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en 1795 ; — Sapho, ou le Saut de Leucade, tragédie lyrique en trois actes, par Fonvielle, non représentée ; — Sapho, tragédie en allemand, par Grillparzer, 1821 ; — Sapho, opéra représenté Paris en 1822, mais déjà publié en 1818 ; Sapho, drame lyrique, par Morvonnay, 1824, in-8°, à la suite des Élégies et autres poésies du même auteur ; - le Rocher de Leucade, par Marsollier, joué en 1799. Sapho ne figure point dans cette pièce, quoique son aventure prétendue en lasse le sujet. — Sapho, drame lyrique, paroles de M. E. Augier, musique de Gounod, joué en 1850, sans beaucoup de succès, à cause de l’absence de ballet. On a publié encore : Sapho, Bion, Moschus, recueil de compositions dessinées par Girodet et gravées par Châtillon, avec la traduction en vers, par Girodet, de quelques-unes des poésies des deux premiers poètes et une notice sur Sapho, par Cousin, Paris, Didot, 1828-1829, in-fol. Là ne s’arrête pas la liste des auteurs qui ont voulu rendre les beautés de Sapho. Longepierre, en 1684 ; Gacon, en 1712 ; madame Dacier, en 1716 ; Denis, en 1757 ; Poinsinet de Sivry, en 1758 ; Moutonnet Clairfonds, en 1785 ; enfin Breghot du Lut, ont donné des versions de la poëtesse de Lesbos. C’est presque toujours à la suite des odes d’Anacréon que l’on a imprimé les fragments de Sapho.

R-Ln.


SAPHON, général carthaginois, fils d’Asdrubal, envoyé en Espagne vers l’an 450 avant J.-C. pour contenir ce pays dans l’obéissance, réussit et engagea même les Espagnols à lui fournir des troupes pour châtier les rebelles d’Afrique. Saphon pacifia en effet la Mauritanie ; mais la paix ne dura pas longtemps. Il revint alors en Espagne, y leva de nouvelles troupes, et Carthage triompha de tous ses ennemis. Saphon, ayant conservé le gouvernement de l’Espagne pendant sept ans, s’acquit une grande réputation ; mais le sénat de Carthage, jaloux de sa puissance, le rappela sous prétexte de l’élever à la dignité de suffète, qui était la première charge de la république, et partagea le gouvernement de l’Espagne entre ses trois cousins, Himilcon, Hannon et Giscon, tous trois fils d’Amilcar, tué en Italie en 484.

B-p.


SAPIDUS (Jean Witz), humaniste et poëte latin, né en 1490 à Schélestatt, en Alsace, eut d’abord pour maître Beatus Rhenanus, qu’il accompagna a Paris, où il étudia encore sous le Febvre d’Étaples et Josse Clichtove. Revenu à Schélestatt, il y fut chargé de la direction du collège et inspira à ses élèves le goût des auteurs anciens, dont il donna des éditions estimées. Sapidus, s’étant déclaré pour les doctrines protestantes, fut obligé de se retirer à Strasbourg, où il obtint la direction d’un collège. C’est là qu’il mourut le 8 juin 1560. Il était lié avec plusieurs savants de cette époque, notamment avec Érasme. Thomas Plater, qui avait été son disciple à Schélestatt et qui fut depuis recteur du gymnase de Bâle, parle de lui avec éloge. Outre ses éditions classiques, on a de Sapidus : 1° des Épigrammes et des Épitaphes en latin ; 2° des comédies sacrées, entre autres Anabion, seu Lazarus redivivus ; 3° Consolatio de morte Alberti, marchionis badensis.

P-nr.


SAPIÉHA (Léon), né en 1557, se fit remarquer du roi Étienne Bathori dans la campagne de 1579 contre les Russes. Envoyé, en 1584, à Moscou, il conclut une trêve de dix ans avec le czar Féodor. Après la mort de Bathori, il porta les Lithuaniens, qui penchaient pour l’archiduc Maximilien, à élire Sigismond III, qui, par sa mère, descendait des Jagellons. C’est par les soins de Sapiéha que la diète de Lithuanie établit un tribunal supérieur sur le modèle de celui que Bathori avait érigé en Pologne. Il fit recueillir les lois et les usages particuliers de la Lithuanie, et, avec le secours des jurisconsultes étrangers qu’il avait appelés au près de lui, il rédigea un code qui fut adopté par la diète, avec des modifications qui rapprochaient la législation du grand-duché de celle qui était déjà en usage dans le royaume de Pologne. En 1588, Sapiéha dédia au roi Sigismond un code qui porte le nom de Statuts du grand-duché de Lithuanie. Peu après, il abjura devant le roi, dans l’église cathédrale de Cracovie, la religion protestante, qu’il avait embrassée à Leipsick lorsqu’il y faisait ses études. Clément VIII lui envoya à cette occasion une croix d’argent avec l’inscription suivante : Hoc signe salutís Clemens VIII pont. max. Leonem Sapiéha, supremum M. ducatus Lith. cancellarium, post ejuratam ab eo hœresim ex urbe salutavit. Inventam ovem pastor Christi brachiis amplexus. Avec cette croix se trouvait une rose en or, bénite de la main du pape, pour l’épouse du nouveau prosélyte. Sapiéha fut envoyé une seconde fois, en 1600, à Moscou, où il conclut avec le czar Boris Fédorowitz une trêve de vingt ans. La guerre ayant éclaté de nouveau en 1609, Sapiéha prit une part très-active aux campagnes glorieuses par lesquelles on iorça les Russes à céder Smolensk, Nowgorod et Czernichef. Ces provinces ayant été réunies à la Pologne, il protesta en sa qualité de chancelier de Lithuanie, prétendant qu’elles appartenaient au grand-duché. En 1625, il fut nommé commandant de l’armée lituanienne destinée à marcher contre les Suédois. S’adressant d’abord aux habitants du duché de Semigalle, qu’il pressa de se lever en masse : « Gustave (Adolphe), duc de Sudermanie, dit-il, l’ennemi juré du roi et de la république, est entré inopinément, pendant le temps même de la trêve, dans la Livonie et dans la Courlande, d’où il inquiète les frontières de la Ltthuanie. En Prusse, il a pris les ports de Kœnigsberg et de Pzlazva, ainsi que les places de Frauensberg et de Braunsberg ; il assiége Elbing. » Sapiéha eut quelques avantages sur les Suédois. Il les chassa de Creuzbourg, Lucyn, Rzezica et Birza, et leur reprit la Courlande. Gustave, qui voulait passer la Dwina, fut repoussé et eut un cheval tué sous lui. On conclut, en 1626,