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relibus omnibus Italiae, sicque totius orbis, proprietatibusque eorum, Ferrare. 1685, in-fol. ;

  1. 2e Practica de œgritudinibus a capite usque ad pedes, Pavie, 1486, in-fol. : Venise, 1498 et 1560, sous le titre de Practica major ;
  2. 3e Practica canonica de febribus, pulsibus, urinis, egestionibus, balneus Italiae et vermibus, Venise, 1498, 1503, 1554, in-fol. : Lyon. 1560. in-8o ;
  3. 4e De arte conficiendi aquam ritœ simplicem et compositam libellus, Haguenau, 1532 ;
  4. 5e In medicinam practicam introductio, sive de compositione medicinarum liber ; item catalogus continens tam simplicium quam compositorum medicamentorum nomenclaturas, usum et summam, Strasbourg, 1533 ;
  5. 6e Libro della natura e virtu delle cose che nutriscono, orrero trattati de i grani, delle erbe, radici, agrumi, frutti, vini, degli animali, pesci, etc., Venezia, 1576, in-4o ;
  6. 7e De magnificis ornamentis regia civitatis Paduœ, inséré par Muratori dans le tome 20 des Scriptores rerum Italicae.

Z.


SAVONAROLA (Frère Jérôme), petit-fils du précédent, religieux de l’ordre de St-Dominique et célèbre prédicateur, naquit à Ferrare le 21 septembre 1452. Il vint à Florence en 1488 et fut nommé prieur du couvent de St-Marc. Laurent de Médicis était alors à la tête de la république : la liberté n’existait plus que de nom ; tout dans l’Etat dépendait de la volonté d’un seul homme ; et les Florentins, pour se consoler, se plongeaient dans tes vices et la mollesse, Savonarola joignait une grande pureté de mœurs, une grande élévation d’âme à une éloquence entraînante. Il attaqua le pouvoir des Médicis dans le dérèglement qu’ils avaient encouragé, et dont ils tiraient parti ; il exhorta avec ferveur à la réforme de l’Etat et de l’Eglise ; et, prenant les vœux ardents d’une âme probe pour des révélations, il annonça comme prochaine une ère nouvelle de liberté et de foi, qui succéderait aux calamités dont l’Italie était menacée. Laurent de Médicis fut témoin, pendant quatre ans, des efforts de Savonarola pour réformer l’Etat ; mais il respecta les vertus du moine et la pureté de son zèle ; il le fit même venir à son lit de mort, en 1492, et-là, Jérôme lui demanda de renoncer au pouvoir qu’il avait usurpé et de rendre la liberté à sa patrie. Après la mort de Laurent, le crédit de Savonarola alla croissant chaque jour à Florence. Il eut, comme ambassadeur de la république, plusieurs conférences avec Charles VIII, roi de France, et il montra, en parlant au conquérant, ce courage religieux qu’aucun courage humain ne peut égaler. Après le départ du toi, il prêcha devant les seigneuries et tous les citoyens assemblés ; son discours était divisé en quatre parties : la crainte de Dieu, l’amour de la république, l’oubli des injures passées, l’égalité des droits pour l’avenir. Ce discours fit une profonde impression, et, le 23 décembre 1494, la république de Florence fut reconstituée selon les conseils de Savonarola. Cependant

SAV


Alexandre VI occupait la chaire de St-Pierre, et la conduite de ce pape et de sa famille était un scandale pour toute la chrétienté. Savonarola, dans ses prédications, fit plusieurs fois allusion aux désordres de l’Eglise romaine, et au besoin qu’elle avait d’être réformée dans son chef et dans ses membres. Alexandre, de son côté, ne put voir avec indifférence attaquer un pouvoir dont il abusait si étrangement. Il somma le prédicateur, à plusieurs reprises, de venir à Rome pour y rendre compte de sa foi, et il appuya ses sommations d’une menace d’excommunication contre le moine et d’interdit contre la république, s’il n’était pas obéi. Les Florentins firent, à plusieurs reprises, révoquer la citation, et ils mirent beaucoup de chaleur à défendre Savonarola, qui pendant quelque temps s’abstint de prêcher ; mais son ami frère Dominique de Pescia, qui était animé d’un même zèle, et qui l’égalait presque en éloquence et en talents, occupait la chaire à sa place. Avant la fin de l’année 1495, Savonarola recommença cependant à prêcher, et l’affluence était si grande à ses sermons que l’ancienne cathédrale de Florence ne suffisait point à contenir les auditeurs, et qu’on fut obligé d’y construire de vastes galeries pour doubler le nombre des places. Le changement dans les mœurs produit par ces prédicateurs parut bientôt avec évidence ; et cette ville, naguère la plus corrompue, devint la plus modeste et la plus pieuse de l’Italie. Mais cette réforme suscita bientôt de nouveaux ennemis à Jérôme Savonarola : il se trouvait avoir en même temps pour adversaires tous les amis des Médicis, tous ceux du pape Alexandre, tous les libertins, qui supportaient avec impatience la réforme de leurs dérèglements, enfin tous les ordres religieux, jaloux de celui de St-Dominique. Les augustins et les franciscains témoignèrent leur haine contre le moine avec plus d’acharnement que les autres. On prêchait dans plusieurs églises contre Savonarola. Le frère Mariano de Chinarrano adressait au pape la prière de retrancher ce monstre de l’Eglise de Dieu ; et les libertins, excités par les moines, l’outragèrent jusque dans la chaire où il annonçait une religion épurée. Sur ces entrefaites, on découvrit à Florence une conspiration en faveur des Médicis ; les conjurés, condamnés à mort, en appelèrent au peuple ; mais, quoique Savonarola eût laissé cet appel ouvert pour les sentences capitales, il ne crut pas devoir le permettre pour des délits politiques, où une délibération entre des citoyens de partis opposés aurait été plus près d’une guerre civile que d’un jugement. Cependant le rejet de l’appel au peuple et le sang qu’il avait laissé verser par une sentence juste lui firent dès lors un tort considérable dans l’opinion. Alexandre VI avait de nouveau interdit aux dominicains de prêcher et de célébrer la messe, et il avait frappé frère Jérôme d’excommunication lorsque celui-ci, après avoir