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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 33.djvu/430

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PIT
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campagne de 1850. Pitipoff a traduit dans le dialecte petit-russien, le plus gracieux de tous les dialectes russes : 1° Choix des Harmonies et Méditations de Lamartine, vers 1833 ; 2° Choix des Odes et ballades de Victor Hugo, 1840 ; 3° Choix des Orientales et Chants du crépuscule, de Victor Hugo, 1845 ; 4° Choix de chansons de Schiller, Gœthe, Coleridge, Thomas Moore, etc., 1847 ; 5° Poésies originales en dialecte petit-russian, etc.

R-l-n.

PITISCUS (Barthélémy), né en 1561 à Schlaume, près de Grumberg en Silésie, fut précepteur de Frédéric IV, électeur palatin, (puis chapelain du même prince. Il mourut à Heidelberg le 2 juillet 1613. Outre quelques ouvrages écrits en latin contre les théologiens de Wurtemberg et depuis longtemps oubliés, on a de lui : 1° Trigonometria : libri quinque, item problematum variorum nempe geodœticorum, altimetricorum, geographicorum, gnomonicorum, astronomícorum libri decem. Editio tertia, cui recens accessit problematum architectonicorum liber unus, 1612. Les deux éditions précédentes étaient de 1599 et 1608. Parmi les raisons qu’il donne pour se disculper de ce qu’étant théologien il publie des livres de mathématiques : C’est, dit-il, que l’étude de l’astronomie est propre à adoucir les mœurs. « Bon Dieu! s’écrie-t-il, quel ornement que la douceur! combien il « est rare chez les théologiens, et combien ne serait-il pas à souhaiter que tous les théologiens fussent mathématiciens, c’est-à-dire des hommes doux et faciles à vivre! » On s’était aperçu que les tangentes et les sécantes des derniers degrés étaient inexactes dans le grand ouvrage de Rhetícus (Opus Palatinum de triangulis). Pitiscus fut chargé de les corriger, ce qui nécessita la réimpression de quatre-vingt-six pages ; avec ces corrections, l’ouvrage reparut sous ce titre : 2° Georgii Joachimi Rhetici magnus canon doctrine : triangulorum ad decades secundorum scrupulorum, recens emendatus à Bartholomœo Pitisco Silesio. Addita est brevis commonefactio de fabrica et usu canonis, etc. Les exemplaires ainsi* corrigés sont très-rares. Pitiscus est principalement connu par un ouvrage plus important qui n’est pas de lui et que, par une méprise assez singulière, Montucla lui attribue, en sorte que cet ouvrage se nomme aujourd’hui le Pitiscus, par abréviation probablement ; car il suffit d’en lire le titre pour le rendre au véritable auteur. 3° Thesaurus mathematicus sive canon sinuum ad radium 1.00000.00000.00000, et ad dena scrupula secunda quadrants jam olim lucredibili labore ac sumptu à Georgia Joachimo Rhetico supputa tus, ac nunc prímum in lucem edítus.... À Bartholomœo Pitisco.... 1613. On voit donc que Pitiscus n’en fut que l’éditeur. Le manuscrit était égaré et confondu parmi les papiers de Valentin Othon, premier éditeur de l’opus Palatinum : c’est par les soins de Pitiscus qu’il fut retrouvé et imprimé. C’est l’ouvrage le plus étendu qui existe encore sur les sinus ; les exemplaires en sont fort rares. Lalande, qui l’avait longtemps cherché inutilement, était parvenu, par des invitations insérées dans les journaux, à s’en procurer trois exemplaires. L’ouvrage de Rhélicus donnait de plus les sinus et cosinus de seconde en seconde pour tout le premier degré. Pitiscus y joignit : des méthodes soit algébriques, soit synthétiques, pour trouver ces mêmes sinus à 25 décimales, et des tables à 22 décimales pour les secondes de 20 en 20’ depuis 0.10" jusqu’à 34’.50”. Les additions de Pitiscus manquent dans quelques exemplaires.

D-L-e.


PITISCUS (Samuel), savant philologue, neveu du précédent, naquit en 1637 à Zutphen, dans la Gueldre hollandaise. Après avoir achevé ses premières études, il alla suivre à Deventer les leçons du célèbre J.-Fred. Gronovius, qui lui fit faire de grands progrès dans les langues anciennes. Il se rendit ensuite à Groningue, où il lit ses cours de théologie et fut admis au saint ministère. De retour à Zutphen, il résolut de se dévouer aux fonctions pénibles de l’enseignement et mérita par son zèle et son application à ses devoirs d’être mis à la tète de l’école latine de cette ville. En 1685 il fut nommé recteur du collége de St-Jérôme d’Utrecht, place importante qu’il remplit trente-deux ans avec beaucoup de distinction. Pitiscus fut marié deux fois : sa première femme, outre qu’elle était d’une humeur insupportable, vendait les livres de son mari afin de satisfaire son goût pour le vin ; la seconde, d’un caractère plein de douceur et d’ailleurs excellente ménagère, lui laissa le loisir de s’appliquer à l’étude. Il avait eu le bonheur de trouver ans le libraire Halma un véritable ami qui lui paya généreusement ses travaux ; et comme il avait beaucoup d’ordre et d’économie, il amassa une fortune considérable dont il sut faire un bon emploi. Pitiscus mourut à Utrecht le 1er février 1717, à l’âge de 80 ans[1]. Par son testament il fit don aux pauvres d’une somme de dix mille florins. On doit à cet infatigable philologue de bonnes éditions avec des préfaces et des notes de Quinte-Curce, Utrecht, 1685 et 1693, in-8° : ces deux éditions font partie de la collection des Variorum ; mais on préfère celle de 1693 comme un peu plus complète que l’autre (voy. le Manuel du libraire, de M. Brunet) ; - du Polyhistor, de Solin, avec les Observations de Saumaise sur Pline, ibid., 1689, 2 vol. in-fol. ; - de Suétone, 1690, 2 vol. in-8°, Leuwarden, 1714, 2 vol. in-1°, fig. ; - d’Aurelius Victor, Utrecht, 1696, in-8° ; — du Pantheon mythicum, du P. Pomey, ibid., 1697 ou 1701, in-8° ; - des Antíquitates Romana de J. Rosini, ibid., 1701, in-4°. On a en outre de lui : 1° Lexicon latino-belgicum, 1701, in-4°, Dordrecht, 1725, même format : Pitiscus prit pour base de son travail le dictionnaire latin de

  1. Barral, dans la préface de la traduction du Dictionnaire des antiquités, dit que Pitiscus se démit de se charge de recteur en 1711, et qu’il mourut dix un après, à l’âge de 90 ans.