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bourg. Les personnalités et les épigrammes mordantes dont il avait parsemé son livre en assurèrent le débit ; et. dans l’espace de quelques années. il eut cinq ou six éditions de divers formats à Vienne, à Londres, à Rotterdam. à Nuremberg. dont quelques-unes sont augmentées de pièces dirigées contre les médecins et les apothicaires qui avaient le malheur d’encourir sa disgrâce. Tant que vécut Zwelfer. aucun médecin d’Augsbourg n’osa prendre la plume pour lui répondre. Il mourut en 1668, à l’âge de 50 ans, peu regretté, même de ceux qu’il ãvait ménages dans ses écrits. Cinq ans après, Luc Schroeck essaya de prouver. dans la Phamiacopœía augmtana rmituta (1673, in-P), que Zvvelfer n’était qu’un polypliarmaque, et que ses connaissances chimiques dont on avait fait tant de bruit se réduisaient à peu de chose (voy. l’Éloge de Schroeck par Jacq. Brucker. dans les Amœnilales limrar. de Schelhorn, t. 13, p. 24-27) (1) ; mais Fréd. Hofmann, sans prétendre excuser l’humeur satirique de Zvelfer, ’ prit sa défense sous le rapport du savoir dans la Clavia phannaccutica, etc. ; et plus tard Stahl. si bon juge en cette matière, l’a cité comme un des plus habiles chimistes de son temps (voy. Fundamenla chimie). Il reste donc démontré que Zwelfer était un homme instruit comme pharmacien ; mais les progrès de la science n’en ont pas moins rendu ses ouvrages tout à fait inutiles. En voici les titres : 1° /lnimadverciones in pharmacopœiam auguslanam ; 2’ Pharmacopœí regia seu dispensalorium absolutissimum ; 3° Discursua apologeticu : adrersus Hippacratem chymicum Ottonia Taclœnii ; 4° Vindiciœ adoersua Ifanc. l’erny pharmacop. maaape-Iiensem. Ces divers écrits ont été recueillis en 2 volumes in-l’i°, Dordrecht. 1672. W-s.


ZWENIGORODSKI (Sniušoiv), prince russe, fut. en 1589, envoyé par’ le tzar Fédor en lbérie ou Géorgie, pour soumettre à la domination russe cette contrée. alors gouvernée par le prince Alexandre, qui prenait le titre de tzar. La Turquie, s’étant emparée de la Géorgie occidentale, disputait à la Perse la partie orientale. Alexandre, pressé par deux voisins si puissants. députa vers Fédor pour le prier d’accepter sa soumission, de construire des forteresses sur le Térek, et d’envoyer vingt à trente mille hommes, afin de protéger le royaume contre l’influence de ses voisins. Le prince Zwenigorodski, chargé d’aller négocier une affaire aussi importante. arriva à la cour d’Alexandre. qui. baisant la croix, jura avec ses trois fils, Héraclius, David, George et avec toute la nation. de rester fidèle au tzar de Moscou et d’envoyer tous les ans cinquante pièces de draps d’or et dix tapis brodés en or et en argent. À ces conditions la Russie promit secours ll) Brucker y promet. p. 26, de donner, dans son Specivncn Matane filleraric madicorum auçxutunorunu, une histoire déai’|ée de l’attaque de Zwelfer contre le corps des médecins d^Augabourg, et des motifs qui décidèrent ceux-ci à garder lc silence.

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et protection. Alexandre rassembla une armée de quinze mille hommes, qu’il mit à la disposition du prince Zwenigorodski. Le négociateur fit venir de la Russie des prêtres grecs. le clergé de la Géorgie étant tombé dans l’avilissement par son ignorance et ses usages superstitieux. Le prince s’engagea. au nom de son souverain, à rétablir les villes et les temples dont on ne voyait plus que les ruines. Dans sa relation. Zvvenigorodski assure n’avoir trouvé que deux petites villes appelées Krim et Zhahem, avec un petit nombre de bourgs et de couvents. C’est depuis cette époque que les tzars russes se nomment Souverain : d’Ibérie, tzar : de Géorgie, de la Kabarda, et princes de la Círeauie. Après avoir terminé cette affaire si importante. e prince Zwenigorodski revint à Moscou. En 1592 il fut envoyé à Kola, sur les frontières de la Norvège et de la Laponie. où. sur la demande de Christian IV, roi de Danemark, devait se tenir un congrès entre la Russie et le Danemarck. Cette assemblée n’eut pas les résultats que l’on en attendait ; cependant on y fit des stipulations favorables au commerce de la Russie avec l’Angleterre et le Danemark. Zwenigorodski a écrit sur ses différentes missions. en langue russe. une relation qui contient des faits curieux. G-Y.


ZWICKER (Daniel). le chef de la secte des conciliateurs ou tolérants, était né en 1612 à Dantzig, d’une famille honorable. Ayant achevé ses humanités, il lit un cours de médecine et reçut le grade de docteur. Moins occupé de la pratique de son art que de l’examen des opinions religieuses qui tenaient alors divisés tous les esprits. il embrassa d’abord le socinianisme (voy. Socin.) ; mais étant venu demeurer en Hollande, il se rapprocha des arminiens ou remontrants (voy. Arminius). Séduit par les idées de paix et de conciliation qu’il remarqua dans leur doctrine, et touché de voir des chrétiens divisés entre eux pour des dogmes dont il n’appréciait pas toute l’importance, Zwicker pensa qu’il n’était pas impossible de les réunir, et travailla dès lors à réaliser ce projet. Dans ce but. il mit au jour un livre intitulé Irenicon Irenicorum, seu Reconciliatoris christianorum norma tríplex : sana omnium homínum ratio, Scriptura sacra et traditiones, Amsterdam. 1638, in-8°. Cet ouvrage, qui devait, d’après les idées de l’auteur, opérer un rapprochement entre toutes les communions chrétiennes. souleva contre lui les principaux théologiens protestants, entre autres Jean Amos Comenius (voy. ce nom) et Hoornbeck. Il défendit son système et l’expliqua dans un second ouvrage : Irenicomastix victus et constríctus, seu Refutatio duplex : Comeníi, Hoornbekií, et alíorum adversarírum, per ipsum Irenici Ireicorum auctorem, Amsterdam, 1661, in-8°. Les adversaires de Zwicker. qui ne se regardaient pas comme vaincus, réfutèrent ses nouveaux arguments. et il leur répliqua dans un troisième volume, plus