Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 37.djvu/688

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SAN Royal et à Itousseaux. Dés la fondation de la garde nationale, il fut nommé commandant de l’un des bataillons du faubourg-. Attaché au parti contraire à Lafayette, il fut accusé, par ce commandant général, d’avoir tiré sur son aide de camp Desmottes, le jour où le peuple s’était porté en tumulte au château de Vincennes. Santerre repoussa l’accusation et intenta un procès i Lafayette ; mais ayant pris part, la même année (t791}, à l’émeute du Champ de Mars, pour faire prononcer la déchéance du roi, il fut decrété de prise de corps, prit la fuite et se cacha. de même que Marat et Danton. Libre par l’amnistie qui fut proclamée après l’acceptation de la constitution, il obtint plus l’influence en l 792, pendant la lutte des jacobins contre le parti royaliste expirant. et fut un des principaux conducteurs de la populace de son faubourg dans la journée du 20 juin troy. Mania-Aroizvr-:1·r-a). S’étant porté aux Tuileries après avoir fait agréer un des drapeaux de l’insurrection à l’assemblée législative, il outragea le roi et sa famille. Lorsque le calme fut rétabli par le secours de la garde nationale, on l’entendit s’écrier de dépit z « Le coup est manqué. » Le 3t juillet suivant, Santerre, donnant un repas cirique aux Marseillais, échaufla les, tètes, par une querelle suscitée aux Champs-Elysées entre cesmèmes Marseillais et des grenadiers du bataillon des Filles St-Thomas. signalés comme attachés à Louis XVI. Mais ce fut surtout dans la journée du 10 août qu’il seconda les efforts des révolutionnaires pour renverser la monarchie., La commune insurgée le nomma, immédiatement après l’assassinat de Mandat, commandant de la garde nationale ; et ce fut en cette qualité qu’il conduisit Louis XVI a la tour du Temple. Il fut mandé à la barre de fassernblée afin de rendre compte des mesures prises pour la sûreté des soldats suisses échappés aux massacres ; et, le même jour. il prononça un discours à la commune pour arrêter les vengeances. Dès lors, les plus avancés le crurent peu propre à présider aux massacres des prisons ; aussi Marat le regardait-il comme un homme sans caractère. La commune, qui gouvernail à cette époque, crut devoir l’écarter momentanément. Elle le chargea, le 3l août, d’aller passer une revue à Versailles, d’où il ne revint à Paris que le li septembre, en sorte qu’il n’assista, ni i Paris ni à Versailles. aux meurtres commis dans les prisons ou sur les prisonniers venus d’Orléans. Le 18 septembre, il parut à la barre de l’assemblée législative, où il attribua les mas-SGCIPS atm reste faristocratic erpirenlc. Nommé peu a(près maréchal de camp, il ofl’rit sa démission e commandant de Paris, à cause d’une révolte de la garde nationale de service au Temple. Le tt décembre, il accompagna Louis XVI à la, barre de la convention, pour l instruction de son procès. Peu de jours après, il remità cette assemblée une lettre qu’on lui avait adressée pour

SAN. 683 ce prince, s’élevant à cette occasion contre les complots des royalistes. Le 2l janvier 1793, après avoir rendu compte à la convention de la tranquillité de Paris et des dispositions pour l’exé· cution de Louis XVI, il commande, de concert avec Berruyer, les troupes chargées de protéger cette exécution. Les journaux du temps annoncèrent que c’était Santerre ui, par un roulement de tambours, avait empècqbé le roi de parler au peuple de dessus l’echa aud. Cependantquelques personnes attribuent l’ordre qui en fut donné à un officier d’élat-major, nommé Beaufranchet ; mais Santerre, en rendant compte de l’exécution à la commune, dans le jour même, dit positivement que « le tyran avait voulu encore une fois tromper le peuple », mais qu’il avait su l’en · empêcher par un roulement de tambours. Peu de témps après, il écrivit à la convention qu’nl venait de recevoir deux lettres par lesquelles le comte de Provence (depuis Louis XVIII) ui noti-Iiait sa régence et l’avén«-ment de Louis XVII depuis le 2l janvier. Le soulèvement de la Vendée ayant inquiété la faction dominante, on fit dans Paris des levées extraordinaires pour aller combattre les insurgés. Santerre se fit donner le commandement de ces nouveaux bataillons. Avant. son départ, il remit à la convention un plan de campagne, et il vint annoncer à la barre qu’il allait se mettre en marche à la tète de Ilt,000 hommes et de 80 pièces de canon, exagérant à dessein les forces de la commune, qui ne s’élevaient qu’à 8 ou 10,000 hommes et à &0 pièces de canon. Mais, constamment malheureux dans cette guerre, il se plaignit à plusieurs reprises de l’indiscipline de l’armée faisant partie de celle qu’on appelait armée de Saumur ; il en donna souvent des nouvelles directement au conseil général de la commune. Il annonçait avec emphase une attaque générale contre les Vendéens. Marchant en avant vers Chollet. sur deux colonnes, il poussa ses avant-postes à la vue de Coron, le 18 setembre, pour attaquer les royalistes ; mais il flint prévenu par les insurgés de œtle partie de la Vendée. conduits par Pyron de la Varenne. En vain Santerre fit avancer de nouvelles troupes et quelques pièces d’artillerie légère pour soutenir ses tirailleurs. Il avait choisi une mauvaise position ; et sa ligne ayant été rompue, le désordre qui se manifesta devint le signal d’une déroute générale ; et Santerre ne put rallier ses fnyards qu’à Doué. Cette défaite de Coron fut plus connue dans l’armée sous le nom de déroule de Sanm-r¢. Le bruit se répandit qu’il avait été tué, et on lui fit à Paris l’épitaphe suivante : Ci-gtt le général Santerre, Qui n’ent de Mars que ln blàre. Ce fut dans ses bagages que les Yendéens trouvèrent le plan de campagne arrêté contre eux à Saumur ft). « Il ne fut pas même recherche pour rtl On y remarquait cette phrase : ~ Que l’nru=ee commardëe