aident ; et il ordonneà Paléologue dlinlliger le même châtiment à Andronic. Le faible empereur obéit ; mais. par une précaution qu’Amurath ne lui avait pas commandée, il enveloppa dans la punition du coupable Jean, fils ainé d’Andronic. Uopération se fit avec si peu de soin, qu’Andronic conserva l’usage-d’un œil, et que son fils n’éprouva d’autre infirmité ne celle de voir de côté. Les deux princes, exclus de la succession du trône, furent enfermés dans la tour d’Arsema ; et Paléologue associa à l’empire Manuel, prince vraiment digne de sa tendresse. Au bout de deux ans, Andronic gagne les Génois établis dans le faubourg de Galata, s’empare’de Constantinople, et enferme son père et son frère dans la même tour qui lui avait servi de prison. Paléologue s’échappe à son tour avec Manuel, et tous deux gagnent Scutari, d’où ils font connaître à leurs partisans qu’ils ne tarderontnpas à rentrer dans Constantinople. Andronic, e rayé, se liàte de proposer à son père de partager avec lui les débris de l’empire. Paléologue et Manuel conservèrent la capitale, et Andronic fixa sa résidence à Selybrie, où il termina ses jours. Tandis que Manuel se rend. aux ordres du sultan Bajazet suivi de cent Grecs des plus illustres familles, Paléologue, devenu veuf, épouse la princesse de Trébizonde, fiancée à son fils bien-aimé ; il s’alarme enfin des progrès de Bajazet, et emploie au rétablissement des fortifications de Constantinople les marbres précieux des anciennes basiliques qu’il fait démolir. Bajazet en est informé, et le menace de faire brûler les yeux à son fils Manuel s’il ne détruit pas tous les nouveaux ouvrages. Cet ordre est exécuté ; mais Paléologue, usé de débauche et accablé de chagrin, ne survécut que peu de temps à cette dernière humiliation ; il mourut méprise des étrangers et de ses sujets à l’âge de 59 ans. Son fils Manuel lui succéda (voy. Mimosa)., W-s.

PALÈOLOGUE (Jess Yll), empereur, petit-fils du précédent, naquit le 25 décembre 1390. Il fut associé en litt) à l’empire par Manuel, son père, et lui succéda en M25. l acheta la paix du sultan Amurath par la cession des villes qui lui restaient dans la Morée, et s’obligea en outre à lui payer annuellement la somme.de trois cent mille aspres..l.’empire ne s’étendait pas alors au delà des faubourgs de Constantinople. Paléologue ne pouviit attendre des secours que ·des Latins ; et il espéra en obtenir plus sûrement au moyen de la réunion des Egises grecque et latine, souhaitée depuis longtemps. Il envoya donc plusieurs ambassades au pape, qui les ac ai PAL. 9 cueillit avec empressement, et se décida enfin a se rendre lui-même au concile indiqué pour mettre un terme au schisrne. Le pape Eugène IV lui envoya. huit galères chargées de présents, et promit de fournir aux frais du voyage, que l’empereur grec n’était pas en état de payer. Palécogue partit de Constantinople vers la fin de novembre H3 ? avec une suite de sept cents personnes, parmi lesquelles se trouvait le savant abbé Bessarion, archevêque de Nicée (any. Bussiaron). Il fut reçu à Venise avec des honneurs extraordinaires, et se rendit ensuite à Ferrare, où le pape l’avait précédé pour l’ouverture du concile. Il y fit son entrée sous un dais soutenu par des princes et des seigneurs, dont quelques-uns étaient plus riches et plus puissants que lui. Le pape le reçut à la porte de son’appartement, et. après l’avoir embrassé tendrement, le conduisit à un siège qu’on lui avait préparé. Le concile s’ouvrit quelques jours après ; mais la peste s’élant déclarée à Ferrare, on le transféra en M39 à Florence, où ’l’aiTaire de la réunion fut terminée solennellement (I). Paléologue reprit le chemin de ses États avec moins de pompe qu’il n’étaît venu ; il rentra à Constantinople le Ier fé vrier IMO. La conduite que les prélats grecs avaient tenue au concile fut généralement désapprouvée dans l’Orient : Marc d’Éphèse. le seul qui ent refusé de souscrire l’acte de réunion, l’attaqua publiquement ; et le clergé de Constantinople en prononça la nullité. La division s’était glissée dans la famille impériale. Constantin Dracosès dépouilla de tous ses domaines Démétrius son frère, qui avait accompagné l’empereur en Italie. Démétrius, ayant vainement demande à ètre remis èn possession de ses biens, vint assiéger Constantinople, et, ne pouvant sen emparer. ravagea les environs. Paléologue eut r¢cours à Amurath pour rétablir la paix entre ses frères, et l’mourut de chagrin le 3I octobre IM8. Ce prince avait des vues politiques qu’il ne put pas réaliser ; sa douceur et son affabilité lui méritèrent l’alI’ection de ses pîîùiles. Il eut trois femmes : Anne, fille du duc de Moscovie, qui mourut avaïit l’âge de nubilité ; Sophie, fille du marquis de Montferrat, qulit répudia à cause de sa laideur ; et Marie Comnène, fille de l’empereur de Trébizonde, dont il n’eut pas d’enfants. Sort successeur fut Constantin Draoosès, le dernier des empereurs grecs en Orient (voy. Coxsrazvrix Dnacosàs). · W-s.

PALÉOLOGUE, empereurs de Constantinople. loge : Axoaoxrc Il et III, et Mieuzr. VIII.

PALÉOLOGIJE (Mrsrn). Voyez Mnsrn-P.icn.i.

PALÉOLOGUE (Jacques), fameux hérésiarque, né vers 1520 dans l’tle de Scio ; descendait des Paléologue qui ont occupé le trône de Constantinople. Il fut envoyé en Italie pour y faire ses (lp Sguropoli a écrit en italien l’Hi : wire du concile de Florence ; elle a été traduite en latin par Robert Crayghton, la Ilaye, IO0, tn-t•. 2