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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 6.djvu/326

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mie. Il a rédigé, dans l’Encyclopédie, les articles Bile et Borax. On a encore de lui des Expériences et Observations chimiques sur le diamant, et, 1° Analyse chimique des eaux de Passy, Paris, 1757, in-8°. 2° Mémoire sur la terre foliée de tartre, ibid., 1764, in-12. C’est un extrait du Journal des Savants. 8° Catalogue des remèdes de Cadet, apothicaire, ibid., 1765, in-8°. Cet ouvrage peut être considéré comme la 1re édition du Formulaire magistral du chevalier Ch.-L. de Gassicourt. 4° Observations en réponse à Baumé sur la préparation de l’éther, sur le mercure, etc., ibid., 1775, in-4°. Louis XV le chargea d’enseigner la chimie à deux jeunes Chinois, fils de mandarins, venus en France pour donner des renseignements sur les derniers événements de l’Inde. Les falsifications exercées sur les vins, les vinaigres et les tabacs, furent aussi l’objet des recherches de Cadet. Chargé par le gouvernement de découvrir ces fraudes pernicieuses, il donna les moyens de les reconnaître et d’y remédier. Ces travaux le firent nommer à une place de commissaire du roi pour la chimie près la manufacture de Sèvres. Cadet alors était dans l’aisance ; il n’accepta la place qu’on lui offrait qu’en refusant les appointements qui y étaient attachés, et en demandant que ces appointements fussent donnés, avec une troisième place de chimiste, à un savant estimable et pauvre, versé dans les parties de la métallurgie qui pouvaient intéresser la manufacture. Les derniers travaux chimiques de Cadet ont eu pour objet l’examen du métal des cloches, et le moyen d’en séparer l’étain du cuivre. L’académie l’avait chargé de ces recherches, conjointement avec Darcet et Fourcroy. Depuis cette époque, il se renferme dans la pratique de son état, que l’affluence du public rendait chaque jour plus important. Il avait puisé dans sa liaison avec Chamousset l’amour, le besoin et l’habitude de la bienfaisance ; c’était sa seule passion, et il employa constamment la plus grande partie de son revenu à soutenir des vieillards, à élever des orphelins indigents, a encourager des artistes. Il donna beaucoup de lustre à sa profession. Sa pharmacie était regardée comme la première de la France. Il est mort le 17 octobre 1799. M. Eusèbe Salverte a publié une Notice sur la vie et les ouvrages de L.-C. Cadet, Paris, an 8 (1800), in-8°, et M. P. F. G. Boullay, une Notice historique sur la vie et les travaux de L.-C. Cadet, 1805, in-8°.

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CADET DE VAUX (Antoine), frère de Louis-Claude Cadet de Gassicourt[1], naquit à Paris, le 13 septembre 1715, quatorzième enfant d’un père sans fortune. Le receveur général St-Laurent subvint aux frais de son éducation classique, et le fit entrer chez un pharmacien estimé. Cadet profila si bien du peu de loisir que lui laissaient les soins du laboratoire, qu’il fut bientôt en état de traduire du latin des Instituts de Chimie de Spielman. Ses liaisons avec Duhamel et Parmentier le portèrent à l’étude de l’économie rurale qui devenait une science déjà riche de bons ouvrages. Cadet l’étendit, sans l’abaisser, aux habitudes populaires de l’économie domestique. Pour se livrer sans distraction à ses goûts dominants, il se délit d’une pharmacie qu’il avait acquise, et qui resserrait dans un cercle trop étroit le besoin qu’il avait d’être utile. On n’imprimait alors pour Paris et pour la province qu’un seul journal, la Gazette de France. Le Mercure était tout littéraire, ainsi que le Journal des Savants, que son titre seul reléguait dans le cabinet d’un petit nombre de lecteurs. Cadet de Vaux conçut, en 1777, le projet du Journal de Paris. Une feuille qui promettait une pâture quotidienne à la curiosité de la capitale était une heureuse idée. Cadet de Vaux en eut le privilège, a la charge de s’associer pour collaborateurs Suard, d’Ussieux, Corancez. Le journal réussit au de la de leur attente, et le bénéfice, quoique morcelé, procura toujours a Cadet de Vaux une assez grande aisance. On peut dire que, de cet instant, toute la carrière de ce philanthrope fut marquée par des travaux dont l’utilité publique était l’objet. Témoin de plusieurs asphyxies occasionnées par la vapeur maligne qui s’échappe des fosses d’aisance au moment de l’ouverture, Cadet indiqua des précautions a prendre pour en prévenir les funeste : effets, et la cessation des accidents constate l’efficacité des moyens. Il fit sentir le danger qui résultait, pour tous, de l’usage des vaisseaux en cuivre qu’employaient plusieurs débitants, ainsi que de feuilles de même métal dont les marchands de vin recouvraient leurs comptoirs ; et, grâce à ses démarches actives et pressantes, il en obtint la prohibition. C’est encore à Cadet de Vaux qu’on a du la suppression du cimetière des Innocents, de ce foyer d’infection et de pestilence d’où s’exhalait sans cesse un air menaçant ; et ce grand service suffirait seul pour recommander sa mémoire à notre reconnaissance. En 1772 s’ouvrit à Paris une école de boulangerie, dont le but était d’éclairer l’aveugle routine, et de lui substituer une marche raisonnée. Parmentier et Cadet avaient provoqué l’établissement de cette école. Ils professèrent publiquement l’art de la panification, et leur cours fut très-suivi. Les gens du monde en plaisantèrent, c’était leur droit. Il leur parut étrange qu’on aliât

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  1. Les principaux membres de cette famille originaire de Champagne sont : 1° Claude Cadet, membre du collège de chirurgie, qui a publié deux ouvrages sur le scorbut, et est mort en 1715, laissant treize enfants sans fortune ; 2° l’un d’eux, appelé le saigneur Cadet, parce qu’il était renomme pour la saignée, appartenait aussi à l’académie de chirurgie depuis l’année 1752 ; 5° Louis-Claude Cadet de Gassicourt, de l’académie des sciences, père de Charles-Louis ; 4° Cadet de Vaux (Antoine-Alexis), frère de Louis-Claude ; 5’ Cadet de Chambine, ancien premier commis des nuances au département des ponts et chaussées, ancien membre du conseil de ce département, frère de Louis-Claude, et père de M. Cadet de Chambine, ancien chef de division, ancien membre et secrétaire du conseil des ponts et chaussée, avocat a la cour royale, qui a publié quelques brochures politiques et mémoires scientifiques ; 6° Cadet (Louis), qui fut artiste pensionnaire de l’opéra-Comique, rue Favart, de 1708 a tsot ; 7° Madame Cadet, femme du seigneur, habile peintre sur émail, qui reçut, en 1787, le brevet de peintre de la reine, et mourut en 1801 ; 8’ Cauar (Actu), peintre en miniature. et sœur de Louis, lemme de Fatout, marchand d’estampes à Parts ; 9° Cadet (Rose), autre sœur de Louis, qui épousa le vieux marquis de Montalembert, etc.
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