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logie à Copenhague, administre, de 1787 a 1811, plusieurs cures dans le bailliage nord d’Islande, en même temps qu’il eut la surintendance des églises de ce district. Il résigna successivement ses fonctions de 1814 a 1821, et se voua uniquement au culte de la poésie. Il laissa : 1° Chant funèbre (islandais) de la mort de l'évêque Gisle Magnusson, Holum, 1779 ; 2° Chant funèbre de l’historien Thorkull Olufsson, Videy, 1821 ; 3’ traduction métrique islandaise des Odes d’Horace ; 4° traduction islandaise des Épîtres d’Horace ; 5’ divers poèmes latins, de Virgile, Ovide, Tibulle, etc., traduits en islandais ; 6’ Næniæ latine ad mortem Joni Mœlleri, professoris Havniensis, dans le Skirnir, 1836. — Petursson (Sigurdur), frère cadet du précédent, jurisconsulte islandais, né en 1759, mort a Reikiavik le 6 avril 1827. Il a laissé un important ouvrage posthume en islandais, intitulé Monuments des lois, publié à Reikiavik en 1844. — Pétour Petursson a laissé deux fils également savants, dont l’ainé, Pétour II, né en 1808, et depuis 1861 professeur à Copenhague, a, outre des documents sur l’histoire ecclésiastique de l’Islande, publié en islandais des Sermons en prose, 1839, et des Homélies en vers, 1854.

— Son frère cadet, Bryngolfour Petursson, né en 1812, outre la publication de divers anciens poëmes islandais, a rédigé, de 1833 à 1816, plusieurs revues littéraires islandaises. Nous ne savons pas si les deux frères vivent encore.

R-1.-n.


PEUCER (Gaspar), médecin et mathématicien, né le 6 janvier 1525 à Bautzen, dans la Lusace, acheva ses cours à l’académie de Wittemberg, et y prit ses degrés. Son activité lui mérita l’amitié de Blélanchthon, dont les conseils lui furent très-utiles, et qui finit par lui donner en mariage une de ses filles. Peucer, chargé d’abord de l’enseignement des mathématiques, fut pourvu en 1559 d’une chaire de médecine qu’il remplit avec beaucoup de succès. Il se vit alors l’objet des attentions de toute la cour de Saxe. L’électeur lui-même, charmé d’avoir fixé dans ses États un homme d’un si rare mérite, le confirma dans la surintendance de l’académie, dont à sa prière il augmenta les revenus, et lui fit l’honneur d’être le parrain d’un de ses enfants. Cette haute faveur fut de courte durée. Les liaisons de Peucer avec Hubert Languet, calviniste zélé, le firent soupçonner d’en partager les opinions, et refroidirent l’électeur à son égard. On répandit le bruit qu’il favorisait la lecture des ouvrages de Théodore de Bèze ; enfin ses ennemis l’accusèrent d’être l’auteur d’un traité de la Cène composé d’après les principes de Zwingli. Mandé à Dresde (1" avril 1574) pour se justifier des imputations qui pesaient sur lui, il fut jeté dans une prison et traité avec la dernière rigueur. En vain Peucer protesta de son innocence. On lui fit entendre que l’aveu de ses fautes pouvait seul en mériter le pardon ; et il consentit enfin a signer une déclaration qui lui fut dictée par ses juges eux-mêmes. Cet acte, qui lui avait été arraché par ses ennemis, devint entre leurs mains une arme terrible. On l’avait obligé de se reconnaître le chef d’un complot tendant à faire prévaloir dans la Saxe les principes du calvinisme ; on voulut le contraindre à nommer ses complices : en vain protesta-t-il qu’il n’en avait pas ; le malheureux Peucer, au lieu de la liberté qu’on lui avait promise, fut renfermé dans une tour, et traité comme un criminel d’État. Son courage l’empêcha de se livrer au désespoir ; il finit même par s’habituer à sa prison : et comme il était privé de papier et d’encre, il prit une Bible qui faisait son unique lecture, et écrivit ses pensées sur les marges avec une paille trempée dans une liqueur où il avait fait dissoudre des croûtes de pain brûlées. L’empereur et le landgrave de Hesse sollicitèrent inutilement la grâce de Peucer. Ce ne fut qu’au bout de onze années qu’il recouvra sa liberté, à la prière du prince d’Anhalt, beau-père de l’électeur de Saxe. Il sortit de prison le 8 février 1586, après avoir juré solennellement qu’il ne se permettrait jamais aucune plainte sur a manière dont on en avait agi avec lui. Il apprit alors que sa femme était morte de chagrin, et que ses biens avaient été dissipés pendant sa longue détention. Il se retira à Zerbst, dans les États du prince d’Anhalt, et épousa en 1587 une riche veuve, qui voulut faire partager sa fortune à un homme qu’elle estimait. Peucer mourut à Dessau le 25 septembre 1602 à l’âge de 78 ans, regretté pour la douceur de ses mœurs et pour sa probité. Il a laissé un grand nombre d’ouvrages, presque tous oubliés aujourd’hui, dont on trouvera la liste dans le tome 4 des Éloges des hommes illustres de Teissier, et dans le tome 25 des Mémoires de Niceron. C’est Peucer qui fut l’éditeur des œuvres de Mélanchthon, son beau-père, qu’il publia à Wittemberg en 1562, avec des préfaces à la tête de chaque volume. Il ajouta aussi à sa Chronique, connue sous le nom de Carion, un quatrième et un cinquième livre qui contiennent l’histoire universelle depuis Charlemagne jusqu’à la mort de Maximilien Ier (voy. Carion). Parmi les productions de Peucer, on se contentera de citer : 1° Elemento doctrine de circulis cœlestibus et primo motu, Wittemberg, 1551, in-8°. Cet ouvrage, qui eut beaucoup de vogue dans le temps, est rédigé d’après les principes de Copernic. 2° Commentarius de præcipuis divinationum generibus, in quo a prophetiis divina auctoritate traditis et physicis prædictionibus separantur diabolicœ fraudes et superstitiosæ observationes, ibid., 1553, in-8°. Le P. Niceron en indique sept éditions de différents formats. Ce traité a été traduit en français par S. Goulart, Senlisien, sous ce titre : les Devins, ou Commentaire des principales sortes de divination, Lyon, 1581, in-4°, rare. L’auteur, malgré ses distinctions, ne peut manquer aujourd’hui d’être taxé de crédulité. 3° De dimensione terræ et geometricæ nume