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et Europe. C’est un morceau de la plaisanterie la plus lourde, et d’un goût détestable. Il eut cependant beaucoup de vogue lorsqu’il parut pour la première fois. 8° Une traduction ïambique des quatre premiers chants et du 22e livre de l’Iliade.

Le choix du mètre n’était pas heureux. Aussi le pria-t-on ironiquement de vouloir bien mettre Anacréon en hexamètres, quand il aurait achevé sa version d’Homère en ïambes allemands. 9° Une excellente traduction du Macbeth de Shakespeare 10° Des morceaux de poétique et de rhétorique en prose. Il avait commencé à écrire des observations critiques sur ses propres ouvrages, avec autant de sévérité que de sagacité. Nous n’avons que des fragments de ce travail. 11° Il a été l’éditeur de l’Almanach des Muses de Goettingue, de 1779 jusqu’en 1791. Vetterlein, Politz et Engel ont publié un choix de poésies de Burger, avec des notes ; et des compositeurs célèbres, tels que Schulz et Reichardt, ont mis en musique un assez grand nombre de ses chansons. — La troisième femme de Bürger, que la biographie allemande juge digne de lui avoir été associée par son goût pour les lettres, et surtout pour la poésie est auteur de plusieurs pièces de vers insérées dans des recueils. Celle qui a pour titre le Badinage d’une mère (voy. le recueil de 1780) suffit pour prouver son talent poétique. Elle était parente du fameux Ali-Bey.


BURGERMEISTER DE DEYZISAU (Jean-Étienne), jurisconsulte, né le 10 décembre 1665, Geisslingen, petite ville près d’Ulm, d’une famille noble, fit, au sortir de ses études, différents voyages qui lui donneront occasion d’étendre ses connaissances. En 1691, il fut reçu docteur en droit à Tubingen, et fut appelé bientôt après à remplir des fonctions importantes. La noblesse immédiate de Souabe était alors en différend avec le duc de Wurtemberg au sujet de quelques prérogatives. Burgermeister, en défendant ses droits, se permit, contre la cour de Wurtemberg, quelques expressions peu mesurées qui le firent arrêter et enfermer pour quelque temps dans un château fort. Après son élargissement, il reçut, en 1718, de l’empereur Charles VI, le titre de conseiller impérial, et mourut dans ses terres en 1722. On distingue, parmi ses ouvrages : 1° Status équestres Cæsaris imperii romano-germanici, c’est-à-dire État de la noblesse immédiate des trois cercles de Souabe, de Franconie et du Rhin, de ses prérogatives, etc., 1700, in—V ; 2° Corps de droit de la noblesse de l’Empire, ou Code diplomatique, Elm, 1707, in-4° ; 3° Corps de droit public et privé des Allemands, ou Code diplomatique des droits et coutumes des Allemands, etc., Ulm, 1717, 2 vol, in-«t° ;. 4° Thesaurus juris equestrís, Ulm, 1718, 2 vol. in-8° ; 5° Bibliotheca equestris, Ulm, 1720, 2 vol. in-4°. Tous ces écrits manquent de clarté, et de jugement dans le choix des preuves ; le style en est embrouillé et difficile, et les matériaux sont entassés sans choix. — Son fils Wolfgang-Paul Burgermeister. né en 1697, mort en 1755, lit les mêmes études, suivit la même carrière, et y porta de même une érudition mal raisonnée et sans critique. On a de lui :1° Collatio capitulatíonum Cæsarearum post pacem Westphalicam faclarum cum projecto capitulationis perpetuæ comitíali, Tubingen, 1716, in-1° ; réimprimée, avec des augmentations, dans les dissertations de Gabriel Schweder, 1731, t. 1°’, p. 816-1108. 2° Libera Wormatia pressa suspírans, Worms, 1759-1710, 8 parties in-fol. Il a laissé aussi quelques dissertations.


BURGERSDICIUS (François Burgersdyck, ou), professeur de philosophie, naquit en 1590 à Lier près de Delft. Après avoir terminé ses études à l’université de Leyde, il résolut de parcourir la France et l’Allemagne pour se perfectionner par la fréquentation des savants. Attiré à Saumur par la réputation dont jouissait alors l’académie de cette ville il s’y fit inscrire parmi les élèves en théologie ; mais ses talents précoces ne pouvaient échapper à l’œil exercé de ses maîtres ; et on lui offrit une chaire de philosophie qu’il remplit, pendant cinq ans, de la manière la plus brillante. De retour à Leyde où il avait été rappelé par les curateurs de l’université, on lui confia les chaires de logique et de morale ; mais il échangea bientôt après cette dernière contre celle de physique, et il resta constamment chargé de deux cours. Cet habile professeur mourut en 1629, à l’âge de 59 ans. Il a laissé plusieurs ouvrages élémentaires dont on trouve les titres dans les Mémoires pour servir à l’Histoire littéraire des Pays-Bas par Paquot, t. 1er, p. 169, édit. in-fol. Son traité de logique, réimprimé plusieurs

fois et traduit du latin en néerlandais, a longtemps été suivi dans les écoles de Hollande. Parmi ses autres ouvrages, le seul que les curieux recherchent encore à cause de la beauté de l’édition est : Idea philosophiæ moralis, Leyde, Elzevir, 1644, pet. in-12. Le portrait de Burgersdicius est un de ceux qui décorent l’Athenœ Batavorum de Meursius. Voy., pour plus de détails, son Oraison funèbre prononcée par P. Cunœus.


BURGGRAVE (Jean-Ernest), médecin surperstitieux, partisan de la doctrine de Paracelse, né à Neustadt, dans le Palatinat, florissait au commencement du 17e siècle, et a laissé un grand nombre d’ouvrages, plus remarquables par la bizarrerie des vues chimériques de l’auteur que par un mérite réel ; les principaux sont : 1° Biolychnium, seu cura morborum magnetisa et omnium venenorum alexi-pharmacon, Leyde, 1610, et Francfort, 1629, in-8° ; 2° Balneum Dianæ seu magnetica príscorum philosophorum clavis, Leyde, 1600 ; 5° De Electro philosophorum magico-physico, ibid., 1611 ; 4° Introductio in phílosophiam vitalem, Amsterdam, 1612, in-8° ; 5° Epistola de acídulís Swalbacensibus, insérée par Helvicus Dieterich dans ses Responsa medica, Francfort, 1631, et 1615, in-1° ; 6° Achilles redivivus, seu Panoplia physíco-vulcania, etc., Amsterdam, 1612, in-8°. — Jean-Philippe Burgrave, médecin distingué, né à Darmstadt, le 1er septembre 1700, mort à Francfort, le 5 juin 1775, a laissé un très-grand nombre d’ouvrages, et entre autres : 1° Lexicon medicum universale, t- 1er, A-B, Francfort. 1165.