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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 6.djvu/348

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bornes a ses femmes et a ses esclaves, s’attira le mépris des grands, qui le détrônèrent en moharrem 517 de l’hégire (920 de J.-C.), et mirent à sa place Caher. Celui-ci joignait a la cruauté une ingratitude et une avarice sordide. Il ne voulut point donner aux troupes le salaire de leur révolte, ce qui les irrita tellement qu’elles enfoncèrent les portes du palais, le pillèrent et y ramenèrent en triomphe le malheureux Moctader. Une nouvelle sédition ayant terminé le règne et la vie de ce calife le 28 de eliawal 520 de l’hégire (1er novembre 952 de J.-C.), Caher fut déclaré son successeur. Alors il ne mit plus de frein a ses passions, et signala chaque jour de son règne par quelque nouveau crime. Il se saisit de son neveu, qu’on avait voulu mettre sur le trône, et le fit jeter dans une chambre murée, où il le laissa mourir de faim. Il lit mettre à la question et périr dans les plus affreux tourments sa mère, pour lui arracher le secret d’un trésor qu’elle ne possédait pas ; et il s’acquitta par le meurtre de la reconnaissance qu’il devait aux officiers qui l’avaient élu calife. Abandonné à ses plaisirs, livré à l’ivrognerie, il ne s’occupa nullement des affaires de son empire, menacé les carmathes, secte puissante et redoutable. (voy. Carmathe.) Enfin, après un règne de dix-huit mois, les grands se révoltèrent et se saisirent de lui. On lui creva les yeux, et il passa du tronc dans un cachet. Mis en liberté deux ans après, il fut réduit à la mendicité. « Je l’ai vu, dit un Arabe, se tenir, le vendredi, à la porte de la mosquée, vêtu d’une mauvaise robe rouge, et exciter à la compassion du peuple par ces paroles remarquables : Ayez pitié de ce pauvre vieillard, autres fois votre calife, et qui implore aujourd’hui votre assistance. » Caher Billah vécut encore quelques années dans cet état de détresse, et mourut le 5 de djoumady 1er 559 de l’hégire (18 octobre 950 de J.-C.). (Voy. Radhy Billah.) I-N.


CAHUSAC (Louis de), né ã Montauban, de parents nobles, se fit recevoir au parlement de Toulouse. Il obtint ensuite, dans son pays, la commission de secrétaire de l’intendance ; mats l’amour des lettres lui fit bientôt quitter la province pour venir à Paris, ou le comte de Clermont le nomma secrétaire de ses commandements, Après avoir accompagné ce prince dans la campagne de 1745, il abandonne son service pour se livrer sans réserve à son goût pour le théâtre. L’auteur des Trois Siècles de littérature fait peu de cas de ses tragédies et de ses comédies, mais il donne de grands éloges à ses opéras. Cahusac, dit ce critique, sut se frayer, dans cette carrière, une route nouvelle qui lui procura des applaudissements mérités. On remarque, dans ses drames lyriques, une adresse heureuse pour ajuster le merveilleux au fond du sujet, et le faire naître de circonstances amenées sans effort. Sa versification, naturelle et facile, fut d’ailleurs très-ropre à développer les talents de Rameau, qui se chargea de la musique de ses poëmes. Cahuaac mourut a Paris, au mois de mai 1789. Il était membre de l’académie des sciences et belles-lettres de Prusse. 011 8 de lui : 1° Epttre sur les dangers de la poésie, ›

L

CAI IIS

1750. 2’ Grimm, histoire véritable traduite de jepbuais en portugais par Didaqtse Hadeenen, st du portugais en français par Vabbl de ’", Nangszahi, Klupozsen-kru, l’an du monde 59740 (1749), traduction supposée en 2 parties, in-8° ; réimpr. À Amsterdam, 1774, in-12. 3° La Danse ancienne et stademe, ou Traite historique ds ta danse, la Haye (Paris), 1754, in-12. Ce traité, quoique partage ’en 3 petits volumes, est réellement divisé en 2 parties, dont la 1" a pour objet la dansedes anciens ; la 2’ les ballets et danses théâtrales des modernes. Cette 2’ partie commence a la fin du 15e siècle, conduit les ballets jusqu’en 1672. et traite ensuite de Petablissement de Popéra français. L’ouvi-âge de Cebusac est, sans doute, préférable à tous ceux qui l’ont précédé ; mais, quoiqu’il ait le premier fait sentis’ la supériorité de la danse en action, les redis :-ches de Beauchamps et du duc de la Vallière nu’ lu ballets, et les éloquentes lettres de Navarre sur la danse, ont de beaucoup eclipse la seconde partie de son histoire ; et quant a la première, plus superficielle encore, le sujet en est mieux approfondi dans les Réflaeioas sur la poésie de l’abbé Dubos, et dans quelques autres ouvrages plus modernes. 4° ll a fourni, pour lüïncyctopsdù, tous les articles relatiù au théâtre lyrique et aux grands spectacles de l’Europe. 5° Ses ouvrages dramatiques sont, au Théâtre-Français, Pharamond, tragédie, 1756, in-8° ; le Comte de Warwick, 1742, tragédie non imprimée ; lïdlgdrien, ou les Muses œntedienues, comédie en 8 actes, 1744, in-8°, et Zeaeide, comédie en 1 acte et en vers, dont le sujet et le plan appartiennent I Wsuetct, ms, tn-s«. A ropa-a, à a demie tu Fetes de Polyansie, en 8 actes, 1748, in-4° ; les Fetes de l’Hy*sten st de Mntour, en 5 actes, 1747, in-4° ; Zaïs, en 4 actes, 1748, in-4° ; Nets, en 8 actes, 1749, in-4°, pièce faite a l’occasion de la paix ; Zoroastre, tragédie-opéra en 5 actes, 1749, m›4° ; Anacréoss, en 1 acte, 1754, et la fiais sas tee d’osirts, ou la Fete de Paetitie, 1754, pièce faite pmrla naissance du duc de Berri. La musique de tous ses operas est de Rameau. On ne soupçonnerait gnere que celui de loroastre fournit, dans le temps, matière à une belle dissertation hermétique, fort recherches des curieux, dans laquelle on prete a l’auteur du poëme des intentions dont il était loin, sans doute, de se douter. On attribue aussi à Louis de Cahusao leshtoursde Temphopéra en 4actes, mnsiquede d’Auvergne, 1752, in-4°. Cet auteur s laisse en ma* nuserit une tragédie intitulée Maeliss, et deux comédies, le Ilatadroit par fiause et la Dape de soi-même. D. L.

CA !-CAOUS. Voyez Ks !-Kaous.


CAICOBAD. Voyez KA !-KOBAD


CAIET. Voyez Cam.


CAIGNART ns Matter était ne vers1’150, en Picardie, dans le village de Mailly, dont il prit le nom. Après avoir fait ses études à Laon, il fut avocat ; et, ainsi que la plupart des gens de cette profession, il adopta les principes de la révolution avec beaucoup d’ardeur, devint dès le commencement officier de la garde nationale, puts administrateur du département