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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 6.djvu/325

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CAD

séparément sous ce titre : Molti dé più buonim autorí, Venise, 1545, in-8°. Les Novelle ont été réimprimées, Milan, 1819, in-8°’, avec une préface de l’éditeur, le savant Scaldini.

W-s.

CADE (Jean), simple artisan, avait servi comme soldat sous les, ordres de Richard, duc d’Yorck, qui fut le père d’Édouard IV. Profitant des dispositions du peuple qui avait pris en honneur le gouvernement de Marguerite d’Anjou, épouse de Henri VI, et qui régnait sous le nom de son faible époux, il se donna pour fils de Jean Mortimer, issu de la maison de Clarence, et exécuté au commencement de ce règne sans aucune formalité judiciaire : 20 000 hommes du comté de Kent se rangèrent bientôt sous ses drapeaux (1450). Jean de Cade promettait de réformer tous les abus. Il prit le nom de John amende all (Jean amende tout). Il marche sur Londres et va camper à Blackheath. De là les insurgés envoyèrent au roi deux adresses ayant pour but le redressement des griefs dont se plaignait le peuple, ainsi que le châtiment des conseillers pervers dont les funestes avis entraînaient au mépris de l’autorité royale. Enfin ls engageaient S. M. À vouloir bien gouverner par les avis des ducs d’Yorck, d’Exeter, de Buckingham et de Norfolk, avec le concours de ses très-affectionnés barons anglais. Ces adresses, qui vouaient implicitement à la mort certains membres du conseil, furent rejetées, et l’on résolut de réduire les insurgés par la force. Une armée de 15,000 hommes marcha contre eux et fut vaincue prés de Seven-Aks. Cade et les siens, fiers de leur victoire, vinrent reprendre leur première position de Blackheath. Le roi Henri leur envoya l’archevêque de Cantorbery avec le duc de Buckingham pour entamer un accommodement. Dans cette conférence, Cade s’exprima avec autant de convenance que if énergie ; il refusa de poser les armes jusqu’à l’entier acquiescement aux réquisitions consignées dans les adresses. Après le retour de ses envoyés, la cour se retira au château de Kenilworth, et la Tour de Londres reçut une forte garnison. Cade s’avança jusqu’à Southwark, et Londres lui ouvrit ses portes. Il fit trancher la tète au lord Say, grand trésorier, et à deux autres ministres ; mais il ne put maintenir la discipline parmi les soldats. La garnison de la Tour ayant fait une sortie qui rejeta les rebelles avec perte hors des murs, le commandant proclame une amnistie pour tous les rebelles qui se retiraient chez eux paisiblement. Cade alors, abandonné des siens, charge son butin sur un bateau, et, suivi de quelques compagnons, prend la fuite sous un déguisement. Sa tête est mise a prix ; un gentilhomme du comté de Kent, Alexandre Iden, le fait prisonnier et le tue dans un jardin où il cherchait à se cacher à Lothlied, dans le comté de Sussex : 1 000 marcs furent la récompense de ce meurtre. La cour de Londres soupçonne le duc d’Yorck, Richard, de n’avoir pas été étranger, par ses instigations secrètes, à cette insurrection, qui forme, pour ainsi dire, l’avant-scène de la guerre de la rose rouge et de la rose blanche.

D-a—n.


CADENET, troubadour, naquit dans le chåteau de Cadenet sur la Durance, qui fut détruit dans les guerres civiles. Cadenet erra longtemps après ce malheur. Il devint amoureux d’une religieuse d’Aix, encore novice, ne put s’en faire aimer, se fit templier à St-Gilles, et fut tué dans la Palestine, en combattant contre les Sarrasins, vers l’an 1280. On a de lui un traité contre les galiadoure, ou les médisants, et vingt-quatre chansons où il célèbre le vin et l’amour, et reproche aux barons leurs brigandages. Les manuscrits de la bibliothèque royale contiennent neuf pièces de ce troubadour. — Antoinette ne Cadenet, dame de Lambesc, fut, dit-on, célèbre dans le même siècle par ses chansons et ses relations avec les principaux troubadours.

K.


CADENET. Voyez Luynes (de).


CADER-BILLAH, 25° ealife ambassade, petit-fils de Moctader, fut choisi en chaaban 581 de l’hégire (novembre 991 de J.-C.), parle sultan Boha-Eddaulah (voy. ce nom), pour remplacer le calife Thay, qu’il venait de déposer. Fait pour briller par son savoir, mais incapable de gouverner, Cader mena une vie retirée, cultiva les lettres et les sciences, se soumit à tout ce que les sultans exigèrent de lui, et ne prit aucune part aux affaires de l’empire. Par cette conduite prudente, mais peu digne d’un successeur de Mahomet, et qui fut plutôt l’effet de son caractère que des combinaisons de la politique, il se ménagea des jours tranquilles et un très-long règne. Le peuple ne lui trouva point les qualités d’un monarque, mais il le respecta comme un digne pontife de la religion musulmane. Les princes Bouîdes, qui marchaient a grands pas vers leur ruine, craignirent, en le détrônant, d’exciter une révolte, et ils le laissèrent en possession du califat jusqu’à sa mort, arrivée en dzoulheddjah 422 de l’hégire (décembre 1051 de J.-C.). Son règne, ou plutôt son pontificat, car les califes n’avaient plus alors qu’une influence religieuse, fut de 41 ans ; il n’offre d’autre événement remarquable que les troubles qui déchirèrent la maison des Bouïdes. Cader-Billah s’adonna particulièrement a la théologie scolastique, et composa un traité pour réfuter l’opinion de ceux qui prétendaient que le Coran était l’ouvrage des hommes.

J—n.


CADET DE GASSICOURT (Louis-Claude), pharmacien, né à Paris, le 24 juillet 1751. Son père, chirurgien estimé, qui a publié deux ouvrages sur le scorbut, était neveu de Vallot, médecin de Louis XIV : il mourut en 1715, laissant treize en-f fants sans fortune. Louis-Claude Cadet trouva un protecteur qui le plaça chez le célèbre Geoffroi, où il apprit la pharmacie. Chargé ensuite du laboratoire de Chamousset, ce philanthrope le fit nommer apothicaire major des Invalides. Quatre ans après, il fut apothicaire en chef des armées d’Allemagne, et ensuite de celle de Portugal. À la paix, l’académie des sciences le reçut dans son sein, et il fut successivement de celles de Lyon, de Toulouse, de Bruxelles et de l’académie des Curieux de la nature. Les mémoires de ces académies, le Journal de physique et d’autres recueils savants, contiennent vingt-trois de ses mémoires sur diverses parties de la chi-