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avoir publié un recueil Intitulé Anthologia epigrammatum, nunc primum édita, Bordeaux, 1620, in-8°, mourut à Condom en 1624. A-d—s.


TOSCANO (Rafaello), poète italien qui florissait a la fin du 16e siècle et qui a échappé à Tiraboschi et à Quadrio. On a de lui un opuscule

Intitulé la Morte del duca e del cardinale Guisa in ottava rima, in Torino, 1590, in-8°. Le titre seul de cette élégie datée d’Asti (il 30 di Iuglio 1590) annonce assez que son auteur appartenait au parti de la Ligue. Le P. Lelong, n°18823 de sa Bibliothèque de la France, en cite un manuscrit sans faire mention de l’imprimé. Le P. de Colonia, t. 2, p. 461 de son Histoire littéraire, rapporte que Toscane fit quelque séjour à Lyon, où il composa cinquante-neuf sonnets à la louange des Florentin et des Lucquoís établis en cette ville. Il est à présumer que c’est du recueil de ces sonnets que Louis Garon a voulu parler quand il a dit, p. 258 de son Chasse-ennuy (Lyon, 1628, in-12) : « Raphaël Toscan, poète médiocre, ayant fait mettre au jour un livre de ses œuvres, fut interrogé par un homme très-docte s’il avoit une bibliothèque ; celui-cl lui répondit avec plusieurs serments, pour faire voir la galantise de son esprit, qu’on ne trouveroit en sa chambre qu’une excrétoire et quelques feuilles de papier. Le docte luy répondit : Je vous en croy bien sans que vous en juriez. »

Z.


TOSCHI (Dominique), et non Tusco, comme il a été improprement appelé par quelques biographes, cardinal, naquit le 11 juin 1535, à Castellarano, dans le diocèse de Reggio, et fut élevé dans cette ville, sous les yeux d’un oncle paternel. Fils d’un pauvre notaire de village, il devint l’artisan de sa propre fortune. Il étudia la jurisprudence à Rome, où en même temps il était obligé de pourvoir à son existence. Enfin, en 1592, il obtint une place d’auditeur. Trois ans plus tard il occupait le siège épiscopal de Tivoli, d’où il revint à Rome en qualité de gouverneur de la ville. En 1599, le pape Clément VIII le décora de la pourpre romaine ; et peu s’en fallut qu’en 1605 il ne fut proclamé le successeur de Léon XI. Les membres du conclave allaient lui donner leurs suffrages, lorsque le cardinal Baronius, jaloux d’un tel choix, réussit à l’empècher ; il reprochait au candidat d’avoir conservé des manières simples, qui décelaient la bassesse de son origine. Tomasini rapporte que Toschi, étant déchu de la papauté, n’en témoigna aucun ressentiment, et que cela ne l’empêcha pas de mettre la dernière main à ses livres de droit civil et de droit canonique ; il les fit imprimer et les dédia même au pape Paul V, qui lui avait enlevé la tiare. Rendu à sa retraite et à ses travaux, il se fit le protecteur et le soutien des jeunes gens studieux, principalement de ceux dont le défaut d’aisance pouvait nuire à leur avancement ; il les excitait par son exemple et leur rappelait par quels degrés il était monté, de l’état le plus humble, au faîte des grandeurs. Parvenu à l’âge de quatre-vingt-cinq ans, il se flatta de vivre encore assez pour bâtir un palais sur Monte-Citorio ; mais il mourut en 1620, l’année même où il venait d’en poser la première pierre. Ses ouvrages sont : 1° Practícœ conclusions jurís, Rome, 1605-1608. 8 vol. in-fol. C’est un grand répertoire où, par ordre alphabétique, sont rangées et discutées les questions les plus importantes du droit canonique et civil. Il a été réimprimé à Francfort, 1612 ; à Venise, 1611 ; à Cologne et à Anvers, 1620 ; à Lyon, 1634 et 1661. Le manuscrit original en a été conservé dans la bibliothèque des ducs de Modène. On peut y joindre un supplément donné par Charles Toschi, neveu de l’auteur, sous ce titre : Additiones amplíssimæ ad cætera veto volumína conclusionum practicarum, Lyon, 1670, in-fol.Tractatus de jure statuum in imperío Romano, Francfort, 1620, in-4° :

Theologicarum quœstíonum, ac tractatíonum omnium...series, Bologne, 1669, in-4°. Dominique Toschi a laissé en outre des mémoires manuscrits qui ont été trouvés chez les mineurs observants de Reggio, et publiés par Nicolo Taccoli dans les Mémoires historiques de cette ville, t. 3, p. 271, Carpi, 1769. Voy. Tiraboschi et la Biblioteca modenese, qui contient un grand nombre de notices sur la famille de ce cardinal.

M-e-n.


TOSCHI (Paul), célèbre graveur italien, naquit à Parme en 1788. Venu à Paris en 1809, il s’y forma à la gravure sur cuivre dans les ateliers de Bervvick. Quant li la gravure à l’eau-forte et à la manière noire, c’est le Hollandais Hortemann qui lui en fit connaître les principes et les secrets. Lié dès lors avec les sommités de l’art, il ne s’appropria exclusivement la manière d’aucune école ; mais il adopta ce que chacune d’elles pouvait avoir de vraiment supérieur. Resté en France jusqu’en 1819, il y grava l’Entrée de Henri IV à Paris, par Gérard. Revenu ensuite à Parme, il y fonda une école de gravure et dirigea l’académie des beaux-arts de cette ville. Toschi mourut le 30 juillet 1854. On cite dans le nombre de ses planches la Descente de croix, d’après Volterra, que l’on voit à la bibliothèque de Paris, ainsi que le Repos de la sainte Famille en Égypte, d’après Corrège ; la Madonna della Scadella, d’après le même ; lo Spasimo di Sicilia, d’après Raphaël, et Vénus et Adonis, d’après l’Albane. Z.


TOSELLI (Florian), biographe, né, en 1699, à Bologne, prit l'habit des capucins à Césène, et se fit appeler Bernard dès qu’il eut prononcé ses vœux, en 1718. Il fut successivement lecteur de théologie à Ravenne et à Bologne ; ses confrères l’élevèrent aux plus hautes dignités de l’ordre, et après avoir rempli différentes missions à Malte, à Rome et à Milan, il mourut à Bologne le 19 février 1768. Ses ouvrages sont : 1° Manuale confessariorum ordinis capuccinorum. Venise, 1737, in-16 : 2° Orazione panegíríca in lode di S. Ansovino, vescovo di Camerino, Camerino, 1738, in-4° ;