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nouveaux sujets, et les exercices de son abbaye étaient depuis quelques années en activité, quand, après une courte maladie, il expira saintement, le 6 janvier 1839, à l’âge de 71 ans. La l/ie du R. P. dom Antoine Saulnier de Beauregard, abbé de la Trappe de Melleray, rédigée par deux de ses amis, sur des notes fournies par les religieux de Melle :-ay, Paris, 18110, est de M. A. Egron, ancien imprimeur. Dom Antoine n’a publié que l’0›-aison funèbre du duc de Berry, prononcée en 1820, laquelle se retrouve dans la 1/ie que nous indiquons ici. Le portrait de ce religieux a été

lithographié.

B-d—e.


SAULNIER (Pierre-Dieudonné-Louis), né à Nancy le 1 janvier 1767, dans une famille de négociants, se livra à l’étude de la jurisprudence et fut reçu avocat au parlement de Lorraine quelque temps avant la révolution, dont il se montra partisan modéré. Lorsque le régime de la terreur eut cessé, il fut élu président de la municipalité de Nancy, puis membre du district et de l’administration centrale du département de la Meurthe ; plus tard, le directoire exécutif le nomma son commissaire dans ce même département. Après la révolution du 18 brumaire, il fut appelé à la préfecture de la Meuse et devint ensuite secrétaire général du double ministère de la justice et de la police, réunies dans les mains du grand juge Régnier, son compatriote. Le ministère de la police ayant été rétabli en 1804, Saulnier y fut nommé aux mêmes fonctions de secrétaire général, qu’il exerça successivement sous Fouché et sous le général Savary, duc de Rovigo. C’est pendant l’administration de ce dernier qu’éclata la conspiration de Malet (voy. ce nom), qui vint échouer à l’état-major de Paris. Saulnier, accompagné de l’adjudant Laborde, se rendit alors à l’hótel de ville, désabusa les troupes rassemblées sur la place et même le préfet du département, qui s’était aussi laissé tromper (voy. FROC !l0T) ; puis il [it mettre en liberté le ministre Savary et le préfet de police, que les conjurés avaient arrêtés et conduits è la Force. Après la restauration, Saulnier continua de rester attacher comme secrétaire général à la direction de la police, qui avait remplacé le ministère. Révoqué peu de temps avant le 20 mars 1815, il rentra bientôt en fonction sous le ministère de Fouché, pendant les cent-jours ; mais, au second retour de Louis XVIII, il cessa encore une fois d’être employé. Elu en 1816 député de la Meuse, il siégea constamment au côté gauche. Il s’opposa fortement à l’érection d’une cour prévôtale dans son département, et prononça, en 1817, un discours contre la suspension de la liberté individuelle. Le 16 mai de l’année suivante, il appuya la pétition de Regnaud de St-Jean d’Angely (voy. ce nom), compris dans l’ordonnance de bannissement, et qui se plaignait des vexations qu’il éprouvait en Belgique. Un conseiller à la cour de Nimes, Madier de Montjau, ayant SAU

adressé en 1820, à la chambre des députés, une pétition où il dénonçait des machinations secrètes tramées dans le département du Gard et rappelait les excès commis dans le Midi, en 1815, sur les protestants et les libéraux, Saulnier, rapporteur de cette pétition, obtint qu’elle fût renvoyée au conseil des ministres. En 1828, il renonça à la vie publique ; dès lors il vécut dans la retraite jusqu’à sa mort, arrivée vers 1840. Saulnier avait épousé mademoiselle Lacretelle, sœur des deux académiciens de ce nom. Il a fait imprimer : 1° Opinion sur le rapport de S. Exe. le ministre de la police générale relatif à la suspension de la liberté individuelle, Paris, 1817, in-8° ; 2° Discours prononcé à la chambre des deputés dans la séance du 9 mars 1820, Paris, 1820, in-à“ ; 3° Eelaircissements historiques sur la conspiration du général Malet, en octobre 1812, Paris, 183&, in-8°. P-nr.


SAULNIER (Sišaasrlsis-Lous), fils du précédent, naquit à Nancy le 28 février 1790, et, très-jeune encore, fut envoyé à Paris pour y terminer ses études sous la direction de Pierre Lacretelle, son oncle. Nommé, en 1811, auditeur au conseil d’État, il fut chargé d’aller à Wesel interroger un grand nombre d’individus que les Anglais avaient débarqués sur les côtes de la Hollande, réunie alors à la France. Quoique tous eussent servi dans les armées étrangères, Saulnier reconnut bientôt n’ils n’avaient aucune intention hostile et leur lit accorder la permission de retourner dans leur pays. Il obtint aussi de Napoléon, qui se trouvait en ce moment à Wesel, a mise en liberté d’un officier prussien, nommé Zaremba, arrêté comme partisan du major Schill (voy. ce nom), et qui restait détenu dans la forteresse, bien que la commission militaire l’eot acquitté. Lors de l’expédition de Russie, Saulnier fut nommé intendant de la province de Minsk ; mais quand l’amiral Tschitchakoff s’en approcha, l’intendant se rendit au quartier général, près de Smolensk, et se trouva bientôt exposé aux désastres de la retraite. Ne pouvant plus suivre l’armée dans la campagne de 1813, Saulnier fut envoyé par l’empereur en qualité de commissaire général de police à Lyon. Il y déploya une grande énergie orsque les armées des al iés ayant pénétré sur le territoire français, le général Bubna s’avança du département de l’Ain dans celui du Rhône et s’empara du faubourg de la Croix-Rousse. Un parlementaire s’étant présenté à Lyon fut accueilli jusqu’à l’hôtel de vi le par des vociférations popu aires ; et cette démonstration, attribuée à Saulnier, détermina le général autrichien a évacuer la Croix-Rousse et retarda de six semaines la capitulation. Après cet événement, Saulnier resta sans fonctions ; mais Napoléon, revenu de l’île d’Elbe en 1815, le nomma préfet de Tarn-et-Garonne, puis du département de l’Aude, qu’il administra jusqu’à la rentrée de Louis XVIII ; et il ne fut plus em-