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lien, ce qui donne souvent à ses églogues un air tant soit peu bizarre. On doit à Jean Martin une traduction française de l’Arcadia, Paris, Vascosan, 1544, in-8e. 2e Sonetti e Canzoni, Naples, 1530, in-4., très-rare. Si dans ces poésies Sannazar ne s’est montré qu’un imitateur de Pétrarque, il faut convenir qu’il en a été le plus élégant. L’Arcadia, les Sonetti, les Canzoni, une petite pièce sur la prise de Grenade et quelques lettres qui composent le Recueil complet des ouvrages italiens de Sannazar, ont été publiés, en 1723, en un seul volume in-4, à Padoue, précédés de la vie du poète écrite par Crispe de Gallipoli. 3e De partu Virginie lib. 3. — Eglogae 5. — Salices et lamentario de morte Christi, Naples, 1526, in-4. Le poème de l’Enfantement de la Vierge ne fut achevé qu’après le dernier retour de l’auteur, ce qui n’empêche pas qu’il ait pu être commencé même avant son départ. Dans quelques éditions postérieures, on a inséré les deux brefs de Léon X et de Clément VII ; le premier rédigé par Bembo et l’autre par Sadolet. Ce poème, qui valut à Sannazar le titre de Virgile chrétien, a été traduit en français par Colletet, qui l’a intitulé les Couches sacrées de la Vierge, Paris, 1646 (1)[1], et en italien par Giolito, Casaregi, Bigoni et Lazzari. Les Eglogues sont au nombre de cinq et probablement les seules que Sannazar ait composées. Ceux qui, sur l’assertion de Giovio et de Paul Manuce, ont cru qu’un pareil nombre s’était égaré pendant le séjour du poète en France n’ont pas réfléchi que la quatrième églogue est adressée à Ferdinand d’Aragon, retenu prisonnier à Madrid après la mort de son père, et la cinquième à Cassandre Marchese, à laquelle Sannazar ne s’attacha qu’après son retour à Naples. Le poème sur l’Enfantement et les autres poésies latines de Sannazar furent réimprimés ensemble, en 1719, à Padoue, in-4o, précédés de la vie du poète, écrite en latin par J.-Ant. Volpi. Cette édition contient, entre autres, les épigrammes que des éditeurs plus scrupuleux ont quelquefois supprimées, par égard pour la cour de Rome ; une des plus belles est celle que l’auteur composa pour Venise, et dont il fut noblement récompensé par le sénat de cette ville. Sannazar avait une telle prédilection pour Virgile et Properce qu’il célébrait tous les ans la tète du premier par un banquet, dans lequel un de ses valets lui récitait les vers du second. Ce domestique était un nègre, auquel le maître avait imposé son propre nom : ce qui a fait dire à Lenfant dans le Poggiana que le poète Sannazar n’était pas un chevalier napolitain, mais un affranchi d’Actius Sincerus. La vie de Sannazar a été écrite par Crispo, Giovio, Porcacchi, Volpi, et en dernier lieu par Mgr Colangelo, dont l’ouvrage a été réimprimé en 1820, in 8o. A-g-s.

(1) L’abbé de la Tour a donné une traduction française de ce poème (Paris, 1830, in 10o, en y joignant une notice sur la vie et les ouvrages de l’auteur. M. St-Marc Girardin a fait de ce même ouvrage l’objet d’une appréciation intéressante, Revue des Deux-Mondes, avril 1850.



SAN PIETRO. Vegas SAMPIETRO.

SAN PLANCAT. Voyez CAMOT.


SANREY (AGNUS (1) BENIGNUS), savant théologien, naquit à Langres en 1589, de parents si pauvres qu’il fut obligé, pour gagner sa vie, de garder les moutons d’un boucher jusqu’à l’âge de quatorze ou quinze ans. Un de ses compagnons, qui faisait des jarretières et des cordons de chapeaux avec la laine qu’il tirait du dos des moutons, lui apprit à lire et à faire son petit métier. Devenu assez grand pour être un peu plus qu’un berger, il revint à la ville, où il entra au service de Médard, avocat du roi. Lorsqu’on l’envoyait aux offices, il prenait plaisir à chanter, car il avait une belle voix et une mémoire des plus heureuses. La place de clerc d’œuvre étant devenue vacante dans la paroisse de St-Martin, le cure et les chapelains la lui offrirent, mais il la refusa, disant qu’il savait à peine lire et que les enfants qui l’avaient vu garder les moutons se moqueraient de lui. À la fin il se laissa gagner par un des chapelains. qui lui enseigna à pr0° noncer le latin. Ce bon ecclésiastique lui ayant fait présent d’un Despautere, le jeune chantre parvint, au bout de deux ans. À faire des thèmes irréprochables. Le traitement de Sanrey ne lui permettant pas d’acheter de l’huile pour travailler pendant la nuit, il attendait que chacun fût endormi, descendait dans l’egIise et lisait ou composait à la lueur de la lampe qui brûlait devant le tabernacle. Les progrès qu’il avait laits dans la langue latine engagèrent les chapelains le placer au collège de Langres pour y continuer ses études ; il y fit sa rhétorique avec tant de succès qu’on le jugea capable d’en occuper la chaire. L’intenlion de Sanrey était d’embrasser l’état ecclésiastique. L’archidiacre de la cathédrale de Langres l’envoya à Lyon et l’adressa an P. Théophile Raynaud, qui l’airla de ses conseils et de ses livres pendant qu’il faisait son cours de théologie et de philosophie. Dès qu’il fut sous diacre, il alla prêcher dans les campagnes voisines de Lyon ; et quand il fut ordonne prêtre, il se livra entièrement à la prédication. Pendant le séjour de Louis XIII et de sa cour à Lyon, en 1622, Sanrey prêcha devant Anne d’Autriche qui lui fit donner un brevet de prédicateur ordinaire du roi. avec promesse de reconnaître son mérite à la première occasion. Ses amis lui conseillèrent de suivre la cour, mais, dans le chemin, il tomba trois fois de cheval et revint à Lyon. Quelque temps après. il se porta candidat à la theologale de Beaune et l’emporta sur quinze ou seize compétiteurs par son éloquence et par son érudition. Un des collateurs des chapellenies

  1. (1) L’abbé de la Tour a donné une traduction française de ce poème (Paris, 1830, in 10e, en y joignant une notice sur la vie et les ouvrages de l’auteur. M. St-Marc Girardin a fait de ce même ouvrage l’objet d’une appréciation intéressante, Revue des Deux-Mondes, avril 1850. gelo, dont l’ouvrage a été réimprimé en 1820, in 8e.