édition ornée du portrait de madame du Boccage et de celui de la comtesse Bergalli. 11° On lui doit de plus un recueil intéressant, intitulé : Componimenti poetici delle pin illustri rimatrici d’ogni secolo, roccolti da Luiza Bergalli, etc., Venise, 1726, in-12, et un grand nombre de ces recueils pour des mariages, pour des élections ou promotions à différentes charges, pour des prises de voile, etc., qui étaient en grand usage de son temps, et dans lesquels, quoiqu’elle parût ne faire que publier des morceaux de différents poëtes, on sait que la plus grande partie était de sa composition. 12° Enfin on trouve beaucoup de ses sonnets, canzoni, et autres poésies, dans plusieurs recueils publiés de son temps. G-É.
BERGAMASCO (Jean-Baptiste), peintre du 16e siècle, ainsi nommé de la ville de Bergame, sa patrie. Après avoir reçu des leçons de Michel-Ange, il vint en Espagne avec son condisciple Bécerra (voy. ce nom), sous le règne de Charles-Quint, et peignit au palais de Madrid, que l’on construisait alors, deux pans de muraille. On regarde cet artiste comme un de ceux qui contribuèrent alors le plus à naturaliser en Espagne le goût mâle de Michel-Ange. Bergamasco mourut en 1570, à Madrid, dans un âge fort avancé.— Ses deux fils, Granelo et Fabrice, furent ses élèves ; mais ils prirent un vol moins élevé que le sien ; car ils excellèrent principalement dans le genre grotesque. Selon Palomino Velasco, on trouve dans leurs ouvrages, et surtout dans les peintures de la salle du chapitre de St-Laurent à l’Escurial, du goût, de la fécondité, et une belle ordonnance. D—·r.
BERGAMI. Voyez Caroline-Amélie.
BEBGAMINI (Antoine), poëte italien, qui fit assez de bruit dans le 17e siècle, et qui est tellement déchu de sa réputation qu’on ne trouve son nom dans aucun dictionnaire, naquit à Vicence, en 1666. Il était instruit dans les langues anciennes, les mathématiques et l’astronomie. L’extrême honnêteté de ses mœurs lui inspira du dégoût pour le monde ; il se retira dans un bien de campagne qu’il possédait dans le Vicentin, et consacra son temps et sa fortune à instruire la jeunesse et à faire du bien. Il avait pour intime ami un autre poëte, son compatriote, nommé André Marano ; il le perdit âgé de 82 ans, en 1744 : il en avait lui-même soixante-dix-huit. Il crut soulager sa douleur en composant une ode sur la perte qu’il avait faite ; mais sa mélancolie ne fit ensuite qu’augmenter, et l’on attribua généralement à ce sentiment sa mort arrivée quelques mois après. On a de lui : 1° ses poésies imprimées avec celles de son ami Marano, Padoue, 1701, in-12. Ce petit volume est précédé d’une préface où les deux amis, poëtes au reste fort médiocres, se vantaient un peu trop eux-mêmes, et dépréciaient trop légèrement des talents célèbres. Apostolo Zeno en écrivit avec beaucoup d’amertume et de dédain à Muratori ; celui-ci, qui faisait alors imprimer son traité della perfecta Poesia, y censura durement les deux Vicentins. Ils répondirent à Muratori par un dialogue intitulé Eufrasio, Mantoue, 1708, in-4o. Le poëte napolitain, Nicolas Ameuta, prit la défense de Muratori dans une lettre adressée au P. Sébastien Paoli, clerc régulier. Le P. Paoli écrivit à son tour contre l’Eufrasio et ses auteurs. Cette querelle s’amortit et s’oublia comme toutes celles de cette espèce. Bergamini lui-même parut ne s’en plus souvenir dans sa vieillesse. Il corriges ses poésies, les recopia de sa main, et en laissa le manuscrit, sans annoncer l’édition qu’il en avait compté faire autrement que comme une édition corrigée. L’âge lui avait sans doute ouvert les yeux, et sur les défauts de ses ouvrages, et sur les torts qu’il avait eus dans sa préface. Qui sait même si ce ne fut pas le sentiment de ces torts et le chagrin de s’être fait une mauvaise querelle, autant que la régularité de ses mœurs, qui le dégoûta du monde ? Ce qu’on ne peut observer sans intérêt, c’est que les deux amis, dont l’un, en mourant dans une extrême vieillesse, entraîna, en 1741, son vieil ami dans la tombe, étaient déjà intimement unis en 1701, et mettaient dès lors en commun les attaques et les défenses, les bons et les mauvais succès. G-É.
BERGANTINI (Jean-Pierre), clerc régulier, littérateur italien du 18e siècle, naquit à Venise, le 4 octobre 1685. Il étudia pendant huit ans à Bologne chez les jésuites ; de retour dans sa patrie, il fit son cours de droit civil et canonique, et fut reçu docteur en 1706 ; il commençait même à suivre avec succès le barreau, lorsque, âgé de vingt-quatre ans, il changea tout à coup de vocation et entra chez les théatins, où il fit profession le 12 janvier 1711. Il se livra alors à la prédication, et fut appelé à Rome, quelques années après, par le général, pour exercer l’emploi de secrétaire de l’ordre. Il y obtint, par une dispense qui n’avait jamais été accordée dans cette société, la permission de confesser les femmes, six ans avant le temps prescrit. Il se livra ensuite de nouveau à l’éloquence de la chaire et parcourut les principales villes d’Italie. Revenu à Venise, en 1726, il s’y fixa définitivement, et ne partagea plus son temps qu’entre les devoirs de son état et une étude approfondie des bons auteurs anciens et de ceux de sa propre langue. Il n’avait guère cultivé jusqu’alors que l’éloquence ; il s’exerça aussi depuis ce temps à l’art des vers, et il résulta de ses différents travaux des ouvrages utiles sur la langue, et des traductions en vers italiens d’ouvrages latins tant anciens d’étrangers. Les premiers écrits qu’il publia sont des harangues, des panégyriques, des oraisons funèbres, dont la réputation ne lui eût sans doute pas survécu ; il a donné dans la seconde époque, avec un succès plus durable : 1° il Falconiere di Jacopo Augusto Tuano, etc. coll’ Uccellatura a vischio di Pietro Angelio Bergeo, etc., deux poèmes traduits, l’un du de Re Accipitraria du président de Thou, et l’autre de l’ixeuticon de Pierre Angelio Bargeo ou degli Angeli, imprimés avec le texte latin et accompagnés de savanteq notes, Venise, 1735, in-4o. Le Dictionnaire universel, historique, etc., prétend que ce sont les Cynégétiques d’Angelio (qu’il nomme Angeli) que Bergantini tntduisit : Angelio fit un poème intitulé Cynegeticon, mais il fit aussi un Ixeuticon ou Aucupium (chasse aux oiseaux), en italien Uccellatura a vischio. Ce