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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 37.djvu/203

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t. 2, p. 5 et suiv.). On sait qu’Arnauld et Nicole en prirent la défense, et que cette dispute, à laquelle Saci resta constamment étranger, dura plus de vingt ans. Une note de Racine nous apprend que la traduction fut l’ouvrage de cinq personnes : Saci, Arnauld, le Maistre, Nicole et le duc de Luynes. Saci faisait le canevas et ne le remportait presque jamais tel qu’il l’avait fait ; mais il avait lui-même la principale part aux changements, étant assez fertile en expressions. En effet, on dit qu’il avait refait trois fois cette version, parce qu’à la première le style lui parut trop recherché et à la deuxième trop simple. 9° La Sainte Bible, en latin et en français, avec des explications du sens littéral et du sens spirituel, Paris, 1672 et ann. suiv., 32 vol. in-8o. Cette version, qui fut terminée par Thomas du Fossé (voy. ce nom), a eu beaucoup de vogue et a été réimprimée dans tous les formats. La Concorde des quatre évangélistes, qui s’y trouve ordinairement, est d’Antoine Arnauld ; la traduction des livres apocryphes, à la suite de l’Apocalypse, forme un volume séparé dans les grandes éditions in-8o. La plus belle édition est celle de Paris, 1789-1804, 12 vol. grand in-8o, grav., et dont il a été tiré des exemplaires in-4o, papier ordinaire et papier vélin (voy. le. Manuel du libraire de Brunet au mot Bible). 10°. Lettres chrétiennes et spirituelles. Paris, 1690, 2 vol. in-8o. 11° Les Psaumes de David, traduits en français suivant l’hébreu et la Vulgate, avec une explication tirée des saints Pères, ibid., 1696, 3 vol. in-12 ; la traduction des Psaumes avait paru des 1666, in-12. Saci trouvant la Vulgate obscure en quelques endroits et jugeant le texte hébreu aussi très-bon, donna les deux traductions séparées, afin que l’on pût les comparer et éclaircir l’une par l’autre. M. Languet, archevêque de Sens, trouve la version de Saci un peu languissante et ajoute qu’elle passe pour exacte (Journal des savants, 1666, p. 413). Rondet a publié, sous le titre de Manuel du chrétien, les traductions de Saci des Psaumes, du Nouveau Testament et de l’imitation. Consultez aussi Port-Royal, par M. Ste-Beuve. W—s.


SACK (Jean-Auguste), l’un des hommes politiques les plus renommés de la Prusse, naquit a Clèves en 1764, fit ses études aux universités de Duisbourg, de Halle, et entra comme référendaire, puis comme conseiller, dans l’espèce de gouvernement qui existait alors à Clèves. Après l’invasion des Français en 1794, il fut un des membres de la commission des subsistances militaires et fit pour les approvisionnements de l’armée plusieurs voyages à Browe et à Hambourg. Après la paix de Bâle en 1795, Sack fut chargé de quelques négociations avec le général Hoche relativement aux possessions prussiennes de la rive gauche que le cabinet de Berlin avait abandonnées, mais qu’il espérait bien recouvrer un jour. Dans cette espérance, il voulut encore les faire administrer par des autorités prussiennes et selon les anciennes lois du pays. Mais les succès des armées françaises, allant toujours croissant, détruisirent bientôt cet espoir, et l’administration comme la législation française fut définitivement introduite dans le pays de Clèves et la Gueldre prussienne, qui furent créés en départements. Alors Saclt fut nommé conseiller privé des finances à la direction générale de Berlin, et il eut une grande part aux améliorations qui furent opérées dans l’administration des finances. Son crédit et son influence augmentèrent beaucoup, et c’est dans cette position qu’il se trouvait lorsque les Français envahirent la Prusse en 1806. Il ne quitta point son poste et continua d’administrer dans des circonstances aussi difficiles avec autant de courage que d’habileté. Quand le roi Frédéric-Guillaume revint dans sa capitale après la paix de Tilsitt, Sack lut nommé conseiller privé, ayant la direction de la police et des affaires ecclésiastiques. Sack s’en acquitta avec une grande capacité. Ce fut surtout dans les derniers temps de l’occupation française qu’il eut occasion de déployer son zèle et son activité. Travaillant avec le célèbre Stein et les généraux Scharnhost et Gneisenau, il les seconda parfaitement dans la propagation du tugendbund et l’organisation des landwehrs qui devaient soustraire l’Allemagne au joug de Napoléon. Par ses soins, tout fut secrètement préparé ; et quand la guerre éclata en 1813, il fut nommé gouverneur civil de tous les pays entre l’Elbe et l’Oder qui allaient être traversés et ravagés par tant de passages de troupes et d’invasions d’armées. Par ses soins, plus de 10.000 volontaires sortirent de la capitale seulement. Lorsque les armées de la coalition pénétrèrent au delà du Rhin, Seck fut jusqu’en 1815 administrateur général des départements de la rive gauche. Alors il fut créé chevalier de l’Aigle rouge et passa en Poméranie avec le titre d’excellence et de conseiller privé. L’université de Halle lui déféra celui de docteur honoraire, et il resta dans cette position jusqu’à sa mort, en 1830. — Le baron Albert Sack, chambellan du roi de Prusse et probablement de la même famille que le précédent, ayant été forcé, par des motifs de santé, de se rendre aux îles Madère, puis à Surinam, y fit des recherches sur l’histoire naturelle et publia à son retour, en 1810, un ouvrage intitulé Détails d’un voyage à Surinam, vol. in-4o. — Un autre Sack, ministre protestant, a publié des Sermons prononcés devant le roi de Prusse, et qui ont été traduits en français par la reine Elisabeth. Berlin, 1777, in-8o. M—Dj.


SACKEN (le baron Osten von der), général russe, né en Livonie, d’une famille noble, en 1750, entra de bonne heure au service dans un régiment de cavalerie et se distingua dans la guerre contre les Turcs et les Polonais, sous les ordres de Bomanzoff et de Souwarow. Reconnu bientôt pour un des meilleurs officiers de cavale-