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rare que les deux précédents, intitulé Irenícomastix iterato victus et constrictus, imo obmutescens. Ce volume, quoique imprimé en 1662, ne parut qu’en 1667 ; c’est la date qu’on lit sur le frontispice. Ces trois ouvrages de Zwicker forment le corps complet de la doctrine des conciliateurs ou tolérants. On en trouve la description détaillée dans la Bibliographie de Debure, n° 747, rhéologie. ils étaient autrefois recherchés, mais aujourd’hui ils sont complétement délaissés. L’expérience avait dû faire perdre à Zwicker l’espoir de rapprocher les hommes. Il fut pendant le reste de sa vie étranger à toutes les communions, et mourut à Amsterdam le 10 novembre 1678. " Si vous demandez, dit Osiander, quel animal est Zwicker et quelle est sa religion, il vous répondra lui-même qu’il n’est ni a luthérien, ni calviniste, ni chrétien grec, ni catholique romain. ni remontrant. ni mennonite, etc.: mais que, quoiqu’il n’ait rien de a commun avec aucune secte, il n’en désire pas « moins avec ardeur qu’elles se réforment toutes d’après la vérité divine dont il se déclare l’interprète. Ainsi que dans le règne de la nature on regarde comme monstre tout ce qui s’éloigne de l’ordre établi, de même dans le règne de la grâce on doit regarder Zwicker comme un monstre singulier, irrégulier et étonnant." (Voy. Freytag, Analecta litterar., p. 1115). Zwicker est auteur d’un très-grand nombre d’ouvrages ; il en a publié vingt-neuf en latin, en allemand et en flamand, et il en a laissé vingt et un manuscrits. On en trouvera les titres, avec une courte notice sur l’auteur, dans la Biblioth. antitrinitariorum de Chr. Sand, p. 151 - 156. Ceux qui présentent le plus d’intérêt sont : 1° une traduction latine de l’ouvrage de Minos Celse, sous le titre d’Henoticum christianorum, Amsterdam, 1662. in-8o. Il en avait donné l’abrégé en flamand (voy. Cusa). 2° Compelle intrare, seu De contradictione ecclesiis ostensa, ensque reformatura, 1666, in-4o ; 3° Epístolae ad Martin. Ruarum de fratríbus moraris, deque cum iis concordia et quid illi desíderent, dans la première centurie des Lettres

de Ruar, Amsterdam, 1677, in-8o. W-s.


ZWIERLEIN (Conan-Amome), médecin, né le 13 juin 1755 à Bruckenau, en Franconie, fut médecin des eaux minérales de cette ville et membre de plusieurs académies. Il mourut à Fnlde le 26 avril 1825. Les écrits qu’il a publiés sont principalement relatifs aux différentes eaux thermales. On a de lui en outre : 1° l’Usage du lair de chèvre, Stendal, 1816 ; réimprimé en 1821 avec une seconde partie : 2’ Moyen gfiicace etfacile de conserver sa santé et de prolonger ra vie, Fulde, 1812 ; réimprimé en 1823 ; 3° le Chêne d’/Hlemugne, son fruit, et méthode pour l’employer utilement dans la médecine, d’après une expérience de quarante-huit ana, Leipsick, 1824. G-r.


ZWINGER ou ZUINGER (THÉonouc), dit l’Ancíen, célèbre médecin, et chef d’une famille qui, ZWI 6-15

pendant trois siècles, n’a pas cessé de produire des hommes distingués dans les sciences, naquit à Bâle le 3 août 1533. Il était fils d’une sœur de l’imprimeur Jean Oporin (voy. ce nom) et de Léonard Zwinger, pelletier ou corroyeur, originaire de Bischof-Zell, dans la Turgowie (1). A Page de cinq ans, il eut le malheur de perdre son père ; mais il trouva dans la tendresse d’0porin et de Conrad Lycosthènes, à qui sa mère s’était remariée, tous les secours nécessaires pour développer les heureuses dispositions dont la nature l’avait doué. Ce fut à l’école de Thomas Plater, habile grammairien, qu’il apprit les éléments des langues anciennes, et il ne tarda pas à surpasser tous ses condisciples. Dans les représentations théâtrales qui, suivant l’usage, terminaient l’année scolastique, on choisissait Théodore pour remplir le personnage de l’Amour. Sa manière vive et enjouée de réciter son rôle et ses grâces enfantines lui valaient chaque fois des applaudissements que son biographe regarde comme un présage certain de ceux qu’il devait recueillir un jour sur la scène du monde. Admis en 1548 à l’académie, il y suivit avec succès les leçons des professeurs ; mais entraîné par le désir de voyager, il sortit un jour de Bâle, plus chargé de livres que d’argent, et se dirigea sur Lyon, persuadé que son talent pour la poésie ne pouvait manquer de lui procurer partout des amis et des protecteurs. À son arrivée dans cette ville, il lut reçu prote dans l’atelier typographique des Bering ; et il y resta trois ans, qui ne furent pas perdus pour son instruction. Il se rendit ensuite et Paris, où il fréquenta les cours des plus célèbres professeurs, entre autres de Ramus (voy. ce nom), dont Théodore eut l’occasion dans la suite de reconnaître le bienveillant accueil. Après cinq années d’absence, il revint à Bâle en 1553 ; mais par le conseil de Pierre Perna, imprimeur de Lucques, expatrié pour cause de religion, il partit presque aussitôt pour l’Italie. Zwinger, après avoir suivi les cours de l’académie de Padoue, vint à Venise pour y perfectionner ses connaissances dans la société des hommes les plus

instruits. Son beau-père, déjà malade et qui se proposait de l’associer à la rédaction de ses ouvrages, le pressait de revenir à Bâle. Avant de quitter l’Italie, il reçut le laurier doctoral à la faculté de médecine de Padoue. À son retour ii Bâle (1559). ses amis, pour l’y fixer, lui firent épouser la veuve d’un riche négociant. Libre dès lors de suivre ses goûts studieux, Zwinger partagea ses loisirs entre la culture des lettres et la pratique de la médecine. Sa nomination, en 1565. À la chaire de langue grecque de l’académie, lnl fournit les moyens de rendre ses talents et son érudition utiles à la jeunesse. Il passa de (1) Quoique pelletier ou corroyeur (pelliu), Léonard Zwinger étuit d’une ancienne et illustre famille. Plusieurs de ns ancêtres avaient rempli des charges importantes. et son père avait flçll des lettres de noblesse, en 1492, de l’empereur Maximilien I.