Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 44.djvu/21

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t6 VLA respectable ; qu’il établirait des écoles ; qu’il se ferait rendre les pays usurpés par les voisins, et qu’il ne ferait ni la ·paix ni la guerre qu’aprés avoir consulté les états. La diète du couronnœ ment ayant résolu la guerre contre les Russes qui assiégeaient Smolcnsli, le roi quitta aussitôt Varsovie pour se rendre à l’armée et faire lever le siège. Ce prince, élevé dans les camps, avait, dès l’âge de quatorze ans, accompagné son père devant cette même place de Smo ensli. La réputation de sa valeur s’était répandue jusqu’à Moscou ; les Galitzin et quelques autres grands de la Russie lui firent secrètement offrir leur secours pour l’élever sur le trône des czars, lequel alors était occupé par l’assili V. Sigismond, qui désirait placer cette couronne sur sa tète, ne donna point de suite à ces premières ouvertures. Cependant ses généraux, profitant de la confusion qui régnait à Moscou, s’avancèrent jusque sous les murs de cette capitale. l’assili V fut détrôné le 27 juin 1610 ; mais les Russes, qui ne voulaient point de Sigismond, reconnurent Yladislas pour czar, à condition qu’il embrasserait la religion grecque, et que les troupes polonaises qu’il emmènerait avec lui se tiendraient à une certaine distance de la capitale. Ces conditions ayant été agréées, on prèta serment à Vladislas, et une déutation lui fut envoyée au -camp devant Smol)enslr. Sigismond la reçut avec hauteur, et il fit jeter dans les fers l’archevêque Philarèthe et lo prince l’assili Galitzin, qui étaient à la tète des députés. Une conduite aussi impolitique fut en partie dirigée par de viles intrigues, et surtout par la seconde épouse de Sigismond, qui voulait écarter Vladislas. dans l’es ir de faire passer la couronne de Russie à ses enllaîits. Les négociations entamées avec le czar ilichel Féodor étant rompues, le prince cïladislas marcha en l6i7 fintre Moscou. À la tète de l’armée polonaise. Dans outes les villes qu’il soumettait à ses armes, il protégeait la religion grecque, ce qui lui gagna le cœur des habitants. Il s’avança ainsi jusqu’à la capitale, dont il se serait emparé, si son père l’avait appuyé comme il le devait. Cependant Michel Féodor sentit lui-même la nécessité de faire la paix, et elle fut signée le 15 janvier 1619. Les Russes cédèrent les duchés de Smolensk et do Czernikow, à condition que Michel Féodor serait reconnu czar. Après avoir conclu cette paix si avantageuse à la Pologne, Yladislas fut envoyé par son père à l’armée polonaise qui avait été complètement défaite par les Turcs et les Tartares. Le 7 octobre U320, le jeune prince rassembla près de Choczim un corps de 35,000 hommes, auxquels se joignirent 30,000 hommes de troupes auxiliaires ; avec une si faible armée il fallait faire face à 400,000 Turcs et Tartares. L’ennemi ayant donné plusieurs assauts au camp des Polonais et ayant perdu beaucoup de monde, sans espoir de réussite, le grand vizir proposa des conférences, et le 7 octobre 162t une paix assez

VLA avmtageuîumur la Pologne fut signée, au moment où V’as n’avait plus qu’un tonneau de poudre dans son camp. La couronne placée sur a tète de ce prince donna un éclat à sa valeur. A peine les cérémonies qui, en 1633, suivirent son couronnement furent-elles achevées, qu’il courut au secours de Smolenslr. Cette place importante assiégée depuis huit mois était près de se rendre, toutes ses provisions étant épuisées. Yladislas se fit précéder par Christophe Radziwil, qui, se liant aux promesses de tolérance données par le nouveau roi, désirait faire preuve d’entier dévouement. En arrivant, Vladis as se trouva à la tète de 20,000 hommes de troupes aguerries. Les Russes n’osèrent l’attendre, et levèrent le siège. Ayant coupé un corps de 46,000 Russes, et par ses attaques les ayant réduits ir 20,000, il les força. le Ier mars 163&, de se rendre à discrétion. Les olllciers se mirent à genoux devant lui, et promirent, en leur nom et en celui de toute l’armée, de ne point servir contre la Pologne pendant quatre mois. Après cette victoire, Vladislas continua sa marche sur Moqpg. Lorsqu’il se fut emparé de Kalouga et de Mojaysk, Michel Féodor demanda la paix. qui fut signée le 15 juin 163’i ; le czar céda de nouveau à la Pologne les duchés de Smolenslr et de Czernilrow, et il renonça aux prétentions que la Russie pouvait élever sur la Livonie, l’Estonie et la Courlande. Vladislas, de son côté, renonçant au titre de czar, s’engageait à remettre à Michel le diplôme de son élection qui lui avait été présenté par les grands de Russie, en 1610. Le prince, qui voulait franchement remplir cette condition, lit fouiller dans les archives de Varsovie et de Cracovie, espérant y trouver le diplôme ; toutes les r-ech«·rclres furent inutiles. Il parait que le roi son père avait détruit cet acte si important, afin que son fils ainé ne put pas en faire usage. Cette paix si honorable ne satisfit point tous les Polonais, plusieurs étant d’avis que le roi aurait du s’emparer de Moscou, et faire revivre ses droits à la dignité de czar. Mais de hautes considérations déterminèrent Vladislas à mettre des bornes à ses prétentions ; la Pologne était alors menacée au nord par la Suède, et au midi par les Turcs et les Tartares. Quoi qu’il en soit, le czar Michel loua hautement la modération du vainqueur, lui tèmoigna sa reconnaissance en acquittant les frais de la guerre, et lui offrit de riches présents. Les Tartarves avaient profité des circonstances ur tomber sur la Podolie. Les généraux de Vladlislas tirent bonne contenance jusqu’à ce que, la paix avec la Russie étant signée, il ut lui-même ruardrer à leur secours. Alors le sullan se montra disposé à traiter, et la paix fut conclue. Les Tartares, ayant évacué Bialogorod, rentrèrent dans leurs limites ; la Valachie, la Moldavie et la Transilvanie, que le sultan voulait faire administrer par ses hachas, furent rétablies dans leurs droits et leurs libertés. La Pologne étant ainsien paix