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ployé pendant la restauration. Fixé à Paris, il s’occupa de littérature, de sciences, et prit part à la rédaction de plusieurs recueils périodiques, tels que la Bibliothèque historique et la Minerve française. Il lit. les frais d’un voyage archéologique de M. Lelorrain en Égypte, d’où ce savant rapporta le fameux zodiaque de Denderah, un sarcophage découvert dans les plaines de Memphis, et beaucoup d’autres morceaux d’antiquité. Après la révolution de 1830, Saulnier fut sucœssivement appelé à la préfecture de la Mayenne et à celle du Loiret. C’est dans ce dernier poste qu’il mourut il Orléans, le 23 octobre 1833. Il avait été nommé correspondant de l’Académie des sciences morales et politiques de l’Institut, rétablie en 1832. Saulnier a inséré dans les deux recueils que nous avons déjà cités, et surtout dans la Revue britannique, qu’il fonda en 1825 et dont il fut le directeur jusqu’à sa mort, un grand nombre d’articles d’économie politique, les uns originaux, les autres traduits de l’ang ais. Il il publié séparément : 1’ Notice sur le voyage de DI. Lelorrain en Égypte et observations sur le zodiaque circulaire de Dmderali, Paris, 1822, in-8° ; 2° Aperçu de la situation de la république de Buenos-Ayres ; 3° Bilan de la guerre et des lsseutes, 1831, in-8° ; 4° De la centralisation atllinistratiue en France, Paris, 1833, in-8° ;

5’ Des finances des États-Unis comparées à celles de la France, Paris, 1833, in-8°. Cette brochure a été réfutée par Fenimore Cooper ; 6° Des routes et des chemins en France et des moyens de les améliorer, Faris, 1835, in-8°. Les quatre derniers opuscules sont extraits de la Revue britannÿue. P-lrr.


SAULX. Voyez Tavanes.


SAUMAISE (Bénigne de), savant littérateur français, était né vers 1560, à Sémur, en Auxois, d’une noble et ancienne famille [1]. Il joignit à l’étude du droit celle de l’histoire et de la géographie et cultiva la poésie latine avec succès. Il avoue lui-même qu’il ne se piquait pas de constance dans ses goûts ; « Je n’ai, dit-il, « jamais tant pu me commander que de me 1 donner et attacher du tout à une seule étude. « j’ai toujours aimé le change et la diversité et ne fus oncques de ces loyaux amants qui ne font l’amour qu’à une seule maîtresse. » (Préface de la traduction de Denys d’Alexandrie.) En 1587, son père se démit en sa faveur de la charge de lieutenant particulier de la chancellerie de Sémur. Pendant les troubles de la Ligue, il maintint ses compatriotes dans la soumission. Il fut pourvu par Henri IV d’une charge de conseiller au parement de Bourgogne et mourut doyen de cette compagnie, le 15 janvier 1640, dans un âge très-avancé. Outre quelques pièces de vers, dont Papillon a soigneusement recueilli les titres dans la Bibliothèque de Bourgogne, on a de Saumaise : Denys Alexeandrin, de la situation du monde, nouvellement traduit du grec en français et illustré de commentaires pour l’éclaircissement des lieux les plus remarquables contenus dans cette œuvre, Paris, 1597, in-12. Cette traduction en vers français est un ouvrage de la jeunesse de l’auteur. Quoique le style en soit vieilli et que d’ailleurs elle ne passe pas pour fidèle, les curieux recherchent cette version à cause des notes, qui sont pleines d’érudition. W—s.


SAUMAISE (Cmuna na), fils du récédent, l’un des érudits les plus étonnants et les plus féconds du 17e siècle, était né à Sémur, en Auxois, le 15 avril 1588 (1), d’une famille noble, qu’un de ses admirateurs a voulu faire remonter au temps du roi Robert (2). Son père voulut lui enseigner le latin et le grec ; si l’on en croit même le plus ancien biographe de Saumaise (3), dès Page de dix ans, le jeune élève expliquait Pindare et versifiait dans l’une et l’autre langue, genre d’exercice dans lequel, selon Ménage, il ne le cédait a aucun de ses contemporains. A seize ans, il fut envoyé à Paris pour y compléter ses études, et c’est la que commencent ses liaisons avec Casaubon, dont l’influence lit incliner bientôt le jeune savant au protestantisme. Recommandé par ce grand he éniste à Denis Godefroy et à Gruter, Saumaise court, malgré son père, à l’université de Heidelberg, abjure les croyances catholiques, et, impatient de faire marcher de front avec l’étude du droit celle des antiquités grecques et romaines, il s’enferme avec Gruter dans la bibliothèque Palatine, la plus riche en manuscrits qui fût en Allemagne, consacre deux nuits sur trois au travail le plus opiniâtre, et tombe malade d’épuisement avant d’avoir publié son premier ouvrage. Cet ouvrage était les deux livres de Nilus, archevêque de Thessalonique, et celui du moine Barlaam sur la primauté du pape, l’un et l’autre enrichis de corrections et de notes et dédiés a l’avocat général Servin, dont la bienveillance avait été précieuse à Saumaise lorsqu’il étudiait à Paris. Une édition de Florus suivit de près. On le voit dès lors correspondre avec Scaliger, qui le comblait de louanges, et résoudre les doutes des plus habiles sur les difficultés sans nombre qu’offraient à cette époque les manuscrits où s’étaient conservés les classiques d’Athènes et de ll) Papillon afllrme qu’il e lu cette date sur les registres de la paroisse où Ssumaise e été baptisé. Si l’lge que Saurnsise se donne dans quelques-unes de ses lettres ne se concilie pas toujours avec un fait aussi pdsitif. il laut en accuser son amour propre, qui cherchait à présenter ses premiers ouvrages comme échappée i son enlsnce plutôt qu’s sa jeunesse. flo à Monnoye illienngiana, t l", p. 62) assure que Claude Saumnlse et Benigne, son père, signalent sans particule ; !’snciennete de leur noblesse suit été vérltleu au parlement (soy. Pspxllon, Bfbl du aut. de Bourg., t. 2. p. 2-fli. (3) Antoine Clément. Cette vie, ou plumt cet éloge de Saumaise est plseå à la tête du recueil des Lsttsss de es Itïllt.

  1. Il paraît que le nom de cette famille était originairement Saumaire ; la Monnoye, qui semblait en révoquer en doute la noblesse dans ses additions au Ménagiana (t. Ier, p. 52. édit. de 1715. s’est rétracté depuis dans les notes insérées dans les Mémoires de Sallengre, t. Ier, p. 242.